Russie - Espagne, le chaud et le froid
L'amateur de ballon rond se souvient encore de ce jeudi 10 juin, lorsqu'en match de groupe les Espagnols avaient douché les Russes, grâce à un score lourd de 4-1 et au passage un triplé du malin David Villa, l'une des révélations d'un tournoi qui devrait fortement emballer sa valeur marchande. Quatre buts, par ailleurs, inscrits en contre-attaque, une formule qui devrait servir de "mantra" ce soir aux joueurs espagnols.
L'amateur de ballon rond se souvient aussi, certainement, que depuis 1984 l'équipe d'Espagne n'avait jamais franchi les quarts de finale du championnat d'Europe. 1984 et une finale perdue face aux Français, et le coup-franc culte de Michel Platini sous Arconada. Les Espagnols reviennent d'assez loin, et ont vaincu ce "signe indien" qui les rend, à chaque échéance internationale, excellents en première phase mais déliquescents dans les rencontres à élimination directe.
Et l'amateur de ballon rond ne peut pas nier à quel point les Russes ont été éblouissants lors des dernières rencontres disputées. En particulier contre la Suède (2-0), puis contre les Pays-Bas en demi-finale (3-1 en prolongation) grâce notamment au génie du petit attaquant Andreï Arshavin, véritable symbole de cette montée en puissance.
C'est dire si la rencontre de ce soir, en plus d'être alléchante, s'engage comme totalement indécise. Les vents dominants pronostiquent une victoire russe, comme un pied de nez à une épreuve typiquement européenne. Mais qui aurait pu prévoir, par exemple, que des Turcs décimés emballent autant hier soir le début de l'autre demi-finale face aux Allemands ?
Dans cette incertitude, on ne peut s'empêcher d'avoir un peu peur pour l'Espagne, qui en quart de finale contre l'Italie n'a pas spécialement été meilleure mais plutôt moins mauvaise, dans une rencontre sans imagination. Ce soir-là, les joueurs d'Aragones avaient montré à plusieurs reprises leurs lacunes techniques et leur incapacité à "tuer" le match (sauf aux tirs au but, évidemment).
A moins, par exemple, que le diaphane Fernando Torres ne se réveille ce soir en attaque et épaule avec brio son compère Villa. Mais, en face, le redoutable entraîneur batave Guus Hiddink a plusieurs tours dans son sac. Que de bons signes pour tout...amateur de ballon rond.
Matteu Maestracci
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