Cet article date de plus de dix ans.

Mondial 1966 : les Lions font chavirer l'Angleterre

Inventeurs du football et fiers de l'être, les Anglais attendent 36 ans avant de remporter leur première Coupe du Monde, à domicile. Geoff Hurst et les siens se fraient un chemin, contesté au niveau arbitral, jusqu'en finale. Leur seul et unique titre jusqu'à ce jour.

Yann Bertrand

Radio France

Publié le 05/06/2014 12:13 Mis à jour le 10/06/2014 16:34

Temps de lecture : 4min

(Le capitaine anglais Bobby Moore soulève la coupe devant ses supporters © AP/SIPA)

La finale : Angleterre 4-2 RFA (a.p.)

Londres, Angleterre | Pour cette première Coupe du Monde organisée sur son sol, l’Angleterre se devait de l’emporter. Et c’est peu dire que l’arbitrage global leur a été favorable. Après avoir battu la France et le Mexique au premier tour (2-0 à chaque fois), les Anglais se retrouvent face à l’Argentine en quarts de finale, pour l’un des matchs les plus tendus de l’histoire. L’Argentin Antonio Rattin est expulsé par l’arbitre, qu’il aurait injurié. Mais il refuse de sortir, la scène dure de longues minutes. A la fin du match, les Anglais refuseront de serrer la main de leurs adversaires, et le sélectionneur Alf Ramsey lâchera un mot devenu célèbre, pour qualifier les Argentins : "Animaux ". Le début d’une longue haine entre Anglais et Argentins. En demi-finale, l’arbitre ne sera pas meilleur, et l’Angleterre battra le Portugal (2-1). Plus tranquille, la RFA éliminera l’Uruguay et l’URSS pour accéder à la finale. Une finale tendue elle aussi au stade de Wembley, comble. 2-2 à la fin du temps règlementaire. A la 101e minute interviendra l’ultime polémique. Geoff Hurst frappe, le ballon rebondit sur la transversale puis sur la ligne de but. But ? Peut-être, mais aucune image ne le prouve. Assez cependant pour que l’arbitre l’accorde, et offre à la sélection aux Trois Lions son premier et unique titre de championne du monde. Geoff Hurst aura signé un triplé lors de cette finale.

Le parcours des Bleus

Pour son retour en Coupe du Monde, après son absence en 1962, la France tombe dans un groupe très relevé. Le match nul obtenu face au Mexique (1-1) est suivi de deux défaites, contre l’Uruguay (1-2), et les futurs vainqueurs anglais (0-2). Les stars de l’époque se nomment Jean Djorkaeff, Bernard Bosquier ou Gérard Hausser.

L'équipe de la compétition

Pour la première fois de sa (courte) histoire, la Corée du Nord parvient à se qualifier pour une Coupe du Monde. Le "Père de la Nation" Kim Il-sung espère bien les voir briller en Angleterre. Et, de fait, les hommes du sélectionneur Myung Rye-hyun créent l’exploit : se qualifier pour les quarts de finale en battant l’Italie grâce au buteur Pak Doo-ik (les Italiens seront conspués à leur retour à Rome). Face au Portugal, les Nord-Coréens, pris en affection par les habitants de Middlesbrough où ils résident, mènent rapidement, 3-0, grâce à leur jeu virevoltant. Mais, s’ils savent attaquer, ils ne savent pas vraiment défendre : quatre buts d’Eusebio permettent aux Portugais de l’emporter (5-3). Et dire que l’Angleterre ne reconnaissait pas la légitimité du gouvernement de Pyongyang… Cette épopée a donné lieu à des films et documentaires, le plus célèbre étant Le Match de leur Vie . Une fenêtre de liberté dans un régime qui ne s’est jamais ouvert. Les Nord-Coréens retrouveront la Coupe du Monde en 2010.

Le(s) anecdote(s)

Très attendue en Angleterre, la Coupe du Monde 1966 a failli bien mal commencer. Le 20 mars, soit trois mois avant le match d’ouverture, le Trophée Jules-Rimet est volé au cours d’une exposition à Londres. L’émoi est national, mais la coupe sera finalement retrouvée, dans un buisson, par… un chien, nommé Pickles.

Le trophée sera à nouveau dérobé 27 ans plus tard, à Rio de Janeiro, provoquant son remplacement par la coupe telle que nous la connaissons aujourd’hui.