Ligue des nations : de très satisfaisant à plutôt moyen, le bilan des innovations de Deschamps
Il est assez conservateur pour que l'on se sente contraint de marquer le coup quand quelques innovations surgissent dans son effectif. Didier Deschamps a tenté quelques expériences ce samedi pour le premier match de la Ligue des nations 2020. A la fois contraint par les forfaits liés au coronavirus et tout simplement plus ouvert au renouvellement, le sélectionneur avait l'occasion d'expérimenter de nouvelles pistes pour les mois à venir. Résultat : on n'est pas plus avancés, puisque le bilan n'est ni bon, ni mauvais.
• Dayot Upcamecano et la défense à trois
Il s'agissait de sa première sélection. Dayot Upcamecano a brûlé les étapes en débutant en tant que titulaire ce samedi, et en jouant l'intégralité du match face à la Suède. Sa prestation était scrutée : il n'a pas cédé à la pression des premières fois. Le joueur du RB Leipzig a fait ce qu'il sait faire. Il a mis de l'intensité physique dans ses interventions, et n'a pas hésité à multiplier les longues ouvertures vers la ligne d'attaque. Avec plus ou moins de réussite.
S'il a commencé son match par un excès d'engagement (1re minute, carton jaune pour un tacle glissé dangereux), il s'est ensuite illustré par sa volonté d'être disponible pour ses partenaires de l'entrejeu, qui avaient de leur côté du mal à trouver de la verticalité. Il s'en est en partie chargé, en témoigne cette magnifique ouverture vers Kylian Mbappé à la 71e minute de jeu. Il s'est en revanche souvent trompé dans son positionnement, mais on attribuera ses hésitations au défi de la première cape.
Son association avec Raphael Varane et Presnel Kimpembe semble plutôt complémentaire. Didier Deschamps pourrait donc vouloir réitérer l'expérience.
• Adrien Rabiot et l'entrejeu "box-to-box"
Dans un système en 3-5-2, similaire à celui de la Juventus Turin où il a réalisé la saison la plus aboutie de sa carrière cette année, Adrien Rabiot aurait pu briller. Ça n'a pas été le cas. Il s'est certes illustré sur quelques éclairs, mais son engagement manque de constance sur 90 minutes, et c'est l'une des raisons pour lesquelles Didier Deschamps avait un temps choisi de se passer de ses services. Ses ouvertures n'ont pas souvent trouvé leur destinataire, particulièrement en première mi-temps où il n'a pas trop eu l'occasion de s'exprimer. Et si son élégance balle au pied, particulièrement lors des phases de contre-attaque où il faut parcourir le terrain d'un bout à l'autre avant de lancer ses deux attaquants, a fait mouche, il n'a pas suffisamment maîtrisé tous les paramètres du match pour que Deschamps envisage une titularisation à court terme.
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Tout dépendra aussi du système que Deschamps imposera lors des prochaines échéances. Il pourra certainement bénéficier d'une deuxième chance face à la Croatie mardi. Après tout, c'est l'ensemble de l'effectif qui n'a pas su donner la pleine mesure de ses capacités ce samedi. Les "nouveaux" ne font pas exception.
• Griezmann en soutien du duo Mbappé-Giroud
C'était la grande interrogation en attaque : Didier Deschamps avait-il trouvé la bonne recette le 21 novembre dernier, en faisant évoluer Antoine Griezmann en soutien d'un duo d'attaquants, à la manière de ses prestations sous le maillot de l'Atlético de Madrid de Diego Simeone ? Ce samedi, Kylian Mbappé et Olivier Giroud le précédaient. Mais le joueur barcelonais n'a pas retrouvé la vista qui avait fait de lui l'un des meilleurs joueurs du mondial 2018. Son entente avec Mbappé s'est un peu grippée, et ses multiples décrochages, signe de son engagement toujours physique total, n'ont pas suffi à compenser une prestation technique plutôt moyenne.
Une nouvelle fois, il ne s'agissait que d'un match de reprise. Aucun enseignement définitif n'est à tirer. Seules certaines pistes peuvent être relevées. Celle, par exemple, d'un Kylian Mbappé à la liberté de déplacement salvatrice pour l'équipe de France. Seul en pointe, l'attaquant parisien se retrouve souvent esseulé. Avec Giroud en point d'appui, il peut se décaler dans les couloirs et initier les attaques, par son panache et sa vitesse. La solution du trident ne manque peut-être que d'un ou deux matchs de mise en jambes. Ça tombe bien, ils arrivent dès mardi, puis le 11 octobre prochain.
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