Neymar: "On ne méritait pas ça"
RETOUR AVEC L'ÉQUIPE
Je suis content d'avoir retrouvé mes coéquipiers malgré la mauvaise situation. On a commencé ensemble, on va finir ensemble. Même si on n'a pas réussi à obtenir le titre, on va terminer honorablement en portant le maillot qu'on a toujours rêvé de porter. Ce n'est pas parce que c'est une défaite historique qu'il faut baisser la tête. C'est le football. (...) C'est douloureux mais ça peut arriver. Tout le monde est triste mais ce qui m'a rendu heureux, en revenant ici, c'est qu'il y avait des gens qui applaudissaient. Maintenant on va faire le match (pour la 3e place), faire comme si c'était une finale et terminer avec le sourire. Comme ça, ce sera moins douloureux que maintenant.
HUMILIATION
J'ai trouvé ça incroyable, inexplicable. Je ne peux pas l'expliquer. Il y a eu un black-out. C'est facile de parler après. J'ai déjà vécu ça : tu n'arrives pas à t'organiser, tu ne réussis plus une passe, tu ne réussis plus rien. On ne demande qu'une chose, c'est que la lumière revienne (...). On voulait tous gagner le titre, on a travaillé pour ça. Ce n'est pas à cause d'une défaite, de la perte du titre que tous les joueurs sont tristes. On est suffisamment forts pour le surmonter mais voir ton fils, ta famille, des gens que tu ne connais pas pleurer... J'ai pleuré, pas parce qu'on a perdu, mais parce qu'on ne méritait pas de perdre comme ça, on ne méritait pas ça.
LA BLESSURE ET ZUNIGA
C'est une action que je n'accepte pas. Je ne vais pas dire qu'il y avait quelque chose de malveillant, je ne suis pas dans sa tête. Mais celui qui connaît le foot sait que sa charge n'est pas normale. Quand tu veux faire faute sur quelqu'un de dos pour arrêter l'action, tu pousses, tu le retiens (...). On m'a souvent accusé de tomber facilement. Quand je suis de face, j'ai la vision périphérique et je peux me protéger. Mais de dos... Il y a une règle, il faut être protégé et j'ai fini blessé. Dieu m'a aidé. Si cela avait été 2 centimètres de plus, je serais peut-être dans une chaise roulante. C'est compliqué d'en parler. Le moment le plus important de ma carrière (Neymar s'est alors écroulé en pleurs avant de continuer).
(Zuniga) Il m'a appelé, a demandé pardon, il m'a dit qu'il ne voulait pas me blesser. Il a dit des choses sympa. Je n'ai pas de rancoeur ou de haine. Je lui souhaite le meilleur pour sa carrière.
RECUPERATION
C'était une des pires semaines de ma vie mais ce n'était pas si horrible. Il y a des gens qui me soutiennent, les amis, la famille, les coéquipiers. J'ai reçu des visites d'amis qui m'ont aidé à prendre le bain, à m'habiller. Famille, amis, petite amie, tous ceux qui comptent sont présents pour ma récupération. Je remercie aussi les témoignages d'affection des supporteurs. Je ne voulais pas rester (à Teresopolis). Je n'aurais pas eu la force d'encourager mes coéquipiers et eux n'auraient pas eu la force de m'encourager.
CRITIQUES DE SON AGENT A SCOLARI
Il y a deux personnes qui peuvent parler en mon nom. Mon père et moi. Ce qui sort de la bouche de Wagner (Ribeiro) le regarde. C'est une personne que j'admire, et que j'aime bien, mais c'est à lui de répondre de ses paroles. Je ne suis pas d'accord, je n'accepte pas.
AVENIR
Je veux rejouer, redonner de la joie au peuple brésilien, à mes coéquipiers. Mon rêve n'est pas terminé. Mon rêve était d'enchanter le monde avec mon football, de rendre heureux. C'est pour ça que je joue avec le sourire, que je m'entraîne avec le sourire. Ce n'est pas parce qu'on a perdu ce Mondial que ça va changer. Le sourire peut disparaître quelque temps mais il va revenir.
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