Football féminin : gardienne du PSG et influenceuse, Barbora "Bara" Votikova, star des deux côtés de la caméra
La gardienne de but tchèque compte plus de cinq cent mille fans sur ses réseaux sociaux et sa chaîne YouTube.
Elle est une véritable star sur les réseaux sociaux. Installée dans les cages du PSG depuis 2021, Barbora Votikova exporte son influence et son énergie débordante et rêve, comme lui, d'une finale de Ligue des champions. Pour la demi-finale aller à Lyon, dimanche 24 avril, "Bara" (son surnom) emportera non seulement sa paire de gants et ses protège-tibias, mais peut-être aussi une petite caméra, son autre outil de travail. Un accessoire qu'elle n'hésite pas à dégainer après certains succès marquants. Son objectif : immortaliser la joie de ses coéquipières et la partager.
"En réalité, je ne filme pas tant que ça" au club, sourit la Tchèque de 25 ans, arrivée au PSG à la fin de l'été 2021. "Je vais filmer après les matchs quand on est toutes très joyeuses, mais je n'amène pas toujours ma caméra dans notre quotidien", dit-elle à l'AFP. Sur sa chaîne Youtube, ses 490 000 abonnés ont certes accès à quelques images de vestiaire, mais les sujets abordés sont plus souvent ceux d'une fille normale : parfois légers comme l'enfance, les voyages, le confinement, la découverte de Paris, parfois plus profonds, comme lorsqu'elle évoque son coming-out fin 2019.
"La puissance des réseaux sociaux"
"Je fais ça depuis que j'ai 16 ans : il y a toujours eu le football et les réseaux sociaux." Articuler ces deux passions "est désormais devenu très naturel", explique celle qui compte aussi près de 530 000 abonnés sur Instagram, plus que ses coéquipières françaises Marie-Antoinette Katoto, Kadidiatou Diani et Grace Geyoro réunies. A Prague, lorsqu'elle revient au pays, difficile pour l'internationale tchèque (36 sélections) de se balader sans être arrêtée pour quelques selfies avec ses fans. "C'est la puissance des réseaux sociaux. C'est comme si les gens vous connaissaient", explique la jeune gardienne, aussi régulièrement invitée sur les plateaux TV.
A Paris, en revanche, elle n'a pas "toute cette attention". Cela s'explique aussi car elle se cantonne pour l'heure à des vidéos dans sa langue maternelle. Le temps de "m'adapter à ma nouvelle vie", témoigne-t-elle.
Fin août dernier, la vie de Votikova a totalement basculé lorsque, sur le bureau du Slavia Prague où elle jouait alors, atterrit une offre du PSG. Le club de la capitale était alors en quête d'un "profil athlétique, longiligne et tonique" après le départ de la star chilienne Christiane Endler. "C'était une grande opportunité, une chance de franchir un cap", affirme la joueuse formée à Plzen, à l'ouest du pays, non loin du village où elle a grandi.
L'aventure parisienne
Justement, ses terres lui manquent parfois : "Cela n'a pas été facile de dire au revoir car c'est un énorme changement de vie." Et de nuancer : "Mais au final, je suis vraiment heureuse là où je suis aujourd'hui." Sur les pelouses du PSG, la Tchèque grandit aux côtés de l'expérimentée Stéphanie Labbé et grappille du temps de jeu au fil des semaines, jusqu'au départ surprise à la retraite de la Canadienne fin janvier.
"Je savais que ça serait un grand défi de rivaliser avec une championne olympique, mais que j'apprendrais aussi beaucoup d'elle, et cela a été le cas", décrit Barbora Votikova, désormais indiscutable au poste de titulaire. "Elle a fait un gros travail sur le plan tactique, sur la prise d'initiatives", explique l'entraîneur des gardiennes Guillaume Lemire, qui décrit "une personne très joviale, très partageuse".
"Elle a ce côté foufou, cette personnalité, qui sont des choses très positives chez les gardiennes, mais qu'il a fallu canaliser un petit peu"
Guillaume Lemire, entraîneur des gardiennes du PSGà l'AFP
Ni les responsabilités footballistiques croissantes, ni la distance, n'éloignent en tout cas la "Ministre de la Défense", comme elle se surnomme, de sa communauté de fans. "Nous sommes peut-être plus proches que jamais, car ils sont vraiment intéressés par l'aventure que je vis ici", estime la footballeuse, qui promet de ne jamais cesser d'être "créative", même dans un horizon lointain. "J'ai un rêve : écrire un livre puis en faire un film", imagine-t-elle. Le projet paraît accessible pour "Bara", déjà auteure d'une autobiographie intitulée "Trochu jinak" (Un peu différente). Le scénario est donc tout trouvé : pour la mise en scène, la caméra est dans la valise.
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