Scolari: "On joue un tout petit peu pour Neymar"
Y a-t-il une motivation supplémentaire en raison de la blessure de Neymar?
Luiz Felipe Scolari: "La motivation supplémentaire que nous devons avoir tient du fait que nous passons une étape à chaque match. En nous quittant, Neymar a laissé beaucoup de lui-même avec nous et il a pris beaucoup de nous avec lui. Mais, on a déjà terminé cette phase d'implication, de tristesse. Depuis qu'il est plus tranquille, il a pu nous dire qu'il fait sa part du travail et nous, depuis le moment où nous avons compris qu'on aurait plus Neymar, on doit penser à faire notre part du travail. Ce match contre l'Allemagne est un match très important. On ne joue pas seulement pour nous et le pays, et tout ce qu'on avait déjà rêvé, mais aussi un tout petit peu pour Neymar, pour tout ce qu'il a fait pour nous. Mais, nous avons dépassé la situation, on en parle parce que vous me sollicitez, mais dans le groupe, on est déjà passé à autre chose, on se concentre sur autre chose."
L'arbitre, le Mexicain Marco Rodriguez, contre l'Allemagne sera celui qui n'a pas vu la morsure de Luis Suarez...
L.F.S.: "S'il ne l'a pas vu, il ne l'a pas vu! Comme il y a beaucoup d'actions que les arbitres ne voient pas. C'était une action inhabituelle. Tu suis le ballon et souvent il y a deuxième action qui se passe et il ne l'a pas vu... C'est pour ça que les arbitres ont des assistants. C'est un arbitre expérimenté avec un vécu dans les Coupes du monde, ce qui justifie son choix par la Fifa."
Que pensez-vous de l'Allemagne? Le milieu semble son point de fort...
L.F.S: "Non, l'Allemagne est une équipe très équilibrée à tous les niveaux. Elle a un bon plan de jeu. On ne peut pas penser qu'on va avoir des facilités parce A ou B n'est pas là. Il ne faut pas oublier que cette équipe se prépare depuis huit ans (avec le même entraîneur Joachim Löw). Cela montre qu'elle est bien équilibrée, qu'elle travaille bien ensemble. La continuité du travail se voit sur le terrain. Il faut la respecter mais nous devons aussi imposer qu'elle nous respecte. Il faut respecter l'Allemagne pour tout ce qu'elle a fait et fait encore, pour sa manière de jouer. Mais, il nous faut imposer notre manière de jouer et je crois que si on joue comme on a décidé de le faire, on peut leur donner pas mal de problèmes."
Que pensez-vous des critique en Allemagne sur Joachim Löw?
L.F.S. "Il n'y pas qu'en Allemagne qu'on critique l'entraîneur. Moi par exemple je ne suis pas le bon entraîneur pour le Brésil (selon la presse). C'est pareil partout!"
Vous gardez des bons souvenirs de vos affrontements avec l'Allemagne?
L.F.S.: "On a gagné en 2002 avec le Brésil (finale Mondial 2-0) mais j'ai perdu en 2008 avec le Portugal (quart de finale de l'Euro 3-2) et j'ai perdu la 3e place en 2006 (3-1) en Allemagne. Ca fait deux défaites et une victoire... Je dois gagner celle-là pour que ce soit équilibré! Il y a des bons souvenirs et une bonne ambiance (avec les Allemands). On discute. En 2006, j'avais été félicité (Oliver) Kahn (le gardien allemand) pour sa victoire et il m'a répondu: +Ce n'est pas cette victoire que je voulais, c'était l'autre!+."
Ce sera spécial pour celui qui va remplacer Neymar?
L.F.S.: "Demain, Neymar, qui est un des meilleurs joueurs du monde, ne sera pas là mais nous avons choisi 22 joueurs triés sur le volet qui savent qu'ils sont spéciaux. Hier, on a discuté de ce que c'est d'être remplaçant. Le remplaçant est spécial qui entre à un moment spécial. Parfois, il est plus spécial que celui qui est déjà sur le terrain parce que c'est lui qui fait la différence. Neymar va nous manquer, mais nous avons un groupe capable de dépasser cette difficulté et de poursuivre la route" (vers la finale).
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