Ligue des champions : pourquoi Lyon a (aussi) intérêt à perdre contre la Real Sociedad
Mardi soir, les Lyonnais jouent leur barrage de Ligue des champions. Mais une défaite ne serait pas forcément une mauvaise chose.
La Ligue des champions pour Lyon, c'est 25 millions d'euros garantis (en comptant les primes de qualification et les droits télé), la petite musique qui résonne dans les travées de Gerland, quelques soirées de gala et le sourire de contentement du président Aulas. Mais si le club lyonnais échouait à franchir le dernier tour des barrages, contre le club espagnol de la Real Sociedad, les 20 et 28 août, ce ne serait pas une catastrophe. Bien au contraire.
1La Ligue des champions, c'est trop fort pour Lyon...
Si Lyon accède à la phase de poules de la Ligue des champions, il se retrouvera dans le deuxième chapeau des équipes engagées (lephocéen.fr a établi la composition provisoire des chapeaux). Ce qui veut dire qu'il n'échappera pas à un ogre du plateau européen (le Bayern, Manchester United, le Barça...) et à une équipe du troisième chapeau, particulièrement relevé (Dortmund, finaliste l'an passé, la Juventus Turin...). Se défaire d'un groupe Barcelone-Lyon-Juventus-Bayer Leverkusen relèverait du miracle pour un groupe lyonnais très jeune (23 ans de moyenne d'âge) et limité quantitativement.
2 ... pas la Ligue Europa
Plutôt que de faire de la figuration en Ligue des champions, pourquoi ne pas rêver d'un beau parcours en Ligue Europa ? Jamais un club français n'a réussi à atteindre le dernier carré de cette compétition depuis dix ans. Pourtant, elle est bien plus ouverte que la Ligue des champions, où un petit club select de 20 équipes truste les demi-finales depuis 15 ans. Deux fois plus d'équipes ont eu cette chance en Ligue Europa. D'où la phrase de l'entraîneur rhodanien Rémi Garde, "la Ligue Europa est bien à jouer, aussi", et celle de son président, Jean-Michel Aulas, l'an passé : "Si les retombées financières ne sont pas aussi intéressantes qu'en Ligue des champions, la compétition a été bien valorisée."
Financièrement, ce n'est pas la panacée. En gros, la Ligue des champions rapporte cinq fois plus que sa petite sœur. Mais l'UEFA a fait un gros effort en revalorisant les primes de 60% pour la prochaine saison, relève le site spécialisé The Swiss Ramble (en anglais) : un bon parcours en Ligue Europa peut rapporter 15 à 20 millions d'euros.
3 Ça arrange les supporters des Gones (si, si)
Participer à la Ligue Europa, c'est participer à la dernière compétition européenne diffusée en clair (la Ligue des champions est payante depuis l'an dernier). Et jouer le jeudi soir n'a pas que des désavantages, comme le relève ce forum de supporters de Tottenham (en anglais) : "Le jeudi soir est un bien meilleur jour pour boire [sans ruiner sa semaine de travail] que le mardi ou le mercredi", les jours dévolus à la Ligue des champions. Vu comme ça...
4Le club pourra achever l'opération "dégraissage"
Lors des années fastes de la Ligue des champions, l'OL avait fait des folies sur le marché des transferts. A l'époque, un transfert au-dessus de 20 millions d'euros ne rebutait pas l'ogre des années 2000 (Lisandro acheté 24 millions, Gourcuff 22). Époque révolue désormais. L'heure est au dégraissage. Après la première phase l'an passé, avec les départs de Cris, Lloris et Källström, la seconde a commencé cette année avec l'exil de Lisandro au Qatar, et la placardisation de Gomis et Briand.
5L'indice UEFA de la France ne s'en portera pas plus mal
N'allez pas pleurer sur l'indice UEFA de la France en cas d'élimination de Lyon par le club basque. L'an passé, l'Hexagone a été dépassé par le Portugal grâce aux performances de Benfica... en Ligue Europa. Les joueurs lisboètes avaient atteint la finale. Si les Lyonnais atteignent les quarts de finale de la "petite coupe d'Europe", ils rapporteront plus de points à la France qu'avec une sortie sans gloire en phase de poules de la Ligue des champions.
En cas d'élimination lyonnaise, tous les Français ne se plaindront pas. Les "Txuri-Urdin" (bleu et blanc en basque) de la Real Sociedad ne comptent qu'un joueur français dans leur effectif, mais leur zone de chalandise s'étend bien au-delà de la frontière espagnole. Au Pays basque français, on les supporte nettement plus que les Girondins de Bordeaux, le club phare du Sud-Ouest. Cela dit, la Real a aussi intérêt à perdre. Le club basque a peur de connaître le même sort que le Celta de Vigo et Villarreal, deux clubs qui ont bataillé en Ligue des champions avant de descendre en deuxième division espagnole.
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