France-Allemagne, "ce sera un match serré" pour Löw
Q: Le fait de disputer ce match 60 ans exactement après le "Miracle de Berne" au Mondial-1954 (victoire 3-2 en finale contre la Hongrie de Puskas) joue-t-il un rôle ?
R: "On a entendu parler du fait que le 4 juillet tombait le jour du Miracle de Berne, mais ce n'est pas pour nous forcément le plus important. On va se mesurer à une équipe de classe, dans un stade mythique qui a une histoire. La France a été très régulière dans ses performances, ce sera un match serré, mais on est conscient qu'on a notre carte à jouer."
Q: Comment avez-vous accueilli les critiques de la presse après le 8e de finale contre l'Algérie (2-1 a.p.) ?
R: "Je ne les prends pas en compte, je ne lis presque aucun journal ou article. Cette situation, je la connais, je l'ai déjà vécue dans d'autres tournois. Que la pression soit forte et des opinions différentes s'expriment, c'est l'évidence. Mais on a fini premiers de notre groupe, on a mal joué en première période contre l'Algérie, on le sait, mais on a surmonté l'obstacle. La perception chez les supporteurs a peut-être été un peu différente, d'après ce que nous savons, ils ont tous été très contents après la victoire 2-1 contre l'Algérie."
Q: Un gardien comme Neuer est important en cas de contre-attaque...
R: "Quand on essaie de poser des problèmes tôt dans le match, comme contre les Etats-Unis et l'Algérie, les joueurs jouent haut, ce qui implique de laisser des espaces derrière, et donc le gardien ne doit pas rester sur sa ligne. Cela fait aussi la classe d'un Neuer, qui surgit depuis derrière, qui a une bonne lecture sur les longs ballons. Neuer pourrait jouer sur le champ, à l'entraînement techniquement il est bon."
Q: Resterez-vous en poste en cas d'échec ?
R: "Je ne sais pas comment c'est pour les autres pays. En Afrique du Sud, on demandait dès le deuxième match si je resterais... Dans les circonstances actuelles, ces choses ne m'intéressent pas du tout. Certaines nations sont à la maison, nous on est encore là, on est parmi les huit derniers, et demain on passera parmi les quatre derniers (sourire)."
Q: Quel travail psychologique avez-vous mené sur vos joueurs à propos de la pression ?
R: "Les joueurs qui évoluent à ce niveau depuis quelque temps, qui sont déjà dans des équipes comme le Bayern, le Real Madrid, la Juventus, Manchester United ou Chelsea, sont habitués à avoir la pression de gagner semaine après semaine, de rester au top. Quand les joueurs arrivent sur un terrain, ils oublient la pression. Quand retentit le coup de sifflet, on est dans un tunnel et on ne pense pas à ce qui pourrait se passer. On pense à comment faire pour gagner, et pas à ce qui pourrait se passer si on perdait."
Q: Le meilleur est-il encore à venir pour l'Allemagne ?
R: "On n'a pas été très régulier. On a très bien commencé, puis on a affronté des équipes qui n'avaient rien à perdre comme le Ghana et les Etats-Unis. Ce genre d'équipes jouent leur vie et en ont un avantage psychologique. On n'a pas encore fait notre meilleure performance. On a fait une très mauvaise première période contre l'Algérie, puis une pas si mauvaise seconde avec 7, 8 tirs, et on a montré que l'équipe savait bien se battre. J'ai entendu dire que l'Algérie était incroyablement bonne dans le combat, mais il est clair que nous aussi sommes bons dans le combat, sinon on n'aurait pas gagné. On n'a peut-être pas gagné sur le plan du jeu, mais sur celui de la course et de ces valeurs de combat. Ceux qui disaient +L'Algérie, c'est quoi cette équipe?+, ne connaissent pas le foot. Le Costa Rica, le Mexique, la Colombie sont des équipes très difficiles à battre, et il ne faut pour cela pas que des qualités footballistiques. Un match de Coupe du monde ne se joue pas sur un ordinateur, on ne peut pas tout programmer. Il y a des erreurs qui arrivent, il faut les prendre en compte."
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