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Serbie-France : les Bleus veulent y croire

L’équipe de France joue ce soir à Belgrade contre la Serbie qui la devance de quatre points à la première place de leur groupe de qualification pour le Mondial 2010. Après le nul 1-1 face à la Roumanie samedi, les Tricolores devront absolument gagner ce soir s'ils veulent conserver un infime espoir de s'emparer de la première place, synonyme de qualification directe pour l'Afrique du Sud. Sauf improbable retournement de situation, ils devront cependant vraisemblablement passer par la case 'barrages'…
Article rédigé par franceinfo
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Tous les spécialistes du ballon rond s’accordent pour le dire. Les Bleus ont de la ressource et le match de samedi contre la Roumanie, même s’il s’est soldé par un nul, l’a prouvé. Après une multitude d'occasions en première mi-temps, Thierry Henry a concrétisé au retour des vestiaires la constante domination française. Des efforts cependant annihilés sept minutes plus tard par un but contre son camp de Julien Escudé. Score final : un partout et des chances de qualification directe à la phase finale de la Coupe du monde 2010 fortement compromises pour les Bleus (voir article associé).

La faute au coach ?

Mais que se passe-t-il dans cette équipe de France aux individualités talentueuses et aux coups de génie tellement craints par les équipes adverses ? Champion du monde en 1998, Christophe Dugarry a son explication : "Je crois surtout que le véritable problème avec Raymond Domenech c'est qu'il n'a apporté aucun style de jeu à l'équipe de France", a-t-il déclaré sur France-Info. "Quand on voit les joueurs qui composent cette équipe, on voit très bien que c'est une somme d'individualités capables de faire la différence à tout moment, mais qu'elle ne repose pas sur un collectif et des forces vives", estime-t-il.

La faute au coach alors ? "On s'ennuie pendant vos entraînements "Pas de clash" et "ambiance super"au sein de l’équipe

Mais depuis, tout va mieux. Où plutôt, rien n’est jamais allé mal. C’est du moins ce qu’on affirmé, dès la publication de l'article du Parisien, les deux intéressés...avec plus ou moins de conviction. Invité dans le 20h00 de TF1 lundi soir, le capitaine de l’équipe de France s'est ainsi livré à un subtil jeu d'équilibriste. "Vendredi soir, il ne s'est rien passé", a déclaré Thierry Henry. "On a eu une discussion comme on peut en avoir assez souvent dans une équipe entre le groupe et l'entraîneur mais c'est resté une discussion qui a été plutôt constructive (...) qui doit rester entre le coach et le groupe. Je n'ai pas remis en cause les qualités du coach. Il n'y a pas eu, comme on me l'a fait dire, de clash", a-t-il ajouté. Même sérénité affichée par Raymond Domenech qui, le même jour, qualifiait de "super" et "exceptionnelle" l'ambiance au sein de l'équipe de France de football. "L'ambiance est super", a-t-il assuré dans une déclaration diffusée sur le site de la Fédération française de football (www.fff.fr) deux jours après le nul face à la Roumanie. C'est pourtant un sélectionneur à la mine fatiguée et tendue qui est apparu hier soir lors de la conférence de presse d'avant-match à Belgrade...

De la tactique, des jambes… et du mental

Loin de ces considérations, à Belgrade les places pour les tribunes du Marakana se sont arrachées et on ne parle plus que du match de ce soir. Il faut dire qu'une victoire assurerait à la Serbie la première place du groupe, synonyme de qualification directe pour l'Afrique du Sud. Alors les supportes et les joueurs sont gonflés à bloc à l’idée d’un tel succès, comme aime à le souligner, un brin provoc', l'attaquant serbe Milan Jovanovic, 27 ans, surnommé le Serpent. "Nous serons soutenus par 52.000 spectateurs. Les Français ont raison de redouter l'ambiance car ce sera très très chaud. Nos supporteurs chantent 90 minutes durant. Ils savent mettre la pression".

C’est donc aussi à l’optimisme exacerbé de Belgrade depuis l'échec de la France samedi face à la Roumanie que les joueurs de Raymond Domenech vont devoir faire face. Mais c’est peut-être aussi sur ce terrain psychologique que les Bleus ont leur carte à jouer. Car malgré les critiques, les remous et la pression qui pèse déjà sur ses épaules, l’équipe France affiche une détermination de fer, à l’image de Patrice Evra. "Ceux qui oseront dire que la France n'a pas bien joué (samedi contre la Roumanie) ne connaissent pas le football. C'est cruel, c'est une grosse déception et ça fait mal. On touche une barre, le gardien fait de bons arrêts. Il y a eu de la malchance. J'aimerais remercier le public français. C'est la première fois que l'on avait l'impression de jouer en France. Tout était réuni, il n'y a pas eu de sifflets durant le match, sauf à la fin mais c'était normal. Mais si on continue comme cela, on pourra gagner en Serbie. De toute façon, directement ou par les barrages, il faudra aller à cette Coupe du monde par tous les chemins", a déclaré le défenseur tricolore. Gageons que, cette fois, les Bleus gardent l’avantage.

Les différents scénarios possibles

  • Si la Serbie s'impose face à la France, elle s'adjugera définitivement la première place de la poule et le seul billet directement disponible pour la Coupe du monde en Afrique du Sud. Les Bleus devront alors défendre la deuxième place, synonyme d'incertains barrages aller-retour. Des barrages qui opposeront en novembre les huit meilleurs deuxièmes des neuf groupes de la zone Europe.

  • Si les deux équipes font match nul, les Bleus pourront là aussi encore défendre la 2e place. En s'appliquant, comme dans le cas de figure précédent, pour ses deux derniers matchs contre les Iles Féroé et l'Autriche, la France assurerait sa route vers les barrages.

  • Si les Bleus battent la Serbie, ils gardent une petite chance de terminer en tête du groupe 7, mais ils devront pour cela remporter là encore leurs deux prochaines rencontres à domicile contre les Iles Féroé et l'Autriche, en octobre. Mais ce n’est pas tout. Ils devront aussi compter sur un double faux pas de la Serbie, ce soir, puis lors d'un de ses deux derniers matchs contre la Roumanie et la Lituanie.

    Le classement provisoire dans le groupe 7

  • Serbie : première avec 18 points
  • France : deuxième avec 14 points
  • Autriche : troisième avec 10 points
  • Lituanie : quatrième avec 9 points
  • Roumanie : cinquième avec 8 points
  • Iles-Féroé : sixième avec 1 point

    France-Serbie, un match à suivre en direct et en intégralité sur France info.

    Cécile Mimaut, avec agences

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