Le Havre - PSG : une première avec du public sous les yeux de toute l'Europe
A plus d’un titre, la rencontre entre le Havre et le Paris Saint-Germain de ce dimanche à 19h n’est pas un match amical comme les autres. D’abord, parce que le PSG doit vite monter en régime avant ses deux finales de Coupe et la reprise de la Ligue des champions, dont le tirage lui a pour une fois été favorable. Aussi parce que voir le club doyen, le Havre, sous les projecteurs n’est plus très courant ces dernières années, malgré ses apports au foot français dont les trois champions du monde Paul Pogba, Steve Mandanda et Benjamin Mendy. Mais ce qui attire les caméras du monde entier ce dimanche au stade Océane, c’est le retour des supporters en tribunes : une première en Europe de l’ouest depuis le mois de mars.
5 000 supporters : une première en Europe
Bien sûr, ce retour demeure partiel pour le moment. Sur les 25 000 places de l’enceinte havraise, seulement 5 000 seront occupées. Et ce, dans des conditions spécifiques face au Covid-19, comme le précisait Pierre Wantiez, directeur général du HAC, dans le Parisien cette semaine : "Les gens devront entrer dans le stade avec un masque, des bornes de gel hydroalcoolique seront mises à disposition, on a multiplié le nombre de buvettes pour que les supporters ne s'agglutinent pas, il y aura aussi un sens de circulation". Quant aux personnes ayant accès aux vestiaires et au terrain, elles devront toutes avoir été dépistés au Covid-19 par écouvillons et prises de sang, sur demande du PSG. "On n'est pas là pour mettre des bâtons dans les roues du Paris Saint-Germain dans sa préparation", justifiait le directeur havrais.
A quelques semaines des finales de Coupe de France et de Coupe de la Ligue dans les mêmes conditions au stade de France, ce HAC-PSG a tout de la répétition générale pour le football français. La bonne nouvelle, c’est ce que contexte ne freine pas l’engouement au Havre, en témoigne Johan, membre des Barbarians Havrais : "On est très content de revenir au stade. Cela fait 4 mois qu’on n’a pas vu de match, on commençait à être impatient". Lui et son groupe de supporters ultras seront bien présents pour la rencontre, malgré la limitation du nombre de places à 5 000 : "Tout le monde n’a pas eu de place mais on ne boycotte pas. C’est une tribune en placement libre donc on a nos places habituelles, derrière le but avec notre bâche pour encourager l’équipe".
Les places vendues en 37 minutes
Mais pour les supporters les plus fervents, habitués à encourager les leurs debouts dans le kop, il va falloir s’adapter. Johan témoigne : "Il faudra un siège d’écart entre chaque personne. Ce sera forcément compliqué dans une tribune populaire, mais on va essayer de jouer le jeu au maximum pour servir d’exemple. On a un peu la pression, toute la France sera braquée sur nous". Conscient d’essuyer les plâtres, Pierre Wantiez et le club ont toutefois relativisé dans les colonnes du Parisien : "Il ne faut pas non plus dramatiser ce qu'est l'organisation d'un match dans le contexte actuel. On a des contraintes, on va y faire face. On a pris des précautions".
Et le jeu en vaut la chandelle pour le Havre qui, malgré la limitation à 5 000 places, s’assure une opération financière bénéfique et un beau coup de projecteurs. Et si le prix des places a choqué pour une rencontre amicale (de 30 à 60 euros), Johan relativise : "Nous, en tant qu’abonnés on avait de grosses remises, en kop c’était 15 euros. C’était plus cher pour le grand public mais je peux comprendre la démarche du club de monnayer sur ces personnes qui ne viennent pas habituellement au stade, sachant que les vrais amoureux du club ont eu une remise". Quoi qu’il en soit, l’intégralité des billets mis en vente ont trouvé preneur en à peine 37 minutes. Et même si tous les acteurs de la rencontre auraient préféré jouer devant un stade comble avec 25 000 supporters, la fête promet déjà d’être belle.
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