Quel club anglais pour Pep Guardiola?
C’est acté ! Pep Guardiola quittera le Bayern Munich en fin de saison après trois ans de bières et de saucisses bavaroises. « Si je ne prolonge pas, c’est pour entraîner en Premier League » a-t-il déclaré. Aucun doute, on retrouvera l’ancien entraîneur de Barcelone en Angleterre l’année prochaine. Mais, alors qu’un certain nombre de médias l’annoncent à Manchester City, lui affirme ne pas avoir pris sa décision. Parmi les cadors anglais, trois sont à la recherche d’un entraîneur pour la saison prochaine : Manchester City, son rival United et Chelsea.
Manchester City
Le club :
Manchester City est en pole position pour accueillir Pep Guardiola. Le club marquerait une rupture dans son parcours. Après deux clubs historiques (Barcelone, Bayern Munich) au palmarès long comme le bras d’un joueur de basket, Guardiola rejoindrait un « nouveau riche » qui n’a participé qu’une seule fois à la Ligue des Champions avant 2011 (la Coupe des clubs champions en 68-69). Un budget de recrutement pharaonique est prévu pour enfin permettre au champion d’Angleterre 2012 et 2014 d’être performant sur la scène européenne. City peut compter sur un atout au sein du club : Txiki Begiristain, ancien coéquipier de Guardiola dans la Dream Team barcelonaise de Cruyff et directeur sportif du Barca entre 2003 et 2010.
L’effectif :
L’avantage de City pour Pep, le style de l’équipe est quasiment entièrement à définir par rapport à un Bayern plus attaché à des traditions. Au niveau offensif, Manchester City possède déjà des joueurs adaptés au style de Guardiola : un attaquant complet et excellent buteur avec Sergio Agüero (Lewandowski au Bayern) et des super-ailiers (Kevin De Bruyne, Raheem Sterling et David Silva) pour servir de joueurs de rupture (Robben/Ribéry puis Costa/Coman au Bayern). En cas d’arrivée, la principale interrogation sera le milieu de terrain. Guardiola joue systématiquement avec un numéro 6 devant la défense (Sergio Busquets à Barcelone, Xabi Alonso au Bayern). Yaya Touré a déjà évolué à ce poste, à Barcelone, avant de céder à sa place à Sergio Busquets en 2008 à l’arrivée de Guardiola. Il jouera même en défense centrale sous les ordres du Catalan. Aujourd’hui, à 32 ans et beaucoup plus porté sur l’offensive, parfois trop, on l’imagine mal retourner à ce poste. Fernandinho et Fernando, les deux milieux de terrain brésiliens plus destructeurs que bâtisseurs, ne semblent pas non plus adaptés à ce rôle essentiel dans le jeu de possession de Guardiola. Une recrue apparaît donc inévitable. En défense, le duo Vincent Kompany-Nicolas Otamendi permettrait d’avoir deux défenseurs capables de relancer. Mais le premier enchaîne les blessures et le second doit encore trouver ses marques. Les latéraux (Sagna, Kolarov, Zabaleta, Clichy) sont polyvalents mais ont tous atteint la trentaine. Un renouvellement sera sans doute nécessaire pour le style de jeu très demandant de Guardiola.
Manchester United
Le club :
Avec vingt championnats d’Angleterre et trois Ligue des champions, Manchester United est le club le plus « historique » des trois. Loin du niveau que son palmarès mériterait depuis la fin des 27 ans de règne de Sir Alex Ferguson, Pep Guardiola aurait la mission de réussir là où David Moyes et Louis van Gaal ont échoué. Aucune surprise, là aussi à un budget extra-large l'attend pour recruter.
L’effectif :
Si Guardiola devra probablement importer un numéro 6 à Manchester City, il a l’embarras du choix à United : l’Allemand Bastian Schweinsteiger, le Français Morgan Schneiderlin, le Néerlandais Daley Blind, voire le plus offensif Espagnol Ander Herrera, sont capables d’évoluer devant la défense. Si l’on ajoute Juan Mata, et une éventuelle recrue, Guardiola a largement de quoi composer son milieu à trois. Devant, la situation est plus compliquée. Wayne Rooney a le profil de l’attaquant complet voulu par Guardiola, mais à seulement 30 ans, l’Anglais semble déjà loin de ses meilleures années. Anthony Martial a les qualités pour être le joueur de rupture évoqué plus tôt. Tout comme Memphis Depay, même si le Néerlandais peine après des bons débuts à Manchester. La polyvalence de Daley Blind, capable de jouer latéral, défenseur central et milieu, et sa qualité de passe seraient utile à Guardiola pour bâtir sa défense, à l’image de David Alaba à Munich. De son côté, Chris Smalling pourrait être le Jérôme Boateng de Guardiola à Manchester, le patron de la défense.
Chelsea
Le club :
Pep Guardiola à Chelsea, ce serait avant tout un joli pied de nez. L’arrivée du Catalan dans le club fétiche de son némésis José Mourinho, six mois après son renvoi, relèverait de l’ironie. Mais si cela fait peut faire rêver les amateurs de football, pas sûr que Guardiola ait envie de travailler dans des couloirs hantés par son rival. Autre obstacle, Roman Abramovitch. Le tempérament du propriétaire russe et sa facilité à virer des entraîneurs risque de refroidir Guardiola, même si Abramovitch aimerait l’attirer. Surtout après trois années difficiles avec les dirigeants du Bayern.
L’effectif :
Comme pour Manchester City, Pep Guardiola devra trouver un numéro six s’il décide de poursuivre sa carrière du côté de Londres. Nemanja Matic, à la peine cette saison après de très bonnes performances en 2014-2015, pourrait éventuellement tenir ce rôle. Cesc Fabregas, qui a côtoyé Guardiola à Barcelone en 2011-2012, devrait trouver sa place dans le milieu à trois. Le Brésilien Oscar, plus habitué à un rôle de numéro 10, pourrait reculer pour compléter le trio. Devant, Diego Costa ressemble plus dans son jeu, de combattant de surface, et dans son caractère à Mario Mandzukic, parti du Bayern en très mauvais terme avec Guardiola, qu’à Robert Lewandowski. Eden Hazard, régulièrement annoncé partant vers le Real Madrid, serait un joueur de rupture parfait pour Guardiola, tout comme le Brésilien Willian. Il retrouverait également un des joueurs-clés de son FC Barcelone : Pedro. Le plus gros chantier se situerait sans doute derrière : John Terry est au bout du bout de sa carrière, Gary Cahill va finir par trouver du pétrole à force d'être au fond du trou et Kurt Zouma est encore très aléatoire. Une base à reconstruire.
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