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PSG - Atalanta : Mauro Icardi, un costume de titulaire à endosser

Depuis le départ d’Edinson Cavani, Mauro Icardi est le titulaire indiscutable à la pointe de l’attaque parisienne. Prêté la saison passée par l’Inter Milan, l’Argentin est maintenant officiellement parisien jusqu'en 2023, après que l’option d’achat de 50 millions d’euros ait été levée. Problème : depuis début 2020, Mauro Icardi ne répond plus du tout aux attentes, précisément au moment où le PSG a le plus besoin de lui.
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
Mauro Icardi (PSG) (MEHDI TAAMALLAH / MEHDI TAAMALLAH)

Prêté en toute fin de mercato l’été dernier par l’Inter Milan, Mauro Icardi a depuis été acheté par le PSG pour 50 millions d’euros. Une affaire vu le pedigree du joueur argentin, qu’il a d’ailleurs confirmé cette saison avec 20 buts inscrits en 33 matches. A tel point qu'Icardi a même éclipsé Edinson Cavani, meilleur buteur de l’histoire du PSG, parti libre fin juin. Solides, ces statistiques sont pourtant trompeuses. En réalité, depuis janvier Mauro Icardi n’a inscrit que 6 petits buts pour le PSG et le vent de folie soufflé par son début de saison est retombé, au moment où il devient le seul numéro 9 de l’effectif parisien.

Un joueur de surface

Bien sûr, Eric-Maxim Choupo-Moting est là aussi, mais ce n’est pas manquer de respect au Camerounais que de ne pas le mettre dans la même cour qu’Icardi. Bien sûr aussi, Kylian Mbappé pourrait occuper l’axe de l’attaque parisienne, même si Thomas Tuchel le préfère sur un côté. Surtout, l’entraîneur allemand privilégie un 4-4-2 où Mbappé est déjà le pendant plus libre d’Icardi dans l’axe. De toute façon, le Français, blessé, reste encore très incertain contre l’Atalanta Bergame ce mercredi en quart de finale de Ligue des champions.

Au-delà de Neymar, la pression sera donc sur les épaules de Mauro Icardi. De fait, l’attaquant argentin est déjà au centre des débats depuis plusieurs jours. En cause, son manque évident de condition physique après quatre mois de confinement. S’il a marqué lors des matches de préparation au Havre et contre Waasland-Beveren, Icardi a été fantomatique lors des deux finales de coupe. Muet devant le but, parfois même maladroit, l’ancien Interiste a ainsi fait ressortir son plus grand défaut : celui d’être un joueur de surface, qui n’apporte rien ou presque dans le jeu. "Vous remarquerez peut-être que s’il ne marque pas, il est précieux pour ouvrir des espaces pour Neymar et Mbappé. Grâce à son passé en Italie, il a acquis une grande culture tactique, utile même en phase défensive. Il ne faut pas s’inquiéter. Il a ça dans le sang, tôt ou tard, cela se débloquera", a volé à son secours Marco Verratti dans la Gazzetta dello Sport.

Interrogé par France Football fin juillet, Mauro Icardi a lui même défendu son style de jeu, assumant toucher peu de ballons. “Il n'y a qu'une chose qui m'intéresse : c'est que je sois en position de marquer lorsque le ballon arrive sur moi. Que je touche beaucoup ou peu le ballon, cela m'importe peu. (...) Quand je jouais en Italie, j'étais déjà habitué à cela. Je savais que j'allais toujours finir par avoir une occasion à un moment donné. Je tâche donc de rester concentré quoi qu'il arrive. C'est pareil partout, j'entends ça depuis que j'ai commencé à jouer. Mais c'est ma manière de jouer et de voir le football. Jusqu'à présent ça m'a plutôt bien réussi, je ne vais pas changer maintenant”.

Enfin au grand rendez-vous ?

En l’absence de Mbappé lors de la finale de Coupe de la Ligue, cette propension à peu s'impliquer dans le jeu a pesé sur l’animation offensive parisienne. Et si Icardi n’est pas encore l’égal de Cavani dans l’histoire du PSG, il ne l’est pas non plus dans le jeu. Quand l’Uruguayen affichait un profil de joueur de profondeur, toujours en mouvement, l’Argentin est plutôt du genre renard des surfaces. Deux styles qui ont chacun leurs avantages et inconvénients. Mais contre l’Atalanta ce mercredi, Cavani aurait peut-être offert plus de solutions qu’Icardi, face à une équipe de Bergame qui évolue aussi haut sur le terrain.

Mauro Icardi aura toutefois l’avantage de connaître l’adversaire. Lors de ses années milanaises, il a d’ailleurs inscrit 7 buts en 11 matches contre l’Atalanta - qui n’était pas encore ce qu’elle est devenue -, ce qui en fait une de ses cibles favorites. "Cela fait plusieurs années qu’ils progressent et ils ont démontré cette année en Italie qu’ils pouvaient tenir tête à n’importe quelle équipe. (...) C’est une équipe qui vous fait courir d’un bout à l’autre du terrain, qui est très physique, très puissante. Avec l’Inter, on a souvent eu du mal face à eux car c’est une équipe qui vous asphyxie, et on n’est pas habitué à ce genre de jeu", a-t-il analysé dans France Football

Seul avant-centre de référence du PSG et fin connaisseur de l’adversaire, Mauro Icardi est donc attendu au tournant après un début d’année 2020 raté. D’autant que l’Argentin traîne derrière lui la réputation de ne jamais répondre présent lors des grands rendez-vous. Il avait d’ailleurs passé les huitièmes de finale contre Dortmund sur le banc. Et s’il a inscrit 6 buts cette saison en C1, ses victimes se nommaient Bruges et Galatasaray, pas Real Madrid ou le Borussia. "Il peut jouer mieux, il doit jouer mieux”, a reconnu Thomas Tuchel en conférence de presse, avant de le dédouaner un peu : “Si on ne joue pas assez pour lui, on peut avoir le sentiment qu'il n'est pas en forme. Mais ce n'est pas ça”. 

A Icardi de lui donner raison mercredi contre l’Atalanta. Surtout après ses propos dans France Football : “Tuchel m'a en quelque sorte confié les clés du PSG, si je puis dire, en me donnant immédiatement ma chance. On échange beaucoup tous les deux”, a ainsi affirmé Icardi, avant de poser ses ambitions pour la Ligue des champions.“Ces dernières années, l'équipe a échoué en Ligue des champions et nous sommes tous très impliqués pour changer ça. L'objectif du club c'est d'atteindre la finale, et si Dieu le veut de pouvoir enfin lever ce trophée (...). On est désormais à trois matches de notre but et tous ensemble on va tout faire pour renverser l'histoire après les épisodes de Barcelone et de Manchester”. Ne reste plus qu’à joindre la parole aux actes.

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