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Leipzig-Manchester City : réadaptation tactique, pressing en baisse... Les Cityzens sont-ils moins forts avec Erling Haaland ?

L'attaquant norvégien a beau affoler les compteurs en empilant les buts, son intégration dans le collectif de Pep Guardiola ne fait pas l'unanimité en Angleterre.
Article rédigé par Andréa La Perna, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Erling Haaland reçoit des consignes de son entraîneur à Manchester City, Pep Guardiola, face à Brighton en Premier League, le 22 octobre 2022. (OLI SCARFF / AFP)

A l'image du Paris Saint-Germain, Manchester City va à nouveau tenter de pousser son rocher jusqu'en haut de la montagne. Toujours aussi ambitieux sur la scène européenne malgré ses échecs répétés, le club anglais se déplace chez le RB Leipzig, mercredi 22 février, en huitième de finale aller de Ligue des champions. Outre-Manche, on espère que la donne a changé grâce à l'arrivée, l'été dernier, de la machine à buts Erling Haaland.

Monstrueux depuis le début de la saison dans le championnat le plus réputé d'Europe, avec 26 buts en seulement 22 matchs, le Norvégien de 21 ans n'a pas eu besoin de beaucoup de temps pour convaincre. Le fer de lance des Cityzens s'est adjugé plusieurs records de précocité, devenant par exemple le joueur le plus rapide à marquer quatre triplés en Premier League (19 apparitions), devant Ruud van Nistelrooy (65) et Luis Suarez (81).

Une incompatibilité tactique ?

S'il brille à titre individuel, son équipe, elle, semble avoir du mal à exploiter son plein potentiel. A la fin du Boxing Day, au moment de passer à 2023, Manchester City pointait à sept points du leader Arsenal, à qui le titre semblait tendre les bras. Ce contexte de frustration a été un terreau fertile pour la critique. Les premières analyses faisant d'Erling Haaland l'un des responsables des mauvais résultats de son équipe sont survenues après la défaite chez le rival, Manchester United, le 14 janvier (1-2), au terme de laquelle le Norvégien est resté muet.

Made with Flourish

"Manchester City était une meilleure équipe sans Haaland, même s'il marque 40 buts cette saison", a osé l'ancien milieu du club Dietmar Hamann (2006-2009) sur Twitter. Ce jour-là, City enchaînait une deuxième défaite, trois jours après l'élimination en EFL Cup contre Southampton (0-2). Son attaquant en était alors à 281 minutes de jeu sans trouver le chemin des filets. "Je ne pense pas que Manchester City gardera son style de jeu avec lui. Plus ils joueront de manière directe, plus Haaland marquera de buts. Je l'imaginais jouer dans n'importe quel club, sauf à Manchester City parce que ce n'est pas le genre de joueur que Pep Guardiola veut devant", prophétisait l'Allemand sur Talk Sport en juin dernier, avant de voir Haaland porter ses nouvelles couleurs.

Consultant pour Sky Sports, Jamie Carragher s'est engouffré dans la brèche après la défaite suivante, à Tottenham le 5 février : "Il a peut-être choisi le mauvais club pour tirer le meilleur parti de lui. Nous ne voyons pas tout d'Erling Haaland et de Manchester City maintenant, pas à cause de lui (...), mais parce qu'il vient d'une ligue de contre-attaque (la Bundesliga) où l'on va d'un but à l'autre, sur un rythme effréné (...). A City, les joueurs construisent lentement, repoussent l'adversaire au bord de la surface et cherchent à récupérer le ballon très haut juste après l'avoir perdu."

Haaland mal servi ou trop prévisible ?

Depuis, Manchester City est bien revenu dans la course au titre, grâce à sa victoire contre Arsenal le 15 février (3-1), mais la question reste en suspens. Après 24 journées de Premier League, le club compte huit points de moins que la saison précédente (52 contre 60) et, sur le terrain, l'intensité caractéristique de l'équipe de Pep Guardiola est clairement retombée. Opta, la référence des statistiques dans le football européen, a noté que City était passé de 215 actions de pressing  par match en 2021-2022 à seulement 135 cette saison. Surtout, Erling Haaland semble parfois déconnecté de ses coéquipiers, à attendre dans la surface, là où il touche 21% de ses ballons (contre seulement 12% avec Dortmund la saison précédente).

Un constat confirmé par l'intéressé sur Amazon Prime avant le match contre Arsenal, irrité de ne pas être assez bien servi : "C'est frustrant. Soit mes coéquipiers ne me voient pas, soit ils pensent que je ne suis pas la meilleure option de passe. C'est aux joueurs autour de moi de décider. C'est une question d'alchimie." S'il insiste sur le fait que lui et ses coéquipiers "apprennent encore à se connaître", Erling Haaland a considérablement réduit le débit dernièrement, ne marquant qu'un seul but sur ses cinq dernières sorties toutes compétitions confondues.

Pour Thierry Henry, consultant pour CBS Sports, il appartient au Norvégien de ne pas s'enfermer dans sa filière : "Quand j'étais attaquant, je me plaignais de tout, mais Arsène Wenger m'a demandé : 'Est-ce que tu crois que Dennis Bergkamp va te donner le ballon de la même façon que Freddie Ljungberg?' (...). J'ai l'impression que Haaland fait toujours la même course au second poteau, qu'importe le coéquipier qui tient le ballon. On voit que dans les grands matchs, ils ont du mal à le trouver (...). Avant, c'était difficile de savoir qui allait attaquer telle zone. Aujourd'hui, Manchester City est plus prévisible."

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