Avec ou sans Nabil Fekir, l'OL face à un double casse-tête
Ce n’était qu’il y a deux mois. Mais le Manchester City – Lyon de la première journée semble déjà loin. A l’Etihad Stadium, l’OL avait effectué une véritable démonstration de tactique et de réalisme pour faire tomber le champion d’Angleterre et s’affirmer comme une possible très bonne surprise. Depuis, tout n’est pas à jeter dans le Rhône, loin de là. Mais le soufflé est retombé. Trois matches nuls plus tard, l’équipe de Bruno Genesio avance avec le frein à main en C1, punie notamment à deux reprises par Hoffenheim dans le temps additionnel. A force de ne pas retenir ses erreurs, les Gones se sont dressés eux-mêmes des obstacles qui n’auraient pas dû avoir lieu d’être. Et ils pourraient bien devoir également faire face à un autre embarras : la méforme, voire le forfait de leur leader Nabil Fekir.
Ce ne serait pas la première fois que l’international français manque à l’appel en Europe, lui qui avait déjà dû passer le match à Hoffenheim à l’infirmerie pour des adducteurs qui sifflent. Fekir est certes revenu au jeu, mais peine à confirmer qu’il est bien à 100% physiquement. Son remplacement à la mi-temps lors du derby contre Saint-Etienne vendredi, officiellement pour se "préserver" selon ses propres dires, est tout sauf un gage d’assurance. Car peu en jambes et incapable de faire des différences, Fekir n’était déjà pas vraiment Fekir, ce maître à jouer incontestable pour le club de Jean-Michel Aulas. Celui par qui passe le jeu, l’inspiration offensive lyonnaise.
Alors que les Gones doivent s’attendre à n’avoir que peu de munitions face au rouleau compresseur mancunien, ne pas pouvoir compter sur son étincelle serait un sérieux handicap pour entretenir l’espoir. Un match nul suffirait pourtant à assurer son billet pour les huitièmes. A l’inverse, une défaite pourrait tout relancer et permettre à Hoffenheim, voire à Donetsk de pouvoir encore y croire. Et arracher un point aux Citizens ne sera pas une mince affaire. Avec ou sans Fekir.
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La continuité du 3-5-2 face à la tentation du 4-4-1-1
Bruno Genesio pourrait être tenté de relancer son 4-4-1-1, recette miracle du match aller morte sur l’autel d’une déculottée reçue au Parc des princes dans un PSG – OL rocambolesque. Ce système avec Fekir dans une position à la fois d’électron libre derrière l’attaquant et de premier défenseur offre suffisamment d’assise défensive pour ne pas trop subir le jeu offensif léché des Skyblues. Et il a aussi l’avantage de pouvoir convenir à un Memphis Depay qui, dans un rôle de soutien axial, aurait plus de liberté pour pouvoir exprimer son talent sans le charger d’une tâche excessive de couverture. La bonne affaire en somme ? Rien n’est moins sûr. L’effet de surprise passé, Manchester City aura sans doute anticipé cette option tactique qui l’avait tant mis à mal lors de la première journée. D’autant que les bonnes pioches de l’aller Pape Cheick Diop et Maxwel Cornet ont retrouvé leur place au fond de la rotation lyonnaise (deux minutes de jeu depuis un mois pour Diop, 155 minutes depuis le match à Manchester pour Cornet).
Surtout, Genesio s’essaie ces derniers temps à un 3-5-2 plus rassurant dans l’axe et dans l’animation du jeu, dans une nouvelle tentative de trouver le schéma idoine pour son effectif aux multiples profils. Lyon a, enfin, conclu vendredi un match sans encaisser de but, face à Saint-Etienne (victoire 1-0). Cette réussite ne doit pas masquer les opportunités obtenues par les Verts qui ont plus manqué de poids offensif que l’OL n’a réellement fait peser celui de son arrière-garde. Face aux Silva, Agüero, Sané, Sterling et consorts, il faudra plus que quelques envolées d’Anthony Lopes pour s’en tirer. Il en va de l’avenir européen des Gones, tant sur le plan comptable que dans les têtes. Après avoir bien gâché pendant les trois dernières rencontres, accrocher un des prétendants à la victoire finale aurait des airs de certitudes sur lesquelles s’appuyer. Ce peu importe la composition mardi au Groupama Stadium.
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