Franck Farina: "L'Australie sera prête athlétiquement à relever le défi" de la France
Quelle sera la clé du match?
Franc Farina: "L'efficacité des joueurs français censés faire la différence. S'ils sont à la hauteur de leur talent, je ne crois pas que l'Australie puisse avoir une chance. La défense australienne n'est pas exceptionnelle. Chez les Bleus je ne vois pas vraiment de point faible. Hugo Lloris n'est peut-être pas le meilleur gardien du monde mais il est protégé par une très bonne défense".
"Les Français savent comment gagner"
De quel joueur australien pourrait venir la lumière?
F.F.: "Il y a des joueurs de talent: Tom Rogic, Robbie Kruse, Andrew Nabbout... Et évidemment Aaron Mooy, un milieu de terrain très bon pour défendre et qui s'affirme à chaque sortie, et Massimo Lungo, un récupérateur qui ne s'arrête jamais. Si l'Australie a une chance de rivaliser, ce sera avec eux et un milieu de terrain bâti sur un principe de mobilité maximale. Malgré tout et sans vouloir paraître irrespectueux, ça me semble difficile. Dans une Coupe du Monde, il est question de vaincre pas seulement de survivre. Les Français, eux ont cette mentalité. Ils savent comment gagner".
Avec un nouveau sélectionneur (Bert Van Marwijk), qui a eu peu de temps pour imposer sa marque et un nouveau système de jeu, quel est le bagage de l'Australie?
F.F.: "Tout le monde le sait, quatre matches pour bâtir une équipe, ce n'est pas assez, spécialement en équipe nationale. Son prédécesseur Ange Postecoglou a passé quatre ans et même s'il a parfois changé de système, le pari de Van Marwijk tient un peu de la loterie. C'est un peu comme un petit boxeur à qui l'on viendrait dire que son prochain adversaire c'est Mike Tyson. L'Australie a dû emprunter un long chemin pour se qualifier: 22 matches sur plusieurs continents en Asie et Amérique du Sud. Il ne faut pas négliger cette expérience-là. Mais la France, c'est un autre niveau. Cela dit, l'Australie sera prête athlétiquement pour relever le défi. Et doit garder en mémoire certaines histoires de Coupe du monde: le Cameroun contre l'Argentine en 1990 (1-0), le Sénégal contre la France en 2002 (1-0). Personne n'aurait parié sur ces résultats. La France ne devra pas se montrer confiante ou arrogante. Mais si elle se montre aussi sérieuse dans sa façon d'appréhender l'Australie qu'elle ne le ferait avec le Brésil ou l'Allemagne, je ne pense pas qu'elle tremble".
"Presser très haut cette équipe de France"
Quel serait votre discours si vous étiez sélectionneur?
F.F.: "J'insisterais sur les efforts fournis durant la préparation. Je dirais à mes joueurs: 'tout le monde est persuadé que vous n'avez aucune chance mais si vous suivez le plan de jeu, vous pourrez rivaliser'. Je rappellerais ces fameux précédents en Coupe du Monde et je dirais à mes joueurs de ne pas avoir peur. Mon plan de jeu serait clair: presser très haut cette équipe de France. Je ne me limiterais pas à une stratégie défensive. Si vous donnez du temps à ces joueurs français capables de tout faire, ils vous détruiront. Il faut presser haut, imposer une pression permanente. Mieux vaut faire des erreurs dans leur moitié de terrain que dans la votre, non? Pour cela, il faut être prêt athlétiquement mais après la préparation et en début de compétition, c'est le cas. C'est quand même plus facile à dire qu'à faire".
Qu'est-ce que l'Australie peut attendre de Tim Cahill, 38 ans, qui n'a joué que 65 minutes en club depuis janvier?
F.F.: "Je suis convaincu qu'il sera un très bon impact-player. Il n'a peut-être plus l'étoffe d'un titulaire mais si l'Australie en a besoin, il sera capable de sortir du banc à tout moment et de se montrer dangereux. C'est sa quatrième Coupe du Monde et il a marqué à chaque fois. Tim, c'est un homme bien et lucide. Il n'est pas égoïste. Il fera ce qu'on exige de lui et je suis convaincu qu'il peut faire quelque chose en Russie".
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