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Samir Nasri, le vilain petit canard ?

S'il faut retenir un joueur dans le parcours de l'équipe de France à l'Euro, c'est le milieu offensif de Manchester City. Irrégulier sur le terrain, il s'en est pris par deux fois à la presse.

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le "chut" de Nasri. L'attaquant de l'équipe de France Samir Nasri s'est offert une polémique à l'Euro 2012 en lançant "Ferme ta gueule !" au journal L'Equipe, lors de la célébration de son but égalisateur contre l'Angleterre (1-1), lundi 11 juin à Donetsk (Ukraine). (FRANCK FIFE / AFP)

Que retenir de l'Euro de Samir Nasri ? Irrégulier sur le terrain, Samir Nasri se fait surtout remarquer en dehors. A la fin du match contre l'Espagne, samedi 23 juin, qui renvoie les Bleus dans leur bus en direction de la France, il a à nouveau insulté un journaliste auquel il ne voulait pas répondre. C'est malheureusement tout ce que le public risque de retenir de son passage dans la compétition.

Sur le terrain : courant alternatif

Nasri a alterné le bon, pendant son match contre l'Angleterre avec un but magnifique et plusieurs actions intéressantes, le moyen contre l'Ukraine où on lui a reproché de ralentir le jeu et une prestation jugée faible contre la Suède. Sur le banc contre l'Espagne, son entrée en jeu n'a rien apporté, mais on ne peut pas dire que l'équipe de France ait baissé de niveau quand il était sur le terrain. 

Samir Nasri n'a pas donné l'impression d'avoir trouvé sa place dans l'équipe. Considéré comme un homme de base de Laurent Blanc (il a débuté 3 matchs sur 4), il a été baladé du côté droit du milieu au poste de relayeur en passant par celui de meneur de jeu. Sans avoir réussi à s'insérer dans le schéma de jeu de l'équipe. 

Samir Nasri après son remplacement contre la Suède, lors de l'Euro 2012, le 19 juin à Kiev en Ukraine.  (FRANCK FIFE / AFP)

Dans les vestiaires : ciblé par ses équipiers

Lors de la séance de débriefing dans les vestiaires à l'issue de la pâle prestation contre la Suède, le 19 juin, Samir Nasri se serait senti visé par ses équipiers. D'après Libération, il ne fait pas l'unanimité dans le vestiaire. Sa sortie sur le fait qu'il serait sans doute descendu du bus de Knysna ou son "quand on est en équipe de France, on chante l’hymne national" ne lui ont pas valu que des amis. Mais quand l'équipe de France gagnait, lors des années Zidane ou Platini, ce genre de conflit larvé existait déjà. 

Hors du terrain : Samir Nasri contre le reste du monde

Le milieu offensif de Manchester City s'est signalé par ses relations tendues avec la presse, qu'il accuse d'être très sévère avec lui. Tout a commencé avec ce doigt posé sur ses lèvres après son but contre l'Angleterre, le 11 juin, en ouverture de l'Euro. Le message s'adressait aux journalistes, à L'Equipe en particulier. Ce qui est exagéré : elle s'est montrée critique, comme le notait Rue89, mais pas injuste.

Les relations entre les journalistes et Nasri sont-elles arrivées à un point de non-retour ? Après l'élimination des Bleus, Nasri a refusé de répondre aux questions d'un journaliste de l'AFP. Le dialogue retranscrit par son collègue de 20 Minutes, témoin direct de la scène, après le refus de Nasri de commenter sa prestation, estimant que la presse cherchait "à écrire de la merde" :

Journaliste: "Eh ben casse-toi, alors..."
Nasri:  "Tu me dis casses-toi? Viens on va régler ça la-bas..."
Journaliste: "C’est ça…"
Nasri lâche alors une bordée d'insultes.

Invité de "Téléfoot" sur TF1, Laurent Blanc est revenu sur cet accrochage. "Les propos de [Nasri] sont très violents. C’est un manque de respect vis-à-vis du journaliste, même s’il n’a pas eu trop de respect pour Samir non plus. Je lui ai dit ce que j’en pensais et ce que j’aurais fait à sa place. C’est très regrettable."

La première affaire Nasri, le "ferme ta gueule" a été "classée" par la Fédération. La seconde, une explication de vestiaire, n'a pas à l'être. Quid du troisième épisode?

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