Simeone dame le pion à Mourinho
Attaque-défense ou match débridé ? Bus campé devant le but ou feu d'artifice ? Coup de génie ou coup de folie ? Avant la demi-finale retour, une semaine après ce match aller calamiteux sur le plan du spectacle, Chelsea et l'Atlético Madrid étaient attendus au tournant. A Stamford Bridge, pour rejoindre le Real Madrid en finale de la Ligue des Champions, quels choix feraient les deux entraîneurs ? José Mourinho avait décidé de placer Torres en pointe, seul joueur à être dispensé des replis défensifs importants. Charge à Hazard et Willian de créer des brèches sur les côtés et de venir en soutien de l'Espagnol, et à Cole à gauche et Azpilicueta à droite, d'adresser des centres. Diego Simeone avait installé pour sa part Diego Costa devant, avec Adrian Lopez et Arda Turan assez proches de lui pour contrer.
Durant les 45 premières minutes, Chelsea a beaucoup gardé le ballon, mais s'est montré peu dangereux, hormis sur ce retourné acrobatique de David Luiz suite à une longue touche d'Ivanovic (23e). Mais le ballon a frôlé le poteau de l'Atlético. Il ne s'agissait pas d'une attaque-défense, mais Madrid était bien installé pour attendre les contres. A l'approche de la demi-heure de jeu, les Blues commençaient à prendre plus de risques, et à déployer quelques ailes. Un premier relais entre Cole et Hazard, sur le côté gauche, aboutissait ainsi au premier corner pour les Londoniens (24e). Douze minutes après, sur un premier apport offensif d'Azpilicueta, au soutien de Willian sur le côté droit, l'Espagnol adressait un centre en retrait à Torres qui ouvrait le score contre son ancienne équipe (36e, 1-0).
L'huître se referme
Ce but plaçait Chelsea sur la voie de la finale. Et aussitôt, l'équipe se repliait en défense, comme une huître. L'ouverture et la prise de risque tactique n'aura pas duré longtemps. En ayant passé 90 minutes à Madrid sans encaisser de but, il y avait de la confiance de rééditer cette performance à domicile. Mais cela s'avérait contre-productif. Madrid égalisait rapidement. Après avoir touché la barre transversale sur un centre-tir de Koke (4e), ou vu Diego Costa être contré dans la surface sur sa frappe après une belle récupération de Filipe Luis à 25m (19e), les Colchoneros trouvaient le chemin des filets juste avant la pause. Malgré ses 10 joueurs présents dans les 20m (seul Torres étant à 35m), Chelsea craquait sur une intelligente ouverture de Tiago pour JuanFran dont la remise était concrétisée par Adrian Lopez (44e, 1-1).
Après la pause, l'Atlético se montrait plus offensif. Sans jamais avoir été très bas sur le terrain, les Espagnols montaient d'un cran, se montrant plus pressants et plus maîtres du ballon. José Mourinho décidait alors de remplacer Cole par Samuel Eto'o, pour un choix clairement offensif. Mais sur un corner, le Camerounais,dans sa surface, commettait la faute sur Diego Costa, pour un penalty que le natif du Brésil transformait lui-même (60e, 2-1). Quatre minutes après, le sort choisissait son camp. Un coup franc de Willian était dévié par David Luiz sur la barre, et Courtois était tout heureux d'envoyer le ballon au-dessus de sa barre dans un geste-réflexe (64e). Le tacticien portugais tentait de rééditer le coup du PSG en intégrant Demba Ba, à la différence près que Torres sortait (67e).
Chelsea, sans Oscar, peine à faire le jeu
Le problème, c'est que Madrid se trouvait dans sa position préférée: attendre pour lancer des contres rapides. Et Chelsea dans l'obligation de faire le jeu. Un peu contre-nature, surtout en s'étant dispensé du technicien Oscar. Plus dangereux, les Colchoneros inscrivaient le troisième but, sur un une-deux involontaire d'Arda Turan avec la barre transversale anglaise, après sa tête et un peu de chance pour lui permettre d'être à la tombée du ballon (72e, 3-1). La réussite avait choisi son camp. Et Simeone pouvait se lancer dans un court sprint le long de la touche, façon Mourinho.
Dans le combat tactique, l'Argentin prenait le dessus sur le Portugais, qui pourra longtemps regretter les largesses de sa défense sur ce match. Mais que se serait-il passé s'il avait tenté d'accrocher autre chose que le nul à Madrid au match aller ? Personne ne le saura. Si ses joueurs ont fait preuve d'une grande application dans le repli défensif, la créativité n'a pas vraiment fait partie de leur bagage. L'absence d'Oscar peut en partie l'expliquer. En fait, le plus dangereux des Blues porte le nom de David Luiz, placé encore une fois en sentinelle devant la défense. Un signe...
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