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Juventus-Olympiakos: Matuidi, à peine arrivé, déjà adopté par Turin

En moins d'un mois, Blaise Matuidi a conquis Turin, ses coéquipiers, son entraîneur, le public et la presse. "Matuidi a une qualité extraordinaire: il se tait et il court. Et en plus, il sait jouer au foot", a ainsi déclaré Massimiliano Allegri, le coach de la Juventus, qui affronte ce soir l'Olympiakos pour le compte de la 2e journée de la Ligue des Champions.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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"Le stabilisateur". "De l'air frais pour la Juve". "L'exemple". En à peine un mois sous le maillot de la Juventus, Blaise Matuidi a déjà conquis son nouveau monde et fait taire les sceptiques, fort de qualités qui manquaient au club turinois.

"Matuidi a une qualité extraordinaire: il se tait et il court. Et en plus, il sait jouer au foot. Il l'a déjà prouvé très souvent puisque avec tous ses entraîneurs, il a toujours joué. Donc c'est une chance de l'avoir", a tranché Massimiliano Allegri il y a dix jours après un succès face à Sassuolo. Alors qu'il prend généralement son temps pour lancer ses recrues, l'entraîneur turinois a tout de suite fait confiance au Français: deux entrées en jeu pour commencer, puis quatre titularisations d'affilée, et une cinquième à venir mercredi face à l'Olympiakos en Ligue des Champions.

L'ancien Parisien a certes profité des blessures de Marchisio et Khedira, mais la confiance accordée par Allegri s'explique aussi par ce qu'il a montré sur le terrain, où son expérience et sa connaissance du très haut niveau lui ont permis de s'imposer sans période d'acclimatation. Capable de jouer dans un milieu à deux comme dans un milieu à trois, Matuidi a apporté à la Juventus du mouvement, du dynamisme, de la densité au pressing et à la récupération et ses déplacements vers l'avant. Ce qu'il a toujours fait, en somme, mais qui était devenu moins précieux pour le Paris SG.

Son profil travailleur manquait en revanche parmi les délicats milieux de terrain bianconeri et sa présence libère considérablement Pjanic, qui réalise un excellent début de saison aux côtés du Français. "J'avais à disposition des caractéristiques un peu différentes des siennes", a confirmé vendredi Allegri, qui avait déjà essayé d'attirer le Français la saison dernière. "Depuis qu'il est arrivé ici, je pense qu'il a prononcé quatre mots. Mais il court et il est intelligent. Et pour jouer au foot, avoir un QI très élevé, ça aide", a ajouté le technicien toscan.

Le condor

L'affaire n'allait pas de soi, pourtant, dans un pays obsédé par les "piedi educati" - les "pieds bien élevés" - et qui se méfiait de la technique parfois approximative de l'ancien Parisien. Mais Matuidi a séduit les plus circonspects et la presse sportive italienne, qui peut être féroce, ne tarit pas d'éloges sur l'international français (58 sélections). "Juve, tais-toi et cours. L'exemple, c'est lui", titrait ainsi en Une le quotidien turinois Tuttosport le 19 septembre, sur une photo de Matuidi. "On dirait qu'il joue à la Juve depuis des années. Un maitre du sens tactique et du timing", écrivait de son côté la Gazzetta dello Sport dimanche après sa prestation pleine dans le Derby face au Torino (4-0). "Quel recrutement !", résumait pour sa part le même jour le Corriere dello Sport.

L'intéressé, lui, poursuit tranquillement son apprentissage d'un football différent, lui qui découvre à 30 ans son premier championnat étranger, bien aidé par la présence des francophones Pjanic et Benatia. "Je m'adapte bien. Je comprenais déjà un peu d'Italien et ça m'a rendu les choses plus faciles, pour comprendre les indications de l'entraîneur et les conseils de mes équipiers", a aussi expliqué celui qui à Paris a en effet très longtemps évolué à gauche de deux Italiens, Motta et Verratti, et au sein d'un vestiaire très italophone. "Maintenant, le plus important est de montrer ce que je sais faire sur le terrain et de donner le maximum pour l'équipe", a ajouté Matuidi.

De Paris à Turin, une seule chose finalement a changé, et encore, de peu: son surnom. A Turin, il n'est plus "Matuidi-Charo", mais simplement "le condor".

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