Taxe à 75% : les clubs de foot à l'Elysée pour éviter une grève
Les stades de football seront-ils déserts le dernier week-end de novembre ? Si les clubs de foot maintiennent leur appel à la grève, c'est ce qui pourrait arriver. Pour éviter d'arriver à une telle situation, François Hollande va recevoir, ce jeudi à 16h30, les présidents de la Féderation française de football (FFF) et de la Ligue professionnelle de football (LFP), accompagnés de six présidents de clubs et d'un représentant des autres acteurs du secteur.
A LIRE AUSSI ►►►Pourquoi les clubs de foot protestent-ils contre la taxe à 75 % ?
Tous réclament l'abandon du projet de taxation à 75% sur les hauts revenus, qui les placerait, selon eux, dans une situation économique difficile. "Le but est de bien expliquer notre situation au président de la République, d'avoir une discussion, de nous faire entendre, de trouver une porte de sortie ", explique Jean-Pierre Louvel, président du syndicat des clubs professionnels, et lui même président du Havre, club qui évolue en Ligue 2.
Seront également présent, Noël Le Graët, président de la FFF, et de Frédéric Thiriez, président de la LFP, ainsi qu'une délégation de présidents de clubs : Jean-Louis Triaud (Bordeaux), Jean-Michel Aulas (Lyon), Vincent Labrune (Marseille) et Michel Seydoux (Lille), ainsi que le président du collège de 2e division du syndicat des clubs pro, Jean-François Fortin (Caen).
Pour le président de l'Olympique de Marseille, Vincent Labrune, "cette mesure est totalement injuste ". "Ce ne sont pas les 114 joueurs qui gagnent plus d'un million d'euros en France qui paieront cette taxe. Ce sont les clubs. "
Selon eux, le projet de la taxe à 75% représenterait une charge totale de 44 millions d'euros pour la L1, estimation basée sur les hauts revenus d'environ 120 joueurs des 14 clubs concernés. Ce nouveau dispositif de taxation tombe mal en cette période de crise aux yeux des patrons du foot qui mettent en avant la perte cumulée des deux divisions (L1 et L2) de 108 millions d'euros en 2011/12.
"Cela va faire peser des difficultés sur les finances des clubs, qui ne sont déjà pas au beau fixe en ce moment ", explique Christophe Leptit, économiste au Centre de droit et d'économie du sport.
Mais, pour l'Elysée, après la suspension de l'écotaxe, pas question de retrait du projet de loi sur les 75%. "Nous ne reviendrons pas sur le principe d'une taxe à 75% ", a ainsi souligné mercredi la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem.
Jean-Marc Ayrault affirme pour sa part dans le
quotidien russe Kommersant que "les Français ne comprendraient pas que le
football soit exonéré " de la taxe à 75%. "Dans ces moments difficiles, il est normal de faire davantage appel à la
solidarité de ceux qui ont le plus de moyens ", relève le Premier ministre qui
entame jeudi une visite de deux jours en Russie.
"Cette taxe ne s'appliquera que pendant deux ans, sur la part des revenus
supérieurs à un million d'euros par an et dans la limite d'un plafonnement à 5%
du chiffre d'affaires de l'entreprise ", rappelle Jean-Marc Ayrault. Et de conclure : "C'est une contribution exceptionnelle au redressement
du pays ".
Si la grève des terrains a lieu, ce serait une première depuis 1972. A l'époque, les joueurs avaient refusé de disputer les matchs et voulaient faire reconnaître leurs droits contractuellement. Parmi les joueurs en grève, il y avait alors un certain Raymond Domenech ainsi qu'Aimé Jacquet.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.