Pays-Bas/Argentine : le toit du monde en vue pour Robben et Messi
Arjen Robben face à Lionel Messi. Le feu follet néerlandais contre le génie argentin. Le gaucher du Bayern Munich, contre celui du FC Barcelone. Deux joueurs exceptionnels, annoncés comme deux des stars du Mondial brésilien, et qui n'ont pas déçu, dès leur entrée dans la compétition. Chacun est capable d'emmener sa sélection vers le titre, mais à quel point ? Comparatif entre les deux "cracks".
Ils ont réussi leur Mondial
Chacun est entré de manière idéale dans la compétition. Pour Arjen Robben, cela a été une promenade de santé face au champion du monde en titre espagnol : deux buts marqués - pour un résultat final de 5-1 - et une activité de tous les instants. Le Néerlandais a stoppé son total à trois buts et une passe décisive, mais son impact est bien au-delà des chiffres. Il est celui qui anime toute l'attaque des Oranje, propose constamment quelque chose. Il n'a pas peur de répéter les courses et les efforts, et peut compter sur un physique (enfin) au top.
Lionel Messi est lui aussi entré dans son Mondial de la meilleure des façons, marquant lors de chaque rencontre de la phase de poules de son équipe, en difficulté dans le jeu. Quatre buts, donc, et une passe décisive. Des actions qui ont beaucoup compté pour l'Albiceleste (voir ci-dessous). Le quadruple Ballon d'or confirme enfin en sélection tout son talent étalé au Barça depuis plusieurs saisons.
Ils font gagner leur équipe
C'est la marque des joueurs d'exception ; ils peuvent faire la décision à eux tout seuls, à tout moment. Arjen Robben a attendu les huitièmes de finale pour cela. À quelques secondes de la fin du match contre le Mexique, alors que le score en est à 1-1, il déborde, dribble, provoque, et tombe dans la surface. Penalty, et victoire des Oranje, in extremis. Même s'il a admis avoir plongé - une habitude agaçante chez lui -, il a bien fait gagner son équipe.
Dans les statistiques, cela se voit aussi, avec huit tirs cadrés sur neuf tentatives, 15 occasions créées, le tout en ayant disputé l'ensemble des matchs de son équipe, soit 480 minutes passées sur le terrain. Avec 62 dribbles réussis et 21 fautes subies, il réussit à chaque fois à créer la panique dans la défense.
Lionel Messi a été décisif à plusieurs reprises. Dès le premier match, face à la Bosnie-Herzégovine, il marque le deuxième but et sécurise la victoire dans les dernières minutes. Ensuite, face à l'Iran, il sort l'Albiceleste d'un bien mauvais pas à la dernière seconde du temps réglementaire. Enfin, face au Nigeria, il inscrit deux buts, dont un maître coup franc, et permet aux siens de l'emporter (3-2). Trois matchs de poules, trois gestes décisifs. Sans compter le huitième de finale face à la Suisse, où il décale Angel Di Maria après avoir mis la défense des Diables rouges en panique. But, qualification, et un nouvel exploit pour la Pulga.
Les statistiques parlent aussi pour lui. 15 tirs dont la moitié cadrés, 19 occasions créées et plus de 82 % de ses passes réussies. Il n'a été remplacé qu'une fois par son sélectionneur Alejandro Sabella, mais a quand même disputé 453 minutes sur 480.
Ils marquent de beaux buts
En plus d'être décisifs, ils sont spectaculaires. Coutumiers des buts d'anthologie avec le Bayern et le Barça, les deux hommes nous ont encore gratifiés pendant ce Mondial de buts exceptionnels. Pour Arjen Robben, ce fut contre l'Espagne, dès le premier match, au terme d'une course lors de laquelle il a dépassé les... 30 km/h !
Lionel Messi a attendu le deuxième match de l'Argentine, et les dernières secondes face à l'Iran, pour inscrire un but qui a failli faire défaillir le commentateur argentin...
Ils ne connaissent pas la pression
La pression, Arjen Robben ne connaît pas, ou si peu... Critiqué pendant des années pour ses occasions ratées, dont la plus fameuse en finale du Mondial 2010 face à l'Espagne, le virevoltant Batave s'est imposé comme l'homme de base des Oranje. Et ce n'est pas facile, au milieu des Robin Van Persie et autres Wesley Sneijder, réputés pour leur ego surdimensionné. Lui n'en manque pas non plus d'ego, et c'est sûrement pour cela qu'il ne se contente jamais du travail déjà accompli.
Pour Lionel Messi, l'équation était différente. Brillant en club, il n'a jamais vraiment pesé en sélection, jusqu'à ce qu'il prenne le brassard de capitaine. Depuis, il marque, beaucoup, et pèse de plus en plus, n'hésitant plus à se faire entendre. Les désirs de la star sont devenus des ordres. À tel point qu'il pourrait enfin regarder Diego Maradona dans les yeux, en cas de victoire finale dans le Mondial. Et, surtout, les supporters argentins commencent enfin à l'aduler, lui qui a toujours souffert d'un (léger) déficit de popularité dans son pays natal, qu'il a quitté très tôt pour l'Europe.
Aucun des deux n'envisage bien sûr la défaite si près du but, à une marche de la finale au Maracanã. Champion du monde, la quête d'une vie et le seul titre qui manque à ces deux joueurs d'exception.
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