"Ce club c'est vraiment une passion dévorante" : à Liverpool, les supporters décorent les rues en rouge avant la finale de Ligue des champions
Avant la finale samedi soir face à Tottenham, les fans des Reds sont très impatients et espèrent faire la fête la nuit prochaine.
Finale 100% anglaise samedi 1er juin à Madrid en Ligue des champions. D’un côté, le club londonien de Tottenham et de l’autre le mythique Liverpool Football club, porté par une véritable ferveur populaire. Malgré les années, les Reds conservent un statut de club à part.
Une ville tout en rouge
Si on dit souvent que tout est gris comme le ciel à Liverpool, depuis quelques jours, la ville est rouge. Et cela vous prend aux tripes dès votre arrivée à l’aéroport John Lennon, transformé en salle de concert et de répétitions pour supporters. Depuis vendredi, des dizaines d’avions s’envolent, pleins à craquer, pour Madrid.
Mais ceux qui ne font pas le déplacement ne sont pas en reste. Ici, le football ne se vit pas seulement au stade. A chaque coin de rue, on affiche sa fierté avec des petits drapeaux rouges accrochés aux voitures. Plus impressionnant, il y a toutes ces maisons décorées de drapeaux, de posters et de silhouettes géantes des joueurs qui pullulent jusque dans la banlieue de Liverpool comme à Halewood. Là, les habitants ont décidé de décorer toute une rue explique Meghan. "On supporte vraiment et depuis longtemps l'équipe et puis on l'a fait aussi pour que les enfants en aient un souvenir avec cette fête dans la rue. Mais attention, ce n'est pas encore fini on décore encore, mais on est très fier de ce qu'on a réussi à faire tous ensemble".
Ce soir, ces habitants de Liverpool sortiront les télévisions dehors pour vivre le match entre voisins. Il n’y a d’ailleurs ce week-end plus aucun écran géant disponible à la location dans la ville.
Incroyable. Dans la banlieue de Liverpool, les habitants ont décoré toute leur rue aux couleurs des Reds ❤️⚽️ pic.twitter.com/NfFFlgULuv
— Fanny Lechevestrier (@fannylechevestr) 31 mai 2019
Une ferveur qui dure depuis des années
Quand on demande aux supporters d'expliquer cette ferveur, il y a un mot qui revient très souvent, c’est celui de famille avec un amour pour le club de Liverpool qui se transmet de génération en génération. "Pour moi ce club c'est vraiment une passion dévorante, raconte Stuart, la quarantaine. Il faut remonter 40 ou 45 ans en arrière pour comprendre. C'est une histoire de famille. Mon père, quand j'étais plus jeune dans les années 70, était déjà à fond derrière l'équipe, alors bien sûr, nous l'adorons aussi."
Comme son père avant lui, il a transmis sa passion à son fils Charlie, 10 ans. Une tradition alors qu'on entend régulièrement dans la ville cette formule : "ne pas aimer Liverpool, ce serait comme ne pas aimer ses enfants". Mais la ferveur autour des Reds tient aussi à son histoire savamment entretenue d’un club ouvrier, populaire dans lequel se retrouve encore aujourd’hui Régis et Pascal, deux nordistes venus presque en pèlerinage. "Liverpool, c'est un club mythique. Ça me rappelle des souvenirs en 1976, c'était le premier club avec Saint-Étienne qui nous a fait vibrer", dit l'un d'eux.
On est dans les Hauts-de-France, près de Lens qui est aussi une ville minière, et ça parle et c'est marquant. C'est un club qui est resté simple d'un milieu ouvrier, c'est important ça et c'est attirant pour le public.
Pascalà franceinfo
Les deux amis ont été voir au moins d'août dernier un match amical des Reds à Dublin, "c'était Liverpool contre Naples et à la fin on a vu Jurgen Klopp avec ses joueurs faire le tour du stade pour aller dire bonjour aux supporters. C'est génial !", racontent-ils.
Une histoire ouvrière malgré des maillots chers
Liverpool et son esprit de club simple traverse le temps, malgré des prix de plus en plus élevés pour acheter un maillot ou un simple billet de match. Mais la brique rouge, tout un symbole, demeure au stade d’Anfield Road rénové. Ses stèles aussi qui rappellent les drames traversés par le club.
Les habitants de Liverpool, frappés de plein fouet par le chômage et la crise industrielle, s’y sont identifiés avec l’impression que comme eux, leur équipe s’est construite dans la souffrance. Philipp est ému devant le mémorial de la catastrophe de Hillsborough où 96 supporters sont morts en 1989 lors d'un mouvement de foule au stade de Sheffield. "Il y a cette histoire, c'est pour cela que c'est un club unique. Comme le club, les supporters ont souffert, ils ont connu des périodes tragiques mais peu importe, ils sont toujours là et font partie de ce club".
Finalement ce club, c’est nous, notre histoire, conclut Meghan. "Liverpool vous savez, ils n'abandonnent jamais. C'est un peu comme nous. Continuer et garder la foi. Et s'ils gagnent, 'oh my god' !". Elle a encore du mal à imaginer la fête qui va s’emparer de Liverpool en cas de victoire. A ses côtés, Jenson, 4 ans, tout de rouge vêtu, se pose moins de questions. Il répète les chants qu’il entonnera ce samedi soir devant la télévision à la gloire de son équipe.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.