Ibrahimovic victime de son orgueil
Le match à peine terminé, tout le monde est au chevet de la star. "Ce qui me gêne, c'est l'expulsion d'Ibra. Il est grand, il a une certaine étiquette. Du coup, c'est rouge direct", plaidait Leonardo, le directeur sportif du PSG. "J'espère qu'en revoyant les images, on se rendra compte que c'est une faute normale. Après c'est vrai qu'il lève le pied mais au départ il y a une faute sur lui". Carlo Ancelotti, l'entraîneur, lui emboitait le pas: "Il a taclé un autre joueur. C'était un tacle costaud mais un tacle de footballeur (...) Je suis allé voir l'arbitre de la rencontre et il ne m'a rien répondu. Comme d'habitude."
Si les dirigeants parisiens ont volé à son secours, c'est qu'ils savent que le Suédois risque gros. Suspendu pour le match retour, il pourrait rater également le quart de finale (si Paris se qualifie) en cas de sanction sévère de l'UEFA. Et si la presse espagnole se moquait hier avec bonheur du manque de réalisme d'Ibra dans les matches à élimination directe (4 buts en 27 matches à partir des 8e de finale de Ligue des Champions), Paris a besoin de son géant, meilleur buteur de Ligue 1 (21 réalisations) mais 2 buts et 5 passes décisives en Ligue des Champions. Mais cette expulsion est-elle la conséquence d'un "délit de sale gueule" ?
1.95m, 95kg, cela fait des fautes voyantes
Malheureusement, "Ibra" n'est pas un joueur comme les autres. Il a sa part d'ombre. Un homme venu du froid avec le sang chaud. Lorsque les événements ne lui sont pas favorables, il peut avoir des gestes répréhensibles, voire incontrôlés. Et avec sa taille (1.95m) et son poids (95kg), cela ne passe jamais inaperçu. C'était déjà le cas le 3 novembre dernier, lors de la venue de Saint-Etienne au Parc des Princes en L1, avec ce pied dans la poitrine de Ruffier, alors que l'équipe parisienne était malmenée par les Stéphanois qui allaient l'emporter (2-1). A Valence, dans ce bouillant stade Mestalla, le collectif était parfaitement huilé, mais le Suédois ne parvenait pas à briller. Dans l'ombre de Lavezzi, Pastore et Lucas, omniprésents et décisifs, il peinait à se procurer des occasions. Et il n'est pas toujours sorti vainqueur de son duel physique avec Adil Rami, "chien de garde" qui l'avait mis au sol dès le début du match.
Au milieu du temps additionnel, ce joueur à la technique exceptionnelle, à la couverture de balle diabolique, s'est fait subtiliser un ballon dans ses pieds, à 80m de son but. Une erreur grossière à (2-1) avec quelques secondes à jouer. Et un affront qu'il a voulu réparer à l'orgueil et à l'énergie, avec une première petite faute sur son adversaire direct Parejo, puis une deuxième, les crampons en avant, sur Guardado. Le geste de trop. Le rouge de trop dans une soirée qui aurait pu être merveilleuse pour les hommes de Carlo Ancelotti.
Pastore, Lucas et Beckham lui font de l'ombre
Star absolue du PSG cette saison, moteur principal du leadership hexagonal, Zlatan Ibrahimovic est un joueur au caractère trempé, dont les gestes d'humeur à l'égard de ses coéquipiers sont nombreux lorsqu'il s'estime pas correctement servi. Mais il doit faire face à la montée en puissance de Pastore, revigoré depuis le mois de décembre, à l'émergence de Lucas, discret dans les paroles mais si présent sur le terrain individuellement comme collectivement, et à la prochaine arrivée sur la pelouse de David Beckham, autre star planétaire. A l'AC Milan, ses relations avec Robinho étaient exécrables, plus que celles qu'il entretenait avec Lionel Messi à Barcelone. Parviendra-t-il à garder ses nerfs et son niveau avec moins de lumière à Paris ?
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