Ligue des champions : ménager ses trois stars, le casse-tête du PSG

Christophe Galtier a des problèmes de riche. Sous la tunique du PSG, Neymar, Lionel Messi et Kylian Mbappé empilent les occasions et les buts, et affolent les statistiques. Grands artisans du bon début de saison du club, les trois attaquants ont été de tous les bons coups depuis le mois d'août.

Mais alors que les matchs se multiplient, si le coach parisien veut réduire les risques de blessures, il va lui falloir faire tourner sa ligne d’attaque. "Cette saison va être particulièrement longue, avec de nombreuses compétitions qui vont s’enchaîner. Faire tourner permet d’éviter la fatigue et les blessures", rappelle Luis Fernandez, ancien entraîneur du club de la capitale.

Impliqués dans 75 % des buts

Mais ce turnover n’a rien d’évident tant Neymar, Lionel Messi et Kylian Mbappé portent le PSG depuis le début de la saison. Avec 23 buts et 14 passes décisives à eux trois, ils sont impliqués dans 75% des réalisations parisiennes depuis le début de la saison. L’Argentin est le joueur de champ qui a le plus joué cette saison (88 minutes par match en moyenne, 794 minutes en tout), sans manquer aucune rencontre. Son compère brésilien n’est pas loin derrière (712 minutes), avec un seul match démarré sur le banc. Kylian Mbappé, blessé les deux premiers matchs de la saison, cumule en moyenne 83 minutes de jeu sur les sept rencontres auxquelles il a pris part.

Le trio Mbappé - Messi - Neymar a encore frappé ce soir :

Neymar : 1 but
Messi : 1 passe décisive pic.twitter.com/n5MQM49IMP

— Footballogue (@Footballogue) September 10, 2022

Derrière les trois stars, peu de joueurs s’imposent comme une alternative. Obligé de dégraisser son effectif, le club de la capitale a laissé partir plusieurs attaquants pendant le mercato (Arnaud Kalimuendo, Mauro Icardi…). Et dans le groupe "Elite" au soutien des pros, aucun des joueurs à la disposition de Christophe Galtier n’est attaquant de formation.

Sur les trois matchs manqués par Mbappé puis Neymar, c’est Pablo Sarabia, de retour de prêt au Sporting Portugal, qui s’est retrouvé titulaire, sans se montrer pour l’instant décisif. Derrière, le jeune Hugo Ekitike (20 ans), arrivé cet été en provenance de Reims, grapille ses premières minutes de jeu avec des entrées en fin de match. "Pour l’instant, ces deux joueurs sont des solutions de remplacement", estime l’ancien entraîneur Elie Baup. Ils ne sont pas sur le même plan que les trois titulaires."

Gérer les egos

Les faire rentrer dans la rotation permettrait de les impliquer un peu plus. "J’ai toujours été un partisan du turnover, c’est une bonne chose pour intégrer les joueurs, leur faire sentir à tous qu’ils sont concernés et importants", explique Luis Fernandez. Cela permet de donner à tout le monde de la motivation."

Si Christophe Galtier ne suit pas, pour l'instant, les conseils de son lointain prédécesseur sur le banc du PSG, il aurait tout de même aimé faire tourner contre Brest, samedi. "Je devais mettre la meilleure attaque pour creuser l’écart rapidement et faire des changements. Malheureusement, ça n’a pas été le cas. La rotation serait arrivée rapidement avec deux buts", a-t-il déclaré après la rencontre. Car Christophe Galtier sait faire tourner son groupe, comme il l'a montré pendant la conquête du titre de champion de France de Lille en 2021, lorsqu'il avait utilisé à bon escient un groupe resserré de 21 éléments afin de jouer sur tous les tableaux.

Dans ce contexte, la solution pour le coach parisien serait peut-être de fonctionner par paires, au lieu d’un turnover complet. Une configuration déjà mise en place lorsque l’un des trois joueurs était absent. Neymar et Messi ont joué ensemble le Trophée des champions et la première journée face à Clermont, tandis que l’Argentin a évolué aux côtés de Mbappé à Nantes. "C’est plus pratique qu’un turnover complet, et cela permettrait de continuer à les faire jouer, dans une certaine mesure, ensemble", note Elie Baup. Et pas de quoi perturber les automatismes : à chaque fois, le PSG s'est largement imposé (4-0 et 5-0).

On peut ébaucher toutes les possibilités de changements pour le PSG, mais la situation dépend aussi de la mentalité et de l’ego des joueurs concernés. "C'est sûr que certains apprécient moins de commencer sur le banc", glisse Luis Fernandez. "Cela peut parfois faire des frictions, et compliquer les roulements." Le prochain défi de Christophe Galtier se trouve sans doute là.