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Ca s'est passé un 3 mai 1998 : le premier titre d'Arsène Wenger avec Arsenal

Printemps 1998, la France du foot prépare sa Coupe du monde tout en vibrant autour du duel surprise FC Metz - RC Lens en tête de la Ligue 1. Pendant ce temps, outre-Manche, un autre frenchie devient le premier entraîneur non britannique à être sacré champion d’Angleterre. Il s’appelle Arsène Wenger, et le Royaume-Uni ne l’appellera plus jamais “Arsène, qui ?”. 
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
  (POOL OLD / X00510)

Octobre 1996, après deux saisons sur le banc des Nagoya Grampus au Japon, Arsène Wenger prend les commandes d’Arsenal. La presse anglaise s’interroge, à l’image de l’Evening Standard dont le titre passe à la postérité : “Arsène Who ?”, soit “Arsène qui ?”. A Manchester United, Alex Ferguson appuie le tacle : “Il n’a aucune expérience du football anglais, il vient du Japon”. L’Ecossais ignore alors que cet “inconnu”, passé par les bancs de Nancy et Monaco avant son aventure au Japon, va devenir la tête pensante du grand Arsenal des années 2000, rival absolu de son Manchester United. Première étape : 1998.

Arsène Who se fait un nom

Après une première saison ponctuée par une belle troisième place, Wenger aborde la saison 1998 mieux armé avec un Arsenal qui lui convient davantage. A son arrivée, il a imposé une diététique de haut niveau, refermé les tonneaux de bières qui coulaient dans le vestiaire et mit fin au “kick and rush” sommaire de ses joueurs. A l’été 1997, il poursuit sa transformation du club en attirant des joueurs à son image : à Vieira et Bergkamp viennent s’ajouter Petit, Overmars et Anelka. Tous les ingrédients sont là.

Dès sa deuxième saison sur le banc, Wenger impose son style de jeu flamboyant qui ravit les supporters des Gunners, autant que les suiveurs de la Premier League. Son jeu offensif tranche avec le foot anglais habituel et renvoie au cachot de Tower Bridge le tristement célèbre "Boring Arsenal" (ennuyeux Arsenal) du début des années 90. Cet “Arsène Who” a des idées. Et elles fonctionnent. Trente-septième journée du championnat : Arsenal accueille Everton à Highbury. Une victoire suffit aux Gunners pour s’offrir le titre, devant United. Nous sommes le 3 mai 1998.

Le chef d'œuvre de Tony Adams

Pour ce match qui doit être celui du titre, Wenger ne fait aucune surprise : le 4-4-2 est là, avec Vieira, Overmars, Petit et Parlour au milieu, Anelka devant et, bien sûr, la légende Tony Adams en défense. 16h00 : dans un Higbury plein comme un œuf, le coup d’envoi est donné. A peine six minutes plus tard, les Gunners exultent : sur un coup franc botté près du poteau de corner par Emmanuel Petit, Tony Adams pousse Slaven Bilic à la faute. Le défenseur d’Everton marque contre son camp (1-0).

Le festival peut commencer, face à des Toffees qui éviteront la relégation d’un rien à la dernière journée. Par deux fois, la vitesse de Marc Overmars dévore les espaces laissés par la défense d’Everton. Le Néerlandais fait le break (28e) puis met Arsenal sur orbite à l’heure de jeu (3-0). Ne manque plus qu’un chef d’œuvre pour fêter dignement le titre qui tend les bras à Arsenal. C’est alors que le capitaine Tony Adams, défenseur central, se retrouve en position d’avant centre. Au terme d’une action qui symbolise le nouvel Arsenal de Wenger, le capitaine des Gunners claque une reprise de volée mythique (4-0). A tel point que sa célébration du but est aujourd'hui statufiée au pied de l’Emirates Stadium du club.

17h45 : Arsenal vient de balayer Everton, et redevient champion d’Angleterre. Pour Wenger, le succès est total : pour sa première saison complète, l'Alsacien devient champion d’Angleterre devant le Manchester United de Ferguson. Et, cerise sur le gâteau, le Français - premier entraîneur non britannique couronné -  le fait en déployant un style de jeu ambitieux et spectaculaire. Cette fois, la presse anglaise l’encense. D’autant que, deux semaines plus tard, Arsenal réalise le doublé en s’offrant la FA Cup face à Newcastle. Arsène Who vient de donner naissance à l’Arsènal Wenger. 

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