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Racisme : le quotidien italien Corriere dello Sport fait polémique avec sa Une maladroite

Le Corriere dello Sport a paru ce jeudi avec une Une qui fait jaser en Italie. Dans un pays où le football est rongé par le racisme, le quotidien a été critiqué pour un jeu de mots des plus maladroits, "Black Friday" pour dénoncer les actes racistes envers les joueurs de peau noire.
Article rédigé par Théo Dorangeon
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
 

La spirale semble infernale. Régulièrement, le dossier du racisme dans le football italien s'épaissit à coup d'actes racistes ou de décisions très maladroites. La dernière en date est à mettre au compte de la presse italienne et du Corriere dello Sport. Ce jeudi, le quotidien a décidé d'éditer sa Une avec un jeu de mots douteux pour dénoncer les incidents racistes dans le foot italien. 

En annonçant le choc de ce vendredi entre l'Inter Milan et l'AS Rome, le journal a illustré sa première page avec Romelu Lukaku (Inter) et Chris Smalling (AS Rome). Le tout en titrant "Black Friday". De mauvais goût car rappelant la couleur de peau des joueurs. Surtout que Lukaku avait été visé en début de saison par des insultes racistes. Forcément, ça ne passe pas, notamment au sein des clubs de Serie A. Plusieurs d'entre eux, dont la Roma ou l'AC Milan, ont publié un message d'incompréhension et d'indignation sur Twitter.

Paul Rogers, directeur de la communication du club romain, assure comprendre la volonté du Corriere mais admet une maladresse du quotidien italien : «L’intention de l’article était en fait positive, mais ce titre a totalement éclipsé le message antiraciste contenu dans l’histoire.» 

Le Corriere a ensuite publié un communiqué sur son site pour expliquer ce choix : "'Black Friday', pour ceux qui veulent et peuvent le comprendre, n’était que l’éloge de la différence, la fierté de la différence, la magnifique richesse de la différence. Un titre innocent est transformé en poison par ceux qui ont le poison à l'intérieur. Si vous ne le comprenez pas, c'est parce que vous ne pouvez pas le faire ou parce que vous le faites."

Encore dans l’ambiguïté 

Malgré cette défense, le mal est fait et les critiques pleuvent. Le terme est ambigu et rappelle un autre fait peu habile survenu à la fin du mois de novembre. Massimo Cellino, le président de Brescia, s'était fendu d'une déclaration très ambiguë à propos de Mario Balotelli. En marge d'une réunion de la Ligue italienne de football, il a été interrogé au sujet de son attaquant : "Que se passe-t-il avec Balotelli ? Il se passe qu'il est noir, qu'est-ce que je peux vous dire ? Il travaille à s'éclaircir mais il a beaucoup de difficultés". 

Ces propos avaient été très mal perçus, s'apparentant à du racisme pur et simple. Brescia avait défendu son président évoquant "une plaisanterie manifestement mal interprétée et prononcée dans le but de dédramatiser une exposition médiatique excessive et de protéger le joueur lui-même." Trois semaines auparavant, le joueur italien avait subi des insultes racistes lors d'un match contre l'Hellas Vérone. 

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