Privée de Mondial, l'Italie se console avec l'indice UEFA
En haut de la Une de la Gazzetta dello Sport, on trouvait bien une photo de l'ancien sélectionneur Gian Piero Ventura à la plage. Sous le titre "Le Monde est à Moscou, Ventura est à la mer", le grand quotidien sportif laissait donc une petite place amère à la Coupe du Monde, mais l'Italie déjà regardait ailleurs. Vers son championnat, pour commencer. La Serie A est un refuge et les Italiens n'ont même pas à faire semblant de s'y intéresser car elle est cette saison réellement passionnante. Quatre équipes - l'Inter Milan, Naples, la Juventus Turin et l'AS Rome - se tiennent en quelques points après 15 journées et peuvent vraiment croire au titre.
Pommade
Moins défensif qu'il y a encore quelques années, le jeu s'est débridé, porté par de grands buteurs (Icardi, Higuain, Dzeko, Immobile) et par les idées d'entraîneurs imaginatifs et innovants, comme Massimiliano Allegri à la Juve, Maurizio Sarri à Naples ou les prometteurs Simone Inzaghi (Lazio Rome) et Eusebio Di Francesco (Roma). Et puis il y a les Coupes d'Europe, où les équipes italiennes sont toujours en course pour un Grand Chelem des qualifications qui serait une pommade efficace sur la grave blessure à l'orgueil qu'a été l'élimination de la Nazionale en barrages du Mondial face à la Suède.
Du côté de la Ligue Europa, le travail a déjà été fait et bien fait. Les trois équipes engagées en phase de poules sont en effet assurées de disputer les 16es de finale avant même la dernière journée jeudi. L'AC Milan et la Lazio sont même sûrs de terminer premiers de leur groupe, ce qui sera aussi le cas de l'Atalanta Bergame en cas de succès face à Lyon. En Ligue des Champions, tout est encore possible, d'un improbable zéro sur trois à un superbe trois sur trois pour la Juventus, la Roma et Naples, sachant que les deux premières ont leur destin entre les mains.
Malgré un parcours un peu chaotique, la Juve, finaliste de deux des trois dernières éditions, sera en effet en 8es à coup sûr si elle s'impose mardi sur le terrain de l'Olympiakos, déjà éliminé et qui finira dernier quoi qu'il arrive. Et si elle n'y parvient pas, il faudrait encore que le Sporting Lisbonne batte Barcelone pour que la Juve soit éliminée.
Un bel indice
Très bien placée également, la Roma a simplement à faire au moins aussi bien à domicile contre le modeste Qarabag que l'Atletico Madrid à Londres face à Chelsea pour poursuivre sa route. Naples, en revanche, devra compter sur un coup de main de Manchester City. Pour passer, l'équipe de Maurizio Sarri doit en effet s'imposer à Rotterdam face au Feyenoord et espérer que City l'emporte sur la pelouse du Shakhtar Donetsk. Mais quoi qu'il arrive cette semaine, les bons résultats du début de saison ont aidé à remettre le calcio en bonne place sur la carte du football européen, comme le montre la troisième place de l'Italie à l'indice UEFA, chipée fin septembre à l'Allemagne pour la première fois depuis 2010.
Sur la saison en cours, l'Italie est deuxième à égalité avec l'Espagne, assez loin de l'intouchable Angleterre mais bien au-dessus de l'Espagne et de la France. Et au classement général établi sur cinq ans, les Anglais ne sont pas très loin et la Serie A pourrait s'installer à la deuxième place en fin de saison, une fois retiré l'exercice 2013-2014. En Italie, on n'a pas la Coupe du Monde, mais on a l'indice UEFA. On se console comme on peut.
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