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France - Allemagne, comme on se retrouve

Depuis ses deux demi-finales de Coupe du monde perdues en 1982 et 1986, la France attend toujours sa revanche contre l'Allemagne. Si les Bleus ont écrit leurs plus belles heures sans affronter cet encombrant voisin, les images de Séville et de Guadalajara ont continué de tourner en boucle. Vendredi à Rio, en quarts de finale du Mondial brésilien, ce sera enfin l'heure des retrouvailles. Pour le meilleur ou pour le pire.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Karim Benzema face à Per Mertesaker en amical (PATRICK KOVARIK / AFP)

En matière de football, l'Allemagne a longtemps représenté notre pire cauchemar. En club (le Bayern Munich qui bat Saint-Etienne en finale de Coupe des clubs champions 1976) ou en équipes nationales, les Allemands ont trop souvent eu le dernier mots. Des mots tout sauf bleus. Des mots durs parfois. Du choc de Séville en 1982, on parle toujours d'attentat. "Je souffre encore en rameutant ces images dans mon esprit, Séville, pour moi, c'est une nuit noire", raconte Michel Hidalgo, sélectionneur de l'équipe de France de 1976 à 1984. 57e minute, Harald Schumacher vient percuter volontairement la tête de Patrick Battiston qui venait à sa rencontre. Le joueur de Saint-Etienne tombe lourdement comme un pantin désarticulé sur la pelouse. Etendu sur le sol, inanimé, deux dents en moins, Battiston fait craindre le pire. Il sort sur une civière, la main glissée dans celle de son capitaine Platini. La gardien allemand n'est même pas sanctionné d'une faute...

L'histoire se répète

L'histoire a la dent dure et se révèle terriblement cruelle quand les Français passent du rêve au cauchemar. La volée de Trésor et la frappe de Giresse avaient placé les Bleus sur orbite en prolongations. Les Allemands se chargent de faire exploser la fusée en revenant au score puis en s'imposant aux tirs aux buts. Schumacher, encore lui, devient le héros de tout un peuple et le bourreau de tout un autre en arrêtant les tentatives de Didier Six et de Bossis, genou à terre et chaussettes  baissées. "Même si j'ai marqué un but contre l'Allemagne, cela restera toujours le pire moment de ma carrière", retient Marius Trésor. Quant à Hidalgo, une dernière image le hante: "Je n'ai jamais vu des  vestiaires comme ça après le match. C'était presque la maternelle avec des  pleurs. Il y a deux joueurs, je n'ai jamais dit leur nom, qu'on a été obligé de  mettre tout habillés sous la douche, ils n'arrivaient pas à se déshabiller." Quatre ans plus tard, le scénario n'est pas aussi brutal mais l'histoire se répète avec une victoire 2-0 face à des Français beaucoup moins saignants que contre le Brésil en quarts. Blessé, Michel Platini joue sur une jambe et n'arrive pas à influer sur le match. L'affront n'a pas été lavé.

Löw craint les Bleus

Pour la jeune génération des Bleus, ces vieilles histoires ne sont pas des souvenirs. L'Allemagne, ils ne l'ont croisée que de manière amicale et souvent avec succès. Sur les onze dernières confrontations, le bilan français est de six victoires, deux nuls et trois défaites. Mais en Coupe du monde, le fil de l'histoire n'est jamais le même. Côté allemand, ce quart sera aussi un match spécial. "Le match France-Allemagne a toujours été un classique, un match dramatique et à suspense", explique le sélectionneur de la Mannschaft Joachim Löw. Et dans son esprit, les Bleus commencent à faire peur. "La France, après 2010 et 2012, s'est magnifiquement  développée sous Deschamps, elle est forte dans le combat, et le milieu et la  défense ont les qualités de Deschamps, bien organisés et combatifs. Devant, avec Benzema et Giroud ils ont de bons joueurs. La France a toujours eu un  niveau extrêmement élevé dans ce genre de tournoi". Et en quarts de finale, la France tourne à 100 % de réussite.

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