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Ligue des champions : Manchester City-Olympique Lyonnais, quel club a réellement le plus à perdre ?

Une semaine après avoir réalisé l’exploit contre la Juventus, l’Olympique Lyonnais affronte Manchester City ce samedi en quarts de finale de la Ligue des champions. Loin d’être favoris, les Lyonnais partent en position d’outsiders pour cette rencontre. Mais contrairement aux idées reçues, les joueurs de l’OL n’ont pas rien à perdre et auront même une pression supplémentaire par rapport à Manchester City.
Article rédigé par Denis Ménétrier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Memphis Depay va retrouver Ederson ce samedi (ROMAIN LAFABREGUE / AFP)

C’est bien connu, lorsqu’un grand favori se dégage d’une confrontation, son adversaire adopte la position de l’outsider, celui "qui n’a rien à perdre". À l’occasion du quart de finale de Ligue des champions entre Manchester City et l’Olympique Lyonnais, peu nombreux sont les observateurs qui misent sur les chances du club français de rallier le dernier carré du Final 8 de la C1. Car l’ogre Citizen, emmené par Pep Guardiola, vient d’éliminer le Real Madrid et son jeu offensif est en mesure de faire exploser n’importe quelle défense.

Mais paradoxalement, le discours des Lyonnais depuis quelques jours ne ressemble pas réellement à celui d’un outsider. Si Manchester City est bel et bien largement favori de ce quart de finale, l’OL joue gros lors de ce Final 8. À tel point que les Lyonnais pourraient se retrouver davantage sous pression que les Anglais au coup d'envoi de la rencontre.

• Pour City, moins de pression depuis un mois

Il y a quelques semaines, Manchester City aurait été, de loin, le club qui aurait le plus à perdre dans cette confrontation. Le verdict du Tribunal arbitral du sport (TAS) du 13 juillet dernier a rebattu les cartes. Initialement suspendu pour deux ans de toutes compétitions européennes pour ne pas avoir respecté les règles du Fair-play financier, Manchester City pouvait s’attendre à perdre ses meilleurs joueurs. Finalement, la suspension a été annulée par le TAS.

Depuis le rachat de Manchester City en 2008, remporter la Ligue des champions est l’objectif prioritaire du club. Et les Citizens auraient dû tout donner cette saison pour réaliser ce rêve avec deux saisons sans Coupe d'Europe par la suite. Avec le verdict du TAS, l’objectif reste de remporter la C1, mais Manchester City n’a plus vraiment le couteau sous la gorge. Être éliminé en quarts de finale par l’OL serait un échec cuisant pour les Citizens mais ils sont au moins délestés d’un poids avec l’annulation de la suspension de l’UEFA.

• L’OL, un outsider qui se pose des questions

Invité surprise du Final 8 après avoir éliminé la Juventus la semaine dernière lors du huitième de finale retour (1-2), Lyon apparaît donc comme un outsider, comme l'étaient l'Atalanta Bergame ou le RB Leipzig. Contrairement à ces deux clubs - le premier a été éliminé par le PSG, le second s'est qualifié contre l'Atlético -, l'OL a beaucoup à perdre à Lisbonne. Si le club rhodanien ne remporte pas la Ligue des champions le 23 août prochain, il ne sera pas présent sur la scène européenne pour la première fois depuis la saison 1996-1997.

La victoire finale est devenue l'objectif de tout un club, qui rêve de terminer en apothéose une saison décevante à bien des égards. "La seule solution pour jouer l’Europe, c’est en gagnant la Ligue des champions et on en est capable", a ainsi assuré Anthony Lopes à l’issue de la qualification contre la Juventus. Un discours pesant, loin de celui d’un outsider qui n’a rien à perdre, même si le président Jean-Michel Aulas a tenu à préciser qu’il y avait "une  chance sur un million" que l’OL remporte la C1. Cette pression, qui pourrait inhiber ou transcender les Lyonnais ce samedi, est donc présente, au contraire de l'Atalanta ou de Leipzig qui ont abordé leur quart de finale sans se poser de questions.

• Une partie de l’effectif lyonnais également en jeu

Le corollaire d’une absence en Coupe d’Europe la saison prochaine serait le départ anticipé de plusieurs joueurs de l’effectif. En ne participant pas à la Ligue des champions la saison prochaine, l’OL accuserait un manque à gagner de plusieurs dizaines de millions d’euros. Une somme que le club pourrait récupérer en vendant certains de ses joueurs qui intéressent à l’étranger. Memphis Depay, capitaine du club et dont le contrat se termine en juin 2021, pourrait faire ses valises, tout comme Moussa Dembélé, dont le profil plaît en Angleterre. Ces deux départs étaient déjà envisagés mais celui de Houssem Aouar pourrait s’y ajouter en cas d’absence en Coupe d’Europe.

"Lyon a quand même gros à perdre surtout si l'année prochaine, tu ne proposes pas de Coupe d'Europe à Aouar, Depay ou Dembélé. Je ne suis pas convaincu que ces joueurs-là voudront rester. Il y aura beaucoup de conséquences", confirme Fabien Lévêque, journaliste pour le service des sports de France Télévisions. Face à Manchester City, l’OL jouera donc une qualification pour les demi-finales de la C1, une place en Coupe d’Europe et une partie de son effectif de la saison prochaine. Bien qu’outsider, Lyon a donc beaucoup à perdre ce samedi.

• Guardiola souhaite mettre fin à plusieurs années de disette

Chacun des deux clubs a donc énormément à jouer lors de cette confrontation. Pep Guardiola, l’entraîneur de Manchester City, est dans la même configuration. Le génie espagnol n’a plus atteint les demi-finales de la Ligue des champions depuis la saison 2015-2016, avec le Bayern Munich à l’époque, et reste sur trois éliminations consécutives en C1 - deux fois en quarts, une fois en huitièmes -.

À City depuis 2016, Guardiola joue peut-être sa place d’entraîneur en cette fin de saison. Sous contrat jusqu’en juin 2021, l’Espagnol risque d’être le fusible qui pourrait sauter en cas de nouvel échec en C1. Néanmoins, Guardiola a pour lui le fait d'être l'élément central du projet de Manchester City, et plus largement du City Football Group, dont la philosophie repose sur ses principes de jeu. Comme Manchester City, Guardiola a donc beaucoup à perdre avant ce quart de finale. Mais son adversaire, l'outsider OL, n'est pas dépourvu de pression et n'aborde pas ce Final 8 comme un bonus de fin de saison. Un privilège qu'ont pu s'accorder l'Atalanta ou Leipzig, autres petits poucets de ce Final 8.

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