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Mondial 1982 : l'Italie triple, les Bleus dépriment à Séville

En Espagne, le cousin latin italien remporte sa troisième Coupe du Monde. Vu de France, on ne retiendra que la soirée funeste de Séville, face aux Allemands en demi-finale. Drame national devenu mythologie aujourd'hui encore, avec une figure du mal incarnée par Harald Schumacher.
Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
  (Patrick Battiston étendu sur la pelouse, son bourreau Harald Schumacher est impassible © SICHOV/SIPA)

La finale : Italie 3-1 RFA

Madrid, Espagne | La finale qui se dispute sur le terrain habituel du Real Madrid, le stade Santiago Bernabeu dans la capitale espagnole, oppose les deux équipes les plus solides de la compétition. L’Italie, sortie du premier tour malgré trois matchs nuls, bat successivement l’Argentine (2-1) puis le Brésil (3-2) lors du second tour, qualificatif pour les demi-finales (la formule a été abandonnée par la suite). En demi-finale, c’est la Pologne de Zbigniew Boniek qui cède sur un doublé de Paolo Rossi. De son côté, l’Allemagne de l’Ouest connaît un parcours plus fluide (victoire face à l’Espagne et match nul face à l’Angleterre au second tour), avant de retrouver la France en demi-finale pour un match d’anthologie (voir ci-dessous) remporté aux tirs aux buts. En finale, les Italiens abattent des Allemands fatigués, grâce à des buts de Paolo Rossi, Marco Tardelli et Alessandro Altobelli, contre une réalisation en fin de match de Paul Breitner. L’Italie du catenaccio remporte en Espagne son troisième titre de championne du monde.

 

 

 

Le parcours des Bleus

On en a écrit des articles, réalisé des documentaires sur cette fameuse nuit de Séville le 8 juillet 1982… Cette demi-finale perdue au bout du suspense et de la douleur face à la RFA du si détesté Harald Schumacher. Un mois plus tôt, les Bleus arrivaient pourtant au Mondial espagnol en plein doute, marqués par plusieurs défaites au cours des mois précédents. Une mauvaise forme qui se confirme avec la défaite inaugurale face à l’Angleterre (1-3) de Bryan Robson. Après une victoire contre le Koweït (4-1), le troisième match contre la Tchécoslovaquie est suffocant ; la France de Platini et consorts arrache sa qualification pour le second tour in extremis (match nul 1-1). Le "carré magique" (Michel Platini, Jean Tigana, Alain Giresse et Bernard Genghini) aura davantage l’occasion de briller face à l’Autriche (1-0) et l’Irlande du Nord (4-1), deux matchs qui permettent aux Bleus de se qualifier pour cette fameuse demi-finale. Un match contre la RFA qui reste peut-être comme le plus beau jamais joué par une équipe de France, le plus dramatique certainement, symbolisé par l’agression du gardien Harald Schumacher sur Patrick Battiston, évacué sur civière. 1-1 au terme du temps règlementaire, puis 3-1 très tôt dans la prolongation grâce à Marius Trésor et Alain Giresse. Mais la RFA revient et s’offre le droit de disputer la première série de tirs aux buts de l’histoire de la Coupe du Monde. Qu’elle remporte. Les Bleus sont sonnés et s’inclinent lors de la "petite finale" contre la Pologne (2-3). Mais deux ans plus tard, Platini et les rescapés de Séville remporteront l’Euro, chez eux en France.

 

 

 

Le joueur de la compétition

Six buts au compteur, et une histoire peu banale. L’attaquant italien Paolo Rossi pose son empreinte sur la Coupe du Monde en Espagne. Le nouveau joueur de la Juventus Turin inscrit notamment trois buts face au Brésil lors du second tour, avant d’ouvrir la marque pour la Squadra Azzurra en finale. Et dire qu’il a failli ne jamais revenir à temps pour le Mondial… Car en effet, Paolo Rossi est revenu quelques semaines plus tôt d’une suspension de deux ans, condamné dans l’affaire des paris truqués du Cacio, dite "Totonero". Sa performance lors du Mondial est donc tout sauf attendue ; elle lui vaudra en fin d’année le Ballon d’Or remis par France Football .

Le(s) anecdote(s)

Le "match de la honte" a lieu dès le premier tour, le 25 juin 1982 à Gijon. La RFA, battue par l’Algérie dès son premier match, a impérativement besoin d’une victoire face à l’Autriche, lors du troisième match. Les deux équipes, sans jamais l’affirmer au grand jour, livrent alors un non-match total. Les Allemands ouvrent le score rapidement, et le reste de la rencontre se résume à des passes et des actions sans envergure. Les deux nations sont qualifiées, au détriment de l’enthousiasmante Algérie de Lakhdar Belloumi ( ).

Lors du deuxième match de sa compétition, la France connaît une partie tranquille face au Koweït (victoire finale 4-1). Et pourtant, la victoire aurait pu être plus large sans l’intervention du frère de l’émir, descendu sur le terrain pour faire annuler un but. Requête acceptée par l’arbitre !

Le 15 juin, la Hongrie de Fazekas martyrise le Salvador pendant 90 minutes. Score final, 10-1 et le score le plus lourd enregistré lors d’une Coupe du Monde.

La mascotte

 

  (Deux supporters déguisés en Naranjito, la mascotte du Mondial 1982 © Bernat Armangue/AP/SIPA)

 

 

 

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