: Témoignages "Ça fait partie du métier, c'est comme ça" : des footballeurs professionnels au chômage racontent leur stage d'intersaison pour retrouver un club
À la veille de la reprise des championnats, certains joueurs professionnels sont toujours sans contrat pour la saison prochaine. Pour les aider à retrouver un club, le syndicat des joueurs professionnels organise un stage d'intersaison. Le but : passer l'été avec une structure qui a tout d'un vrai club pour retrouver un point de chute.
Des capteurs GPS au staff, on se croirait dans un vrai club de football. Pourtant, c'est un stage d'intersaison pour les joueurs présents sur la pelouse. Matthieu Dossevi, joueur très expérimenté passé par Toulouse, Valenciennes et Metz notamment, est aujourd'hui au chômage, mais il veut prouver qu'il a encore les jambes. "Les personnes qui me suivaient, qui auraient pu avoir des doutes ont pu voir que j'étais toujours compétitif et que j'avais toujours la possibilité d'apporter un groupe, confie-t-il. On verra ce que ça nous apportera durant le mercato."
Malgré ses près de 400 matches en professionnel à 34 ans, se retrouver dans ce stage n'est pas une honte pour lui. "Ça fait partie du métier, c'est comme ça, admet le joueur. Il y a des hauts et des bas, et puis ma carrière est plutôt derrière moi donc je le prends avec philosophie. Il n'y a pas du tout d'égo, on est là, on bosse et on prend du plaisir."
Les participants au stage sont au chômage pour des tas de raisons différentes : blessures à répétition, club en difficulté financière ou encore des difficultés extra-sportives. Certains n'ont pas encore de piste, au contraire d'Ihsan Sacko, 24 ans, jugé très prometteur. Il ne s'est pas imposé à l'OGC Nice et se retrouve sans contrat cet été.
"Ça m'a permis d'avoir de la visibilité, de pouvoir me projeter sur certaines propositions grâce à des matches. Oui, grâce à ça, j'ai des propositions et je ferai mes choix dans les prochains jours."
Ihsan Sacko, footballeur professionnelà franceinfo
Certains de ses camarades n'ont pas cette chance. Ils sont toujours en attente. "Ils sont tous sur leur téléphone là, en train de regarder les derniers appels, sourit Ihsan Sacko. Dès les premiers jours, il y avait déjà deux gardiens qui sont partis. Ensuite, à la fin du stage, ça s'est enchaîné. Les trois derniers jours, il y en a au moins trois ou quatre qui sont partis."
Les réseaux sociaux, vitrine pour les joueurs
Pendant tout le stage, les joueurs sont filmés, pris en photo sous tous les angles. L'UNFP, le syndicat des joueurs professionnels, a recruté un ancien joueur en reconversion uniquement pour s'occuper des réseaux sociaux. "On a vu aujourd'hui que les clubs se déplacent de moins en moins, raconte Barkley Miguel-Panzo. Tout le monde a son portable, sa tablette et aujourd'hui, c'est un peu ça le but des réseaux sociaux."
"Le but, c'est de pouvoir mettre en avant les joueurs, amener ce recruteur, ce club, ce directeur sportif à venir sur le terrain et vraiment voir de ses propres yeux."
Barkley Miguel-Panzo, responsable des réseaux sociauxà franceinfo
Et c'est très efficace. Mi-juin ils étaient 22, dix d'entre eux ont déjà trouvé un nouveau contrat. "C'est vrai que cette année, par rapport aux autres années, on a eu beaucoup de départs, se félicite le directeur du stage, Pascal Bollini. La preuve, c'est qu'il nous reste le dernier match, on n'a plus que 15 joueurs de champ. Et puis, j'en suis sûr, sur les 15 joueurs qui me restent, il y en a plein qui vont retrouver [un club]. Je n'ai aucun doute."
Par le passé, certains ont très bien rebondi, comme Arnaud Souquet ou Akim Zedadka.
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