Mondial : le cerveau présumé d'un trafic de billets arrêté

C'est ce qu'on appelle un changement de décor radical. Du luxueux hôtel qu’il occupait depuis le début de la Coupe du Monde à Rio de Janeiro, Ray Whelan se trouve désormais dans un commissariat de police. Les enquêteurs soupçonnent ce Britannique d'être à la tête d'un réseau de vente illégale de milliers de tickets d'entrée pour les matches du Mondial.

Qui est-il ?

Agé d'une soixantaine d'années, Ray Whelan est le directeur de l'entreprise Match Hospitality, un prestataire exclusive de la FIFA qui a en charge notamment les forfaits VIP de la Coupe du monde, les tickets d'accès aux stades, des billets d'avions et des hôtels de luxe…

Ce réseau, qui est actif depuis 2002, aurait vendu illégalement environ 1000 billets par match pour un prix de base de 1000 euros. D'ailleurs, dans la chambre d’hôtel de Ray Whelan, la police a mis la main sur 100 billets de matches.

La police brésilienne traque ce réseau depuis plusieurs mois. La semaine dernière déjà, 11 membres présumés avaient été interpellés à Sao Paulo et Rio. Tous sont poursuivis pour "blanchiment d'argent, association de malfaiteurs et revente au marché noir". La police brésilienne fonde notamment ses soupçons sur des écoutes de conversations téléphoniques entre Ray Whelan etd es interlocuteurs.

Si Match Hospitality n'est pas une filiale de la FIFA, elle entretient des liens très étroits avec l'instance mondiale du football. La preuve, la FIFA lui a déjà attribué l'exclusivité de ses services d'hospitalité pour les Coupes du Monde 2018 en Russie et 2022 au Qatar.

Blatter : "je ne suis au courant de rien"

La société Match Hospitality compte parmi ses actionnaires la société Infront Sports and Media , également basée en Suisse et dirigée par Philippe Blatter, le neveu de Joseph Blatter, le numéro 1 de la FIFA.

Le président de la FIFA avait déclaré la semaine dernière tout ignorer de ce trafic. "Je ne m'occupe pas de billets, je m'occupe de politique. Je ne suis au courant de rien" , avait-il déclaré au quotidien Estado de Sao Paulo.