Forestier, la trentaine bleuissante
A quelques heures du choc face à l'Australie, Yannick Forestier ne se dépare pas de sa banane. Les Wallabies, ils ne les connaissaient qu'à travers son petit écran et une rencontre avec les Barbarians en 2005. "Une expérience fabuleuse", se souvient-il. Là, ce sera "pour de vrai" avec le XV de France. Pourquoi maintenant, à 30 ans et pas avant ? " Je ne suis pas plus fort qu'avant mais je me sens plus mature, moins feu-follet, explique-t-il. Surtout, j'avais eu quelques pépins physiques qui m'avaient pas mal bloqué. Si j'ai une frustration, c'est uniquement par rapport à ça. Mais je ne veux pas vivre dans le passé."
Les Bleus à pleines dents
En revanche, Forestier vit le présent intensément et profite avec délice de cette première cape avec les Bleus. "J'avais tout axé sur ma performance en club. Ma priorité était de faire des bons résultats avec mon équipe. Maintenant, ça s'ouvre, c'est que du bonheur et on croque à plein dedans", lâche le Castrais. Ce premier maillot, qu'il va garder comme une relique, l'inspire mais il veut surtout en garder sous le pied pour les Australiens "Le coq, le bleu-blanc-rouge, c'est prenant et émouvant mais il ne faut pas tout lâcher sur une Marseillaise car il y a 80 minutes derrière." La maturité a du bon pour le pilier qui continue à prendre ses marques dans le groupe de Philippe Saint-André. "Je découvre de jour en jour sans me prendre la tête. Je ne veux pas me mettre de pression supplémentaire."
Les Australiens dans le viseur
Petit nouveau avec Jocelin Suta, Forestier ne revendique rien. Il veut juste faire du Forestier. Celui qui brille avec le CO tous les samedis. "Je dois être le plus propre et le plus complet possible. Je veux mettre ce que je sais faire au service du collectif, explique-t-il. Seules les individualités dans le collectif feront avancer les choses." Il ne faut donc pas attendre de lui qu'il harangue ses partenaires sur le terrain. Tout juste quelques mots dans le repli mais pas plus. "Ce n'est pas mon rôle de parler. Jamais je n'irai donner des instructions sur des gars qui sont bien en place." Bouche cousue peut-être mais le pilier ne restera pas les bras ballants face aux Australiens. Le défi est de taille contre des avants "très forts sur les rucks et le contest". "Ils arrivent toujours à passer par dessus, à mettre une main. Ce sont des plaies", ajoute Forestier. Et si on les contourne ? "Ces gars ont trois poumons, deux curs donc pour les contourner " En attendant de retourner à la chasse, son autre passion, Forestier ne manquera pas de gibier.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.