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Neymar: vassal au Barça, roi au Brésil

Subordonné à Lionel Messi au FC Barcelone, entravé dans sa créativité par des consignes strictes, Neymar retrouve son inspiration et sa liberté dès qu'il enfile la tunique auriverde. La France, qui affronte la Selaçao ce jeudi soir au Stade de France en match amical, n'a pas besoin d'être prévenue, Neymar n'est jamais aussi dangereux que lorsqu'il a les pleins pouvoirs.
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2min
 

Qui sait ce qui se serait passé si Neymar avait participé à la demi-finale calamiteuse du Brésil face à l'Allemagne en Coupe du monde ? Nul ne peut dire si la présence de son buteur, touché aux vertèbres par le Colombien Zuniga en quart de finale aurait changé le cours d'un match tragique pour le peuple auriverde (7-1) mais le fait est, indiscutable, que Neymar était bien le leader technique, et surtout charismatique, qui a terriblement manqué à la sélection brésilienne face à la Mannschaft. Sous le maillot jaune, le prodige de Santos est indiscutable, il est l'astre autour duquel tourne invariablement les dix autres joueurs. Ses statistiques en équipe nationale sont à ce titre étourdissantes pour un joueur de son âge (23 ans) : 42 buts en 60 sélections ! A ce rythme, il rejoindra bientôt Pelé et ses 77 réalisations. Surtout s'il continue à bénéficier de ce rôle d'éléctron libre qu'il affectionne particulièrement et dans lequel il peut donner libre cours à ses dribbles imprévisibles. 

En liberté surveillée au Barça

Cette "Neymar-dépendance" n'existe pas encore à Barcelone. Débarqué la saison passée en Catalogne, Neymar avait fait d'entrée voeu d'allégeance au Roi Messi, despote absolu du jeu au Barça. Magnanime, l'Argentin avait adoubé ce jeune Brésilien, appelé un jour à prendre la succession du n°10 chez les Blaugrana. D'abord poussive, leur association avait fini par décoller, surtout à la fin de l'année civile 2014. Mais depuis, Neymar a du mal à suivre le rythme de la Pulga et de Luis Suarez, dont l'entente technique avec l'Argentin semble plus naturelle. Collé à son couloir gauche, le Brésilien doit respecter des consignes strictes pour respecter l'équilibre du jeu barcelonnais tout en n'oubliant pas les tâches de pressing, tout Neymar qu'il est.

Cette privation de liberté explique certainement le fait que le buteur étincelant sous le maillot vert et or peine un peu plus en bleu et grenat : seulement trois buts sur ses  neuf derniers matches. Son nombre d'occasions n'a pas décru mais Neymar  peine dans la finition, comme dimanche lors du Clasico remporté face au Real Madrid  (2-1). Il a notamment péché par égoïsme au Camp Nou, préférant (mal) frapper que servir un partenaire démarqué. Comme s'il s'agaçait de cet inexplicable passage  à vide. Une cure avec l'équipe nationale devrait lui apporter la confiance qui le fuit ces derniers temps. Et les Bleus auraient tout intérêt à se méfier du serviteur redevenu monarque... 

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