Michel Platini, un troisième mandat à l'UEFA avant la FIFA ?
"J'ai décidé de rester à l'endroit où je me sens bien. C'est un choix. Mon heure n'est peut-être pas venue d'aller à la FIFA, un jour peut-être... on verra". Michel Platini l'a répété une nouvelle fois la semaine dernière: son choix de ne pas se lancer dans la bataille de la présidence de la FIFA, en 2015, a été un choix de coeur. Et de raison.
Arrivé aux commandes de l'instance européenne en 2007, en ayant battu le sortant Lennart Johansson, il a accompli un énorme travail, salué par tous. "La plus grande différence entre l'ère Lennart Johansson (son prédécesseur suédois à l'UEFA) et l'ère Platini, c'est que maintenant l'UEFA a un président 'exécutif', qui est là, présent tous les jours au bureau, qui s'implique dans la gestion. Avant lui, le président avait son bureau en Suède et c'était son numéro 2 qui suivait les affaires courantes", raconte à l'AFP un témoin des deux époques. "Platini a ouvert en grand les fenêtres de l'UEFA", décrit un autre habitué des instances.
Seule ombre: le dossier Qatar-2022
A son "palmarès": le fair-play financier imposé aux clubs participant aux Coupes d'Europe, refonte du Championnat d'Europe qui se jouera en 2020 dans un format inédit de 13 villes dans 13 pays, création de la Ligue des Nations à l'horizon 2018 pour remplacer la plupart des matches amicaux, révision des accès aux Coupes d'Europe pour redonner des possibilités aux "petits pays"... Seule ombre au tableau: les rumeurs de corruption savamment orchestrées autour de son vote en faveur du Qatar pour l'organisation de la Coupe du monde 2022. Cela l'a sans doute incité à ne pas briguer la présidence de la FIFA. Pour son troisième mandat, l'ancien meneur de jeu de l'équipe de France a déjà fixé le cap: "Nous devons travailler contre la discrimination, nous devons travailler contre le racisme". Un énorme chantier au vue des nombreuses affaires récentes.
Pour se relancer vers 2019, Michel Platini pourrait ne pas avoir besoin d'un vote. Comme en 2011, sa reconduction pourrait se faire juste par acclamation des 54 fédérations membres de l'UEFA. Ensuite, il aura quatre ans pour travailler en Europe, et aussi dans le monde. Car il ne fait pas mystère de sa volonté de voir la FIFA changer. Il répète à l'envi qu'elle a besoin d'un "souffle nouveau". En juin dernier, il avait vu le congrès de la FIFA au Brésil rejeter des projets de limite d'âge et de limite de mandats qu'il soutenait. A 79 ans, Sepp Blatter sera donc bien en lice pour un cinquième mandat, lors de l'élection du 29 mai prochain. Le Suisse pourrait, lui-aussi, être reconduit dans ses fonctions jusqu'en 2019. Ce sera aussi la fin du mandat de Michel Platini à l'UEFA...
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