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Six événements qui pourraient perturber l'Euro

UKRAINE - Tensions diplomatiques, prostitution, hooliganisme, protection des animaux... Le championnat d'Europe des nations pourrait s'annoncer mouvementé, et pas que sur le terrain.

Article rédigé par Ariane Nicolas
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Une féministe du mouvement Femen est arrêtée par un policier devant la mascotte fleurie de l'Euro, à Kiev (Ukraine), le 31 mai 2012. (GLEB GARANICH / REUTERS)

Le coup d'envoi de l'Euro 2012 sera donné vendredi 8 juin à 18 heures. Pour la première fois depuis 1960, cette compétition de football est organisée dans des pays de l'Est, en Pologne et en Ukraine. Mais cette année, l'Euro pourrait être secoué par des événements plus ou moins heureux, dont certains pourraient même compromettre sérieusement les matchs. Tensions diplomatique, hooliganisme, spécialités culinaires... Voici ce qu'il faudra surveiller.

1/ Les Femen envahissent le terrain

Elles ont promené leurs tétons un peu partout en Europe, ces derniers mois, pour défendre la cause féminine. Les Femen, activistes ukrainiennes qui protestent la poitrine dénudée, ont déjà annoncé leur intention de manifester tous seins dehors devant le stade de Varsovie (Pologne), vendredi après-midi, avant le match d'ouverture, pour dénoncer la prostitution et le tourisme sexuel à l'Est.

"Aujourd'hui, la prostitution est un fléau en Ukraine, déplorent-elles dans cet entretien vidéo à L'Express. Mais au niveau du pouvoir, personne ne défend les femmes." En 2006, des milliers de filles de l'Est avaient fait la navette vers l'Allemagne à l'occasion de la Coupe du monde, provoquant déjà de vives protestations (voir ce reportage de France 2). Y aura-t-il de streakers féministes cette année dans les stades ?

2/ La santé de Ioulia Timochenko s'aggrave

C'est l'un des dossiers les plus brûlants entre l'Union européenne et l'Ukraine. L'emprisonnement très contesté de l'ancienne Première ministre ukrainienne, Ioulia Timochenko, est à l'origine d'un boycott diplomatique de la compétition par l'UE. Les représentants de nombreux pays, ainsi que le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, devraient être absents des tribunes en signe de solidarité. L'opposante, malade, est détenue dans des conditions difficiles. Son procès en appel doit d'ailleurs reprendre le 26 juin, soit en pleine demi-finale.

"C'est une position prise au regard de la préoccupation, qui est la nôtre, du respect des valeurs européennes, et notamment à la lumière de la situation de Mme Timochenko", a expliqué Valérie Fourneyron, ministre de la Jeunesse et des Sports. En réaction, le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, a simplement demandé aux habitants d'être "hospitaliers", mais ne semble pas décidé à faire un geste envers son ancienne alliée.

3/ Des hooligans s'en prennent aux joueurs de couleur...

"Si quelqu’un me jette des bananes, je le tuerai." L'attaquant italien Mario Balotelli, joueur noir qui évolue à Manchester City, a sans doute entendu parler des hooligans ukrainiens et polonais, plus réputés pour leurs saluts main droite levée et leurs imitations du singe que pour leur amour du beau jeu (ce montage vidéo de la RTBF le montre bien). Sa déclaration, fin mai, n'est pas passée inaperçue.

Le sélectionneur de l'équipe d'Italie, Cesare Prandelli, lui a apporté son soutien, menaçant de faire quitter le terrain à toute l'équipe si des propos racistes venaient à être tenus pendant un match. Une position critiquée par Michel Platini, président de l'UEFA : "C'est l'arbitre qui donne les consignes d'arrêter un match. Un joueur peut avoir un carton jaune s'il quitte le match de lui-même". Ambiance.

4/ ... ou à d'autres autres supporters

Moins connus que leurs cousins d'extrême droite, certains hooligans des pays de l'Est appartiennent au bord politique opposé. "Antifascistes, anticapitalistes, pour les coups de poing et la classe ouvrière", selon La Libre.be, ils ont l'habitude de retrouver leurs adversaires pour le plaisir d'une baston collective en rase campagne, où la question de la violence étatique est débattue d'une façon toute singulière. Sur cette vidéo, très commentée, des hooligans du Dynamo de Kiev (extrême droite) sont opposés à ceux de l'Arsenal de Kiev (extrême gauche), et ça bastonne sévère.

Autre inquiétude, que les hooligans des pays de l'Est s'en prennent aux supporters des pays étrangers, et notamment aux Anglais. Si les hooligans de Sa Majesté ont été âprement recadrés ces dernières décennies dans leur pays, certains craignent qu'ils ne succombent aux provocations adverses. "Ceux qui participeront à des échauffourées doivent s'attendre à être bannis des stades au Royaume-Uni", a déjà prévenu un responsable de la police britannique au Guardian

5/ Philippe Mexès abuse des "chachliks"

Vous pensiez tout connaître des grillades ? Faites un tour dans un pays slave, et vous serez surpris. Les chachliks, délicieuses brochettes d'agneau (ou de bœuf) grillées agrémentées d'oignons et tomates, sont une des fiertés culinaires de la région. Le défenseur Philippe Mexès devra se retenir d'y goûter s'il ne veut pas fâcher Laurent Blanc. Les poignées d'amour du joueur sont en effet sous surveillance, relève So Foot.

Le sélectionneur des Bleus devra également s'assurer que Hatem Ben Arfa ne se ramollira pas trop en lisant Spinoza (une de ses lectures favorites), que Mathieu Valbunea mettra bien son caleçon à l'endroit (celui qu'il a lui-même dessiné) ou qu'Olivier Giroud ne s'éclipsera pas pour poser pour la couverture du Têtu polonais (comme il l'a fait en France). Si tout se passe correctement, et si les joueurs descendent bien du bus, comme le dit Platini, la France aurait effectivement une chance d'aller en finale.

Des chachliks. (MOURNER / FLICKR.COM / CREATIVE COMMONS)

6/ Le maire de Kiev repart en vacances en Israël

L'an dernier, le maire de la ville, Léonid Tchernovetski, avait bien fait parler de lui. Introuvable pendant plusieurs mois, le maire de Kiev avait refait son apparition... en Israël, "tranquillement installé dans un appartement du quartier chic de Tel Aviv", rapportait Atlantico.fr. Connu pour ses conférences de presse extravagantes et sa gestion hasardeuse de la ville, serait-il tenté de fuir cette année encore ?

Il faudra aussi garder un œil sur le "cochon devin", qu'on nous présente déjà comme le nouveau Paul le Poulpe. La mairie de Kiev assure justement qu'il s'agit d'un "cochon unique en son genre, véritable porc ukrainien, prophète et connaisseur des subtilités du football", doué de "dons parapsychiques". Bien au-delà de la capitale, la crédibilité de tout un pays est en jeu.

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