Ligue des champions : l'émergence de Maxence Caqueret, comme une évidence
Samedi soir, le jeune Maxence Caqueret (20 ans) devrait connaître sa 14e titularisation en professionnel seulement, contre Manchester City en quarts de finale de la Ligue des champions. La semaine dernière, le milieu de terrain découvrait la plus belle des compétitions européennes contre la Juventus en huitième de finale retour (1-2) et avait impressionné tous les observateurs de par son activité sur le terrain. Caqueret s’est en effet démené au sein du trio composé de Bruno Guimarães, Houssem Aouar et lui, parcourant de nombreux kilomètres.
Préféré à Thiago Mendes pour les derniers matches de l’OL de la saison 2019-2020, Caqueret semble avoir fait son trou en équipe première. Pourtant, son intégration au sein du groupe professionnel aura pris du temps, alors que le jeune lyonnais était considéré comme un modèle au centre de formation. "Vu son niveau, il était inéluctable qu’il rallie l’équipe première, souligne Pierre Prugneau, journaliste à L’Équipe et fondateur du Libéro Lyon, site qui suit l’actualité de l’OL au quotidien. Mais comme pour Houssem Aouar, je pense que son intégration dans la rotation aurait dû se faire une saison plus tôt."
Un premier contrat pro et des miettes en Coupe de France
À l’été 2018, Maxence Caqueret avait pourtant participé à la préparation de pré-saison avec l’équipe première, se montrant performant. Mais après avoir signé son premier contrat professionnel le 14 décembre 2018, le milieu de terrain n’avait participé qu’à deux matches de Coupe de France. Insuffisant aux yeux des suiveurs du club, alors que l’OL souffrait au milieu de terrain. "Il n’était même pas dans le groupe (une seule fois en Ligue 1 sur l’ensemble de la saison 2018-2019, ndlr), alors que ça permet d’envoyer un signe au joueur. Ce sont des signes gratuits et qui sont importants pour les jeunes", juge Kevin, plus connu sous le nom de Bruno el scout sur les réseaux sociaux, qui suit de très près le centre de formation de l’OL.
Alors que plusieurs joueurs (Lihadji, Kouassi, Kalulu, Aouchiche...) ont quitté leur club formateur ces dernières semaines pour aller tenter leur chance ailleurs, l’OL prenait le risque de faire patienter un jeune qui affichait depuis plusieurs saisons de belles promesses chez les jeunes. Trois jours avant ses débuts en Ligue 1 à Strasbourg le 30 novembre (2-1), Rudi Garcia décidait même de se passer de Caqueret pour titulariser Jason Denayer au milieu de terrain contre le Zénith Saint-Pétersbourg (0-2) en Ligue des champions.
Un comportement exemplaire
De quoi frustrer le jeune milieu de terrain, toujours exemplaire avec l’équipe réserve, et qui "n’a jamais montré d’état d’âme", selon Jean-François Vulliez, directeur du centre de formation de l’OL. "Son passage dans le groupe professionnel n’a pas été facile, il lui a fallu attendre longtemps pour démarrer sur le terrain. Il a toujours été titulaire chez les jeunes donc il a appris cette patience et il a eu le mérite de continuer à s’entraîner pour gagner sa place", poursuit l’éducateur de l’OL.
Pour les observateurs du centre de formation, l’intégration de Caqueret au sein de l’équipe première ne faisait aucun doute. Elle relevait même de l’évidence. "J’avais encore moins de doute que pour Aouar, parce que Caqueret a toujours été régulier. Je l’ai rarement vu mauvais", explique Kevin. "On a toujours su qu’il arriverait en équipe première. Caqueret, c’est un nom qu’on connaît depuis qu’il a 13 ans. C’est une sorte d’évidence du football", souligne de son côté Pierre Prugneau, avant de nuancer : "Le risque, c’était que son déficit physique visuel lui porte préjudice."
"La question qui se posait avec Caqueret au sein du club, c’était de savoir s’il serait en mesure d’accéder à des niveaux d’intensité importants comme ceux de la Ligue des champions", explique ainsi Jean-François Vulliez. Contre la Juventus, mais également contre le PSG en finale de la Coupe de la Ligue le 31 juillet dernier, Caqueret a brillamment passé ce cap. La semaine dernière, le milieu de 20 ans a été le joueur qui a gratté le plus de ballon lors de la rencontre. "C’est la très bonne surprise, c’est qu’il arrive à avoir un volume physique exceptionnel. Ça soulage les amoureux du football", souffle, rassuré, Pierre Prugneau.
Une intégration rassurante pour les jeunes de l'Academy
Pour Jean-François Vulliez, le directeur du centre de formation de l’OL, Caqueret a encore beaucoup de choses à montrer sur le terrain, "notamment ses qualités offensives. Il est capable de donner de très bons ballons, de se projeter vers l’avant. Il a une grande marge de progression". Si l’intégration de Caqueret aura pris du temps, elle aura abouti avec brio et pourrait réserver un bel avenir à l’OL et au milieu de terrain. Mais surtout, elle permet également de rassurer les jeunes du centre de formation.
Alors que beaucoup voyaient son arrivée en équipe première comme une évidence, le temps pris pour qu’elle se réalise a pu faire douter les jeunes de l’Academy concernant leur propre avenir. Ces dernières saisons, l’OL a en effet beaucoup investi plutôt que de se reposer sur son centre de formation. Les places se faisant trop chères, Amine Gouiri, Oumar Solet et Pierre Kalulu ont quitté le club cet été, et Melvin Bard pourrait les imiter. "L’intégration de Caqueret, bien sûr qu’elle rassure les jeunes. Ça donne de la confiance et ça montre qu’avec des qualités, de la stabilité, du travail et beaucoup de détermination, l’OL compte évidemment sur son Academy", souligne Jean-François Vulliez.
Après avoir été un joueur exemplaire du centre de formation, Maxence Caqueret pourrait devenir un symbole auprès de ses anciens partenaires des équipes de jeunes, qui le regarderont débuter ce soir contre Manchester City. Un club que le milieu de terrain avait rencontré en Youth League la saison dernière. Les dirigeants du club anglais s’étaient dit impressionnés par la performance de Caqueret, qui frappait encore à la porte de l’équipe première de l’OL.
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