Ligue des champions : Kingsley Coman, l'ancien Titi devenu Bavarois de cœur
"Pendant le match, il n'y aura pas de Paris ou pas. Mon coeur est 100% Bayern." Après la qualification de son Bayern pour la finale de la Ligue des champions, Kingsley Coman ne souffrait d’aucun état d’âme à l’heure de retrouver son club formateur. Il faut dire que depuis 2014, et son départ pour la Juventus, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.
Si l’histoire de Kingsley Coman dans le club de la capitale se conjugue au passé, le départ du jeune homme a laissé une tonne de regrets au PSG.
Un départ houleux
Face à Sochaux, à seize ans, huit mois et quatre jours, il devient le plus jeune joueur de l'histoire du PSG à faire ses débuts en Ligue 1. On pense alors que le natif de Paris est parti pour une longue et belle carrière dans le club de sa ville, il n’en sera rien. Après seulement 4 apparitions en Ligue 1, Kingsley Coman refuse un premier contrat professionnel dans le club de ses débuts et s’engage avec la Juventus, un choix qui peut étonner, mais le joueur est sûr de lui.
Il expliquera plus tard ne pas se sentir bien dans le groupe, la différence entre les jeunes issus du centre de formation et les stars de l’effectif étant plus que pesante. Lassé et désirant un temps de jeu plus important, le jeune joueur d’à peine 18 ans à l’époque fait le grand saut, direction l’Italie. "Quand on est dans cette situation, on est tenté d’aller ailleurs. On a beaucoup critiqué mes choix, regrettait l’ailier international français deux ans plus tard sur les ondes de RMC, mais j’ai toujours eu confiance en moi et en mes choix. Et aujourd’hui, je ne peux pas rêver mieux."
Son départ fut un réel camouflet pour le Paris Saint-Germain. Le jeune ailier est le premier des très grands talents qui a fui la capitale pour s'exprimer, avec un temps de jeu bien plus conséquent, ailleurs. À l'époque, et encore aujourd'hui, cela a fait du mal à la stratégie du club en matière de jeunes joueurs. Personne ne peut oublier la quête annoncée du « nouveau Messi » lors de la conférence de presse inaugurale du président Nasser Al-Khelaïfi en 2011.
Si d’autres jeunes, comme Adil Aouchiche et Tanguy Kouassi cet été, ont choisi de quitter le navire parisien pour lancer leur carrière sous d’autres cieux, le départ de Kingsley Coman les a forcément inspiré.
Un match pour changer de dimension
Pas épargné par les blessures, qui ont retardé son ascension bien qu’il soit parvenu très haut, Kingsley Coman n’est plus qu’à un match d’un sacré européen. Un couronnement qu’il avait manqué de peu pour sa seule et unique saison à Turin, défait en finale par Barcelone (3-1).
Surtout, le Bavarois cherchera à rattraper le temps perdu. À 24 ans, Coman a trop souvent manqué le bon wagon, s’il a été sacré champion neuf fois (en huit saisons) et multiple vainqueur des coupes nationales, l’ailier n’a jamais remporté de trophée continental, ni de trophée international. Bien sûr, il y a cette finale de l’Euro 2016 avec les Bleus, et surtout la malchance de 2018.
Une année noire qui bouleversera sa carrière. Une série de blessures, dont une rupture partielle des ligaments à une cheville au mois de février, le prive d’un titre de champion du monde, l’apothéose pour un footballeur. Pire, il rechute en août et reste éloigné des terrains jusqu'à la mi-novembre. "Ce fut une année très difficile, autant d'un point de vue physique que mental. J'en ai bavé", confiera Coman dans L'Équipe. Son corps ne l’épargnera pas non plus, il jouera tout de même plus, en 2019 et en 2020, mais il parviendra à revenir en équipe de France par la grande porte.
Touché avant d’affronter Chelsea, pour cause de problèmes musculaires, on pouvait craindre le pire pour l’ancien Parisien. Fort heureusement, il est revenu à temps pour prendre part au ‘Final 8’. Paris peut trembler, tant Coman est capable de mettre à mal ses anciens clubs, tant le jeune homme de 24 ans semble déterminé.
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