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Premier League : Raheem Sterling accuse la presse d'alimenter le racisme

Dans la foulée du match perdu à Chelsea samedi, l'attaquant de Manchester City Raheem Sterling a accusé les journaux britanniques d'alimenter le racisme. L'international anglais de 24 ans pointe en particulier la manière dont sont traités les footballeurs noirs par les tabloïds. Une prise de position provoquée par des insultes racistes entonnées à son encontre au stade Stamford Bridge.
Article rédigé par Andréa La Perna
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
  (PAUL ELLIS / AFP)

Tenu en échec sur la pelouse de Chelsea en première mi-temps, Manchester City ne trouve pas la faille malgré une domination évidente. Scène normalement très banale, le ballon sort en touche. Raheem Sterling se dirige vers le bord du terrain, à proximité immédiate de la tribune Matthew Harding, pour le récupérer. Dans son dos des supporters au premier rang se lèvent et l'insultent avec véhémence. 

La scène est captée par plusieurs utilisateurs de Twitter. Sterling ne réagit pas outre-mesure. Son équipe s'incline finalement pour la première fois de la saison en championnat sur le score de 2-0. Manchester City perd la tête du championnat au profit de Liverpool, mais la portée de la rencontre n'est pas uniquement sportive et comptable.

Ce dimanche midi, Raheem Sterling réagit sur Instagram. Il accuse notamment les journaux anglais d'attiser le racisme, prenant en exemple la différence de traitement entre un coéquipier blanc Phil Foden et un autre, Tosin Adarabioyo, noir. Les deux ont acheté une maison à leur mère mais n'ont pas été jugés de la même manière.

Un prisme médiatique jugé biaisé

"Vous avez deux jeunes joueurs à l'aube de leur carrière dans la même équipe, les deux ont fait le bon choix, celui d'acheter une nouvelle maison pour leur mère, qui a tout fait pour les placer là où ils sont aujourd'hui. Mais regardez comment les journaux réagissent quand c'est un joueur blanc et quand c'est un joueur noir. Je trouve cela inacceptable. Les deux n'ont rien fait de mal mais les mots ont un sens. Ce jeune noir n'est pas mis dans la bonne lumière, ce qui attise le racisme. A tous les journaux qui ne comprennent pas pourquoi les gens sont encore racistes, je les invite à réfléchir à une publicité juste et dà donneraux joueurs les mêmes chances", a écrit Sterling.

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Quand Adarabioyo est "un jeune joueur n'ayant jamais joué un match de Premier League capable de claquer 2.25 millions de livres malgré un salaire de 25 000 livres par semaine" pour acheter une maison, Phil Foden est simplement une "starlette qui achète une nouvelle maison de 2 millions de livres à sa mère".

Pour comprendre la frustration et la colère de Raheem Sterling, il faut aussi noter qu'il a été une des cibles préférées des tabloïds depuis le début de sa jeune carrière. Un utilisateur de Twitter s'est ingénié à répertorier tous les titres à sensations visant le prodige du football anglais, passé par Liverpool et aujourd'hui sous les couleurs de Manchester City. "Cupide", "idiot", tous les qualificatifs sont bons pour lui tomber dessus. On le voit aussi payer plusieurs faillites collectives.

Si cette prise de position fait beaucoup parler outre-Manche, où les tabloïds vivent clairement du sensationnalisme, c'est d'abord les supporters qui s'en sont pris à Raheem Sterling qui vont être inquiétés. Une enquête a été ouverte par la police de Londres pour vérifier le caractère raciste des invectives prononcées à l'encontre de l'international anglais. 

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