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Ligue des Champions : pourquoi le Barça ne terrorise plus ses adversaires

Battu 1-0 au match aller, le FC Barcelone doit renverser la vapeur contre Chelsea en demi-finale de la Ligue des Champions mardi. Ça tombe mal pour les Catalans, qui ont un petit coup de barre. Analyse des faiblesses du club qu'on disait imbattable.

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Les joueurs du Barça Fabregas, Messi et Iniesta s'interrogent après la défaite de leur équipe contre Chelsea, le 18 avril 2012, à Londres. (DAVID KLEIN/NEWSCOM/SIPA / SIPA USA)

Le FC Barcelone a enchaîné deux défaites de suite, contre Chelsea (0-1) mercredi 18 avril et contre le Real (1-2) le 21, et on parle déjà de crise. Opposés mardi 24 avril aux Blues lors du match retour des demi-finales de la Ligue des Champions, les Blaugranas ont une chance d'être éliminés. Retour sur les faiblesses d'un club qu'on disait imbattable.

• Jouer sans attaquant, ça finit par se payer

Contre les Anglais de Chelsea, les Barcelonais ont eu une malchance incroyable : deux tirs sur les poteaux, un tir de Fabregas sauvé sur sa ligne, 78% de possession de balle (allez donc voir le spectaculaire schéma du jeu de passe du Barça sur le site spécialisé FourFourTwo !) et un seul tir cadré adverse concédé… qui a fait mouche.  

Le club catalan évolue depuis cet hiver en formation 3-7-0 : 3 défenseurs, 7 milieux de terrain, aucun attaquant de métier. Pas de n°9 à l'ancienne qui campe dans la surface de réparation. Faut-il y voir un lien de cause à effet avec cette stérilité offensive? "Le système de jeu du Barça est hybride, expérimental, explique à FTVi Philippe Gargov, auteur du blog Football totalitaire, qui décrypte le jeu du Barça. Ils pratiquent non pas un football sans attaquant [leur unique avant-centre de métier, David Villa, est blessé, son remplaçant Alexis Sanchez est irrégulier] mais un football de milieu de terrain. Comme c'est expérimental, ça n'est pas encore parfait. Surtout quand l'effectif est décimé par des blessures et des méformes."

 Une révolution tactique pas encore au point

- En défense Le Barça maîtrise encore moyennement sa défense à trois. Contre le Real Madrid, un des buts encaissés est dû au repli hasardeux du milieu défensif pour prêter main forte à sa défense (Busquets face au Madrilène Ozil, comme on le voit sur ce schéma du site Zonal Marking). Et c'est à domicile, où il domine habituellement, qu'il encaisse le plus de buts : en moyenne 0,8 contre 0,6 par match à l'extérieur, d'après le blog foot du New York Times.

- En attaque "Le Barça a tendance à utiliser un seul circuit pour aller vers le but adverse. Les joueurs préparent toutes leurs accélérations dans la zone du milieu de terrain située après le rond central, explique à FTVi Florent Toniutti, qui tient le blog Chroniques Tactiques. Les équipes adverses savent qu'il faut densifier cette zone-là."

- Dans le jeu collectif Certes, Lionel Messi marque ses 60 buts annuels, délivre ses 40 passes décisives, mais l'importance qu'il a pris dans le jeu du Barça bride certains joueurs comme les arrières latéraux, qui participent moins au jeu cette année. So Foot appelle ça le "syndrome Roger Federer" : jouer toujours aussi bien, mais gagner moins.

• Des remplaçants pas à la hauteur

Pour Philippe Gargov, "le Barça n'a pas de plan B". D'abord sur le terrain, où les joueurs n'ont pas forcément assez d'imagination pour sortir d'un schéma de jeu bien huilé, mais éprouvé dernièrement.

Mais aussi du côté des remplaçants."Si on compare le banc de toutes les équipes engagées en demi-finale de la Ligue des Champions, le Barça a peut-être le banc le plus faible, en tout cas le moins expérimenté, analyse Florent Toniutti. Mais il ne faut pas oublier qu'il a quand même le meilleur onze de départ !" 

 

Le favori de la demi-finale demeure cependant de très loin le Barça, qu'on voit mal rester muet pendant 90 minutes face à Chelsea. A domicile, le club catalan a marqué 113 buts en 27 matchs cette année. Même sur les sites sportifs anglais, on ironise sur la tactique ultra-défensive que devrait adopter l'entraîneur de Chelsea, Roberto di Matteo, pour espérer barrer la route aux Barcelonais.

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