Mondial 1930 : l'Uruguay essuie les plâtres
La finale : Uruguay 4-2 Argentine
Montevideo, Uruguay | Les deux favoris, et voisins, se retrouvent sans surprise en finale de la première Coupe du Monde de l’histoire. Le principe de qualification est simple : les quatre premiers de chaque groupe se retrouvent en demi-finales. Et là, l’Argentine atomise les Etats-Unis (6-1) tandis que l’Uruguay fait de même contre la Yougoslavie (6-1 également). Pour l’occasion, des dizaines de milliers de supporters argentins font le court déplacement jusqu’au stade Centenario à Montevideo, plein à ras bord. Il faut dire que les deux sélections entretiennent une (déjà) longue rivalité. Les Uruguayens ne manquent pas l’occasion, poussés par leur public, de mettre la pression d’entrée ; Pablo Dorado marque dès la 12e minute. Mais Carlos Peucelle et Guillermo Stabile (meilleur buteur de la compétition avec 8 buts) installent l’Argentine en tête. La décision se fera dans la dernière demi-heure du match, grâce notamment au meilleur buteur de la Celeste, José Cea. L’Uruguay, champion olympique en 1924 et 1928, tient son trophée, la liesse s’empare de Montevideo et le président de la Fifa Jules Rimet remet le premier trophée de l’histoire aux vainqueurs.
Le parcours des Bleus
La France, placée dans le groupe de l’Argentine, a fort à faire dans cette Coupe du Monde. Et pas seulement parce qu’elle a dû affronter deux semaines de voyage transatlantique, à bord du SS Conte Verde en compagnie des Roumains et des Belges – et du président de la Fifa et fondateur de la Coupe du monde Jules Rimet - pour rallier l’Uruguay. Sans surprise, les Bleus ne brillent pas, vainqueurs du Mexique (4-1) mais défaits par l’Argentine et le Chili (1-0 dans les deux cas). Un Mondial honorable pour les coéquipiers de Lucien Laurent, qui restera dans l’histoire comme le premier buteur en Coupe du Monde.
L'équipe de la compétition
L’Uruguay s’impose, chez elle, comme la nation qui domine le football mondial du début de siècle. Choisi par la Fifa à l’occasion du centenaire de l’indépendance du pays, mais surtout parce que les autorités sont les seules à avoir accepté de financer l’accueil des équipes, le pays réalise l’exploit d’organiser l’événement malgré les difficultés économiques. Attendue par tout un peuple sûr de la force de ses champions, la Celeste ne laisse aucune place au doute et terrasse tous ses adversaires. Une victoire fondatrice qui va faire vivre de longues années ce petit pays d’Amérique du Sud, fichant des complexes pendant longtemps à ses deux puissants voisins, le Brésil et l’Argentine.
Le(s) anecdote(s)
Pour ne vexer personne, et parce que la Coupe du Monde de 1930 est un coup d’essai, tous les pays membres de la Fifa sont invités en Uruguay. Mais, évidemment, le coût du voyage refroidit rapidement la plupart des délégations, notamment les Européennes et Asiatiques. Ainsi, seules neuf Sud-Américaines – un record – et quatre Européennes acceptent finalement de faire le déplacement.
Pour la première et seule fois de l’histoire, tous les matchs de la Coupe du Monde se dérouleront dans une seule et même ville, Montevideo. Trois stades accueilleront toutes les rencontres, dont le gigantesque Centenario, 90.000 places, construit comme son nom l’indique pour le centenaire de l’indépendance du petit pays.
La finale entre l’Argentine et l’Uruguay ne se présente pas sous les meilleurs auspices. Déjà, les deux équipes, et leurs supporters, sont opposés par une sérieuse rivalité. Une opposition qui éclate aussi juste avant le match, à propos du… ballon. Chacun veut jouer avec son propre ballon, et impossible de faire entendre raison à l’un ou à l’autre. Une décision restée unique dans l’histoire du Mondial est alors prise : deux ballons seront utilisés pendant la finale, l’un en première période, l’autre en seconde.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.