Ligue des Champions : face à Dortmund, Paris a renié ses principes
Systématiquement éliminé au stade des huitièmes de finale lors de ses trois dernières participations à la Ligue des champions, le PSG a à chaque fois eu le mérite de se montrer audacieux au match aller. On se souvient du 4-0 contre le FC Barcelone en 2017 ou encore du 2-0 à Manchester l'an dernier. Même quand l'équipe d'Unai Emery avait été battue 3-1 à Bernabeu par le Real Madrid en 2018, le club de la capitale avait secoué les Merengue en première période sans être récompensés. Ce mardi, à Dortmund, ce ne fut pas le cas. Neymar, Mbappé et compagnie n'ont pas brillé. Et pour cause, tout s'est passé comme si le Paris Saint-Germain avait accepté de subir son match, avant même le coup d'envoi.
Stupeur et passivité
Annoncé dans un dispositif en 3-4-3, le onze parisien s'est finalement organisé d'une manière encore jamais vue cette saison. Si l'on pouvait s'attendre à ce que Marquinhos vienne défendre sur la ligne du milieu pour réorganiser le dispositif en 4-3-3 en phase défensive, le Brésilien n'a jamais quitté son poste à droite de Thiago Silva. Thomas Tuchel a en fait demandé à ses joueurs de défendre en 5-4-1, peut-être parce qu'il se savait fébrile sur le côté gauche. L'idée était sûrement de couvrir Layvin Kurzawa face aux assauts de Jadon Sancho et d'Achraf Hakimi, le soutien de Neymar à gauche n'étant clairement pas suffisant. Mais ce 5-4-1 s'est progressivement délité en 5-3-2, à mesure que l'assiduité défensive de la star brésilienne a diminué.
Même dans cette disposition, la défense parisienne a régulièrement dû subir des situations d'infériorité face à plusieurs joueurs du Borussia, à l'image de la première alerte allemande (13'). Sur un contre-éclair, Sancho a remonté le terrain balle au pied. S'il a finalement opté pour une frappe non cadrée, l'Anglais aurait pu mieux faire puisqu'il était accompagné de quatre coéquipiers face à trois parisiens. Pas à l'aise avec une physionomie peu habituelle, les Parisiens n'ont jamais paru sereins, en plus d'être étouffés par un pressing tout terrain. "Ça n'a rien à voir avec le schéma tactique", a démenti Presnel Kimpembe au micro de RMC Sport à la fin du match. On l'imaginait mal désavouer son coach en direct.
"Pas de regrets"
Mais au-delà des lacunes défensives, les fleurons offensifs du PSG n'ont pas réussi à se trouver. Isolé par le bloc haut et particulièrement autoritaire dans l'axe du terrain du Borussia, Angel Di Maria a été l'exemple criant de leur impuissance parisienne ce mardi. Condamné à aller jouer des coudes avec le colosse Dan-Axel Zagadou, l'Argentin a été systématiquement balayé d'un revers de main, comme s'il n'était qu'un vulgaire moucheron. Qu'elle semblait loin cette idée d'aligner les 4 Fantastiques (Di Maria, Mbappe, Icardi, Neymar)... Pourtant Tuchel a travaillé sur la question en décembre et en janvier, élaborant une animation en 4-4-2.
Interrogé après la rencontre, le technicien allemand a dit qu'il "n'avait pas de regrets". A sa décharge, son équipe n'a perdu que par un but d'écart, tout en marquant à l'extérieur. Un 1-0 au match retour suffirait au PSG pour retrouver les quarts. Mais il n'a pas réussi à reproduire son 2-2 arraché à Bernabeu en décembre face à un Real Madrid bien plus fort. A moins d'un miracle, d'éclairs individuels, difficile de voir le club de la capitale relever la tête face à un Borussia aussi sûr de lui.
Surtout si l'idée de jeu reste la même. D'autant qu'il sera privé de son meilleur joueur du match aller, Marco Verratti, auteur de 8 tacles réussis dans une rencontre où Paris a semblé être à la rupture à maintes reprises.
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