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France-Australie: Les défis de la conquête

La dernière fois que l'Australie est venue en France, en 2010, elle est repartie avec l'une des plus plus larges défaites concédées par les Bleus dans son histoire (59-16). Redoutés pour les longs temps de jeu qu'ils imposent, les Wallabies le sont aussi pour leur efficacité en conquête. Benjamin Kayser, le talonneur international de Clermont, détaille quelques-uns des soucis auxquels les Bleus vont être confrontés samedi, au Stade de France.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
La mêlée australienne face à son homologue française au Stade de France en 2010

"On n'a jamais réussi à les tordre". La phrase est de Benjamin Kayser. Avec les Australiens, les apparences sont souvent trompeuses. On les croit fragiles en mêlée, surtout portés sur le jeu au large, mais les packs adverses ne passent jamais du bon temps face à eux. Les Français le savent depuis longtemps, ce qui ne les empêchent pas de ne les avoir plus battus depuis 2005. Et depuis 1990, le Xv de France ne s'est imposé qu'à cinq reprises pour 16 défaites. "Ils ont posé des problèmes aux All Blacks", souligne le talonneur de Clermont. "Tactiquement, ils sont très bons. Ils arrivent toujours à trouver des parades." Entre mêlée et rucks, sans oublier touches, les Wallabies sont extrêmement performants dans tous ces points de conquête, tous ces points de rencontre, là où une grande partie d'un match se décide. 

La mêlée

"Ils ont réussi à mettre les Blacks et les Sud-Africains à mal au niveau de la mêlée. Leur poussée m'avait déjà impressionné en regardant les matches à la télé mais quand on a revu les vidéos à l'entraînement, je l'étais encore plus", assène le pilier clermontois, Vincent Debaty. "Ce ne sont pas des charlots en mêlée", ajoute Benjamin Kayser. Lui a déjà croisé le chemin des Australiens, et sait à quoi s'attendre: "Ils sont très rapides, très réactifs, très intelligents. Leur force, c'est qu'ils savent qu'ils sont moins puissants." C'est pour cela qu'ils éjectent rapidement les ballons, la notion de combat n'étant bien évidemment pas la même en France et dans l'hémisphère Sud. Comme tout joueur de première ligne, l'évocation du jeu "à la limite de la règle" des Australiens le fait sourire. Mais face à la taille notamment d'un Ben Alexander (1.89m) ou d'un Sekope Kepu (1.88m), la première ligne française pourrait raccourcir les distances en entrée en mêlée, histoire de l'empêcher de s'allonger. "Ils ont rivalisé avec tous leurs adversaires durant le Four Nations. Et leur première ligne présente 118 kg de moyenne, nous on est à 106 ou 107", conclut le manager du XV de France, Philippe Saint-André.

La touche

S'il est un symbole, il se nomme Nathan Sharpe. Sa retraite internationale repoussée, le 2e ligne des Western Force, âgé de 32 ans, va disputer son 113e match sous le maillot australien, avec le statut de capitaine en prime. Et c'est contre les Français qu'il a débuté sa carrière, en 2002. "Ils ont beaucoup de qualités. Ils sont très casse-pied sur les touches défensives", avertit Benjamin Kayser. "Ils arrivent toujours à passer les bras en étant à la limite. Toute leur 3e ligne est composée de joueurs 'ralentisseurs de ballons'." Pour éviter d'avoir des lancements de jeu "pourris" par les Wallabies, "il va falloir être très précis".

Le ruck

L'incertitude pesant sur David Pocock pourrait, si elle se révélait exacte, amoindrir l'Australie, notamment dans les zones de ruck. Mais cela ne va pas rendre la 3e ligne inefficace, loin de là. "Elle a une activité incroyable", juge le talonneur clermontois qui avoue que les Français sont "très sensibilisés sur les attitudes dans les rucks" afin d'être "très méticuleux". Pour éviter d'être prisonnier des rucks, les Bleus devront "sortir ces mecs avant qu'ils ne soient en place". C'est facile à dire, moins à faire. Et Benjamin Kayser livre l'une des caractéristiques de la formation de Robbie Deans: "Il y a une volonté commune de ralentir tous les ballons en défense." En revanche, lorsqu'elle a le ballon, les temps de jeu sont interminables.

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