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Fair-play financier : Manchester City lourdement épinglé, l'UEFA passe un cap

C'est un énorme coup dur pour Manchester City. Sanctionné par l'UEFA pour ne pas avoir respecté les règles du fair-play financier (FPF), les Citizens ne pourront participer à aucune compétition européenne lors des deux prochaines saisons et devront régler une amende de 30 millions d'euros. Depuis l'entrée en vigueur du FPF en 2011, d'autres grands clubs du football européen ont été condamnés par l'UEFA. Petit tour d'horizon de ces sanctions, alors que Manchester City vient de connaître la plus lourde jamais infligée par l'UEFA.
Article rédigé par Denis Ménétrier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
  (FABRICE COFFRINI / AFP)

► L'AS Monaco, l'OM, l'Inter Milan, le Besiktas : les plus petits niveaux de sanction

En mai 2015, l'AS Monaco, aux côtés de l'Inter Milan et du Besiktas, est épinglée par la chambre d'instruction de l'instance de contrôle financier des clubs (ICFC) de l'UEFA. Les trois clubs sont condamnés pour ne pas avoir respecté les règles du fair-play financier. La première facette de la sanction infligée à ces clubs est d'ordre sportive : alors qu'en règle générale, un club peut enregistrer 25 joueurs pour participer aux compétitions européennes, ces clubs subissent des restrictions. Monaco et Besiktas ne peuvent en inscrire que 22 la saison suivante, 21 pour l'Inter Milan.

Cette sanction est généralement accompagnée d'un volet économique, qui met l'OM et son entraîneur André Villas-Boas dans l'embarras aujourd'hui : sanctionné par l'UEFA en juin dernier, le club phocéen s'est engagé auprès de l'instance qui gère le football européen à revenir dans les clous du FPF en ne présentant aucun déficit à l'issue de la saison 2020-2021. En plus de cela, l'OM, en cas de qualification à une compétition européenne, ne toucherait pas les primes de participation habituellement versées. À hauteur, pour le club de la Canebière, de 6 millions d'euros.

► L'AC Milan : l'expulsion puis l'accord

L'UEFA s'attaque à l'AC Milan en juin 2018 : alors détenu depuis un an par des Chinois qui ont investi près de 200 millions d'euros lors du mercato d'été 2017, l'ICFC exclut pour une saison le club lombard de toutes compétitions européennes pour manquement aux règles du FPF, s'inquiétant de la stabilité financière des nouveaux propriétaires. À l'instar de Manchester City, l'AC Milan décide de faire appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) qui casse la décision de l'UEFA, en raison d'une "mesure disciplinaire disproportionnée".

L'UEFA inflige de nouvelles sanctions à l'AC Milan, enjoignant le club italien à atteindre l'équilibre financier à l'issue de la saison 2020-2021. Mais en juin 2019, alors que l'AC Milan juge cet objectif inatteignable, le club italien parvient à trouver un accord avec l'UEFA, validé par le TAS : l'exclusion de toutes compétitions européennes, pour une saison, de l'AC Milan. Initialement qualifié pour la Ligue Europa, c'est le Torino qui a profité de cette décision pour participer à la compétition cette saison.

► Le PSG et... déjà Manchester City : des sanctions records en 2014

Le Paris Saint-Germain a également subi les foudres de l'UEFA. En mai 2014, le club de la capitale, détenu depuis trois ans par le fonds d'investissement souverain Qatar Investment Authority, est lourdement sanctionné par l'ICFC. En plus d'une limite dans le nombre de joueurs autorisés à être enregistrés dans les différentes compétitions européennes, le PSG est condamné à une amende record de 60 millions d'euros, dont 20 millions fermes. La raison : le club parisien a explosé la limite légale de déficit sur la balance des transferts, qui est de 30 millions d'euros.

Lors de la même décision rendue par l'UEFA, en mai 2014, Manchester City est également sanctionné. Le club anglais, détenu par des propriétaires venus d'Abou Dhabi depuis 2008, subit exactement la même sanction et doit verser 20 millions d'euros. Les 40 millions d'euros restants sont alors soumis au respect des règles du FPF avec l'obligation de revenir à l'équilibre financier pour les deux clubs.

► Manchester City : une décision inédite et lourde de sens

Avec la sanction rendue publique ce vendredi, l'UEFA démontre sa volonté de passer un cap dans les sanctions infligées aux clubs ne respectant pas les règles du FPF. Manchester City ne pourra participer à aucune compétition européenne lors des deux prochaines saisons et devra payer une amende de 30 millions d'euros. Si certains étaient sceptiques quant à la capacité de l'UEFA de condamner réellement les cadors et les nouveaux riches du football européen, les doutes s'envolent avec cette sanction lourde de sens.

Manchester City a immédiatement décidé de faire appel de cette décision devant le TAS, dénonçant une "enquête biaisée" de l'UEFA. Visiblement, le club anglais se doutait de la gravité de la sanction à venir et déclarait en mai dernier dans un communiqué : "Le club est entièrement confiant quant à l'issue positive de son action lorsque la question sera examinée par un organisme judiciaire indépendant." Les espoirs de Manchester City reposent donc sur la décision du TAS.

► Le PSG risque-t-il une sanction similaire ?

L'ouverture d'une enquête et la sanction infligée à Manchester City font suite à la publication des Football Leaks, où le PSG est également cité. Mais après avoir été blanchi par le TAS en mars dernier pour la période financière la plus scrutée, au moment des transferts de Neymar et Kylian Mbappé, il apparaît peu probable que le club de la capitale subisse le même sort que Manchester City, d'autant que les revenus du PSG étaient en hausse à la fin de l'année 2019.

Seul élément capable de renverser la tendance et d'incriminer lourdement le PSG : le New York Times a révélé en juillet dernier que l'UEFA aurait fait preuve de clémence auprès du club de la capitale, en minimisant fortement les pertes financières sur la période étudiée. En cas de réouverture du dossier, le PSG pourrait être inquiété. Les sanctions pourraient être du même niveau de celles infligées à Manchester City, condamné pour avoir "surévalué ses revenus de sponsoring dans l'équilibre de ses comptes soumis à l'UEFA en 2012 et 2016". Des faits pour lesquels le PSG a également été incriminé dans les Football Leaks parus à l'automne 2018.

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