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Pourquoi il ne faut pas (encore) s'inquiéter pour le PSG

Le club de la capitale, archi-favori pour le titre de champion de France, connaît un début de saison poussif. Mais ses matchs nuls contre Lorient et Ajaccio ne devraient pas empêcher le PSG de réussir sa saison.

Article rédigé par Thomas Baïetto
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Malgré le début de saison poussif du PSG, Thiago Silva ne se fait pas de souci. (BERTRAND GUAY / AFP)

FOOT - Deux matchs nuls en deux matchs, une 12e place au classement de la Ligue 1… Le début de saison poussif du PSG de Zlatan Ibrahimović et Carlo Ancelotti n'en finit plus d'inquiéter la presse sportive. "La crise couve-t-elle ?", s'interroge mardi 21 août L'Equipe sur une pleine page consacrée aux difficultés du club de la capitale. De l'autre côté des Alpes, la Gazzetta dello Sport a arrêté de se poser la question. Lundi, le quotidien italien titrait : "Le PSG déjà en crise".

Il est pourtant bien trop tôt pour un tel diagnostic et pour enterrer les chances du PSG. FTVi vous explique pourquoi l'entrée en matière médiocre du vice-champion de France tient davantage de la péripétie classique de début de saison que de la crise profonde.

L'effectif n'est pas au complet

Très actif sur le marché des transferts cet été avec 140 millions d'euros dépensés, le club de la capitale n'a jamais aligné son équipe-type. Parmi les quatre recrues estivales, seuls Ezequiel Lavezzi et Marco Verratti ont pu jouer contre Lorient le 11 août (2-2) puis Ajaccio le 19 (0-0). Les deux transfuges du Milan AC, Zlatan Ibrahimović et Thiago Silva, connaissent un début de saison tronqué. Le premier, auteur de deux buts contre Lorient, s'est blessé au pied et souffrirait, selon Le Parisiend'une entorse péronéo-tibiale. Absent face à Ajaccio, il pourrait également manquer la réception de Bordeaux dimanche 26 août.

Thiago Silva, lui, n'a commencé à s'entraîner avec ses nouveaux coéquipiers qu'en toute fin de semaine dernière. Finaliste des Jeux olympiques de Londres, le Brésilien devrait porter le maillot du PSG pour la première fois contre Bordeaux. L'autre Thiago de l'effectif parisien, Thiago Motta, fait également défaut en ce début de saison. L'Italien, rouage essentiel du PSG en milieu de terrain, est en phase de reprise après sa blessure lors de la finale de l'Euro.

Enfin, un autre joueur important est lui aussi à l'infirmerie : le milieu de terrain Momo Sissoko, touché au genou gauche. Le PSG de ce début de saison 2012 n'est donc pas le même que celui que l'on devrait voir évoluer cette saison. Le site spécialisé Chronofoot remarque ainsi que Carlo Ancelotti n'a jamais présenté le même onze de départ, y compris lors des matchs amicaux. Pour un club de ce standing, la vraie saison commencera de toute façon en septembre, avec le début de la Ligue des Champions.

Le PSG attendu dans tous les stades de France

Le début de saison de ce PSG diminué est d'autant plus compliqué que le club de la capitale est attendu au tournant par les autres équipes de Ligue 1. "Ce ne sera pas facile, tout le monde nous voit champions, mais la vérité est sur le terrain. On sera attendus partout, toutes les équipes vont se donner à 100 ou 120% contre nous", confiait Blaise Matuidi après le match nul contre Ajaccio. Un constat partagé par les journalistes de 20minutes sur Twitter :

Les joueurs corses le reconnaissent volontiers, "ce sera aussi tout le temps le match de l'année pour l'équipe d'en face", explique Carl Medjani dans L'Equipe. Le président d'Ajaccio en a même donné la preuve éclatante après la rencontre : "On va faire comme si c'était une victoire, on double les primes", a lancé Alain Orsoni à ses joueurs dans un discours capté par les caméras de Canal+. Pour avoir tenu tête au PSG, les Ajacciens recevront donc 300 euros, la prime accordée en cas de victoire.

Ce surcroît de motivation chez leurs adversaires demande aux joueurs du PSG d'afficher un état d'esprit impeccable et de ne pas se voir champions trop vite. Or, comme l'a expliqué Carlo Ancelotti en conférence de presse, ses joueurs ont fait preuve d'"un peu de suffisance" contre Ajaccio. Ce début de saison médiocre a au moins le mérite de ramener les Parisiens sur terre.

Un calendrier plus compliqué qu'il n'y paraît 

Avec Lorient, Ajaccio et Bordeaux, le mois d'août du club parisien est plus compliqué qu'on pourrait le croire. Véritable bête noire du PSG, Lorient est venu s'imposer à cinq reprises sur neuf matchs au Parc des princes, comme le montrent les chiffres de la Ligue professionnelle de football (LFP). Les Parisiens ne sont pas plus à l'aise en Corse : sur sept rencontres disputées à Ajaccio, le PSG ne s'est imposé qu'une fois, l'année dernière (3-1), indique la LFP.

Si l'effectif du club de la capitale est en mesure de faire mentir les statistiques, le PSG version 2012-2013 s'en sort tout de même mieux que la saison dernière. Le club avait alors enregistré une défaite (contre Lorient déjà) et un nul avant de remporter son troisième match. Cette année, les Parisiens ont remonté un écart de deux buts contre Lorient, avant de tenir le match nul à 10 contre 11 face à Ajaccio.

Enfin, les grosses écuries réussissent rarement leur début de saison. L'OL s'est certes emparé de la première place avec deux victoires en deux matchs, mais les Lyonnais n'avaient pas réalisé un début de saison aussi réussi depuis… 2005-2006.

La crise au PSG, marronnier de la presse sportive

Les supporters parisiens peuvent se rassurer une dernière fois en se rappelant que la presse sportive a tendance à voir des crises partout lorsqu'il s'agit du Paris Saint-Germain. Avec un tout petit point en deux matchs, le champion en titre montpelliérain ne subit pas pareil traitement.

"Tout match nul fera une semaine de psychodrames dans L'Equipe, et ça, c'est insupportable", ironisait Plat du pied sécurité le 11 août. L'été dernier, le blog prenait un malin plaisir à décortiquer la couverture de l'intersaison parisienne par le quotidien sportif. Le 9 juillet 2011, avant même le premier match de la saison, la manchette "Paris déjà en crise" barrait déjà la une de L'Equipe.

Si les attentes autour du PSG ont grimpé en flèche avec l'arrivée de nouveaux propriétaires, la naissance de ce marronnier ne doit rien aux Qataris. Le mythe de la crise au PSG remonte aux années 90, comme l'explique le rédacteur en chef des Cahiers du foot, Jérôme Latta, sur son blog. Depuis, la moindre contre-performance ou incartade médiatique des Parisiens sont venues nourrir ce roman. La crise fut d'abord "hivernale", "automnale", puis "de novembre". Avec l'arrivée des Qataris, elle est désormais estivale.

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