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Monaco, une tradition italienne pour se mesurer à la Juve

De par sa situation géographique, l'AS Monaco est le plus transalpin des clubs français. Mais, au moment de se déplacer à la Juventus Turin en quart de finale de la Ligue des Champions, l'équipe de la Principauté peut aussi s'appuyer sur une véritable culture italienne, façonnée par les nombreux joueurs et entraîneurs ayant franchi les Alpes pour apporter leur expérience sur le Rocher.
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

En France, il est parfois de bon ton de railler le jeu parfois très défensif de l'AS Monaco. En Italie, la façon de jouer du club de la Principauté est au contraire largement complimentée. Question de point de vue. "Nous la voyons comme une équipe très bien organisée qui concède peu d’occasions. Monaco a démontré qu’il avait une grande solidité défensive", observe Alessio Tacchinardi, ancien milieu de terrain de la Juventus Turin de 1994 à 2007. C'est dire si cet ex-international de la Squadra Azzurra (13 sélections) appréhende l'affrontement entre la Vieille Dame et l'ASM, entre le maître et l'élève en quelque sorte. "Ils ne sont pas spectaculaires, les espaces sont restreints… En y pensant bien, Monaco joue un peu à l’italienne". La comparaison n'est pas fortuite. Depuis quelques années, l'équipe du Rocher louche sérieusement de l'autre côté des Alpes, y puisant joueurs, entraîneurs et, par voie de conséquences, style de jeu. 

Jardim, le Portugais qui aurait pu être Italien

Tacchinardi poursuit le parallèle avec la Juve : "un de leurs points forts, c’est de faire déjouer leurs adversaires. L’entraîneur (Leonardo Jardim) est quelqu’un de très sérieux, humble, il sait insuffler à ses joueurs un bel esprit de sacrifice". Certes, le Portugais a rompu avec la tradition transalpine des entraîneurs italiens, débutée avec Francesco Guindolin puis poursuivie par Marco Simone et Claudio Ranieri mais le coach actuel reprend à son compte les méthodes de ses prédécesseurs. Avec un succès indéniable. Si les schémas de jeu, qui flirtent parfois avec le bon vieux "catenaccio" à l'ancienne, doivent beaucoup à ces stratèges, ils ont également été appliqués par une cohorte de joueurs venus de la Serie A. Un homme est à la base de cet exode, Didier Deschamps.

Raggi, l'héritier

Quand il s'installe sur le banc de l'ASM, l'entraîneur débutant se souvient de sa carrière de joueur à la Juventus Turin. Imprégné de la culture de la gagne made in Italy, "DD" fait venir de nombreux joueurs aguerris aux âpres luttes technico-tactiques du Calcio. Le modèle est une réussite incontestable, et les successeurs de Deschamps poursuivront la tranchée creusée sous le Mont Blanc. Christian Panucci, Christian Vieiri, Fabio Roma, Marco Di Vaio, pour ne citer que les Italiens, la liste des pointures de la Botte venues fouler le sol monégasque est longue. Même si tous n'ont pas apporté ce que leur talent laissait espérer, les Rouge et Blanc ont pris goût à la mode italienne. Aujourd'hui, il ne reste plus qu'Andrea Raggi pour perpétuer la tradition transalpine. Mais celle-ci est tellement ancrée dans l'ADN de l'ASM que la Juventus pourrait bien avoir l'impression de jouer contre son ombre mardi soir au Stade des Alpes.  

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