Cet article date de plus de treize ans.

Ligue des champions : les clubs français attendent des jours meilleurs

Lille trop tendre, les Lyonnais à la recherche de leur gloire perdue… La compétition reine est dure pour nos représentants. Heureusement, il y a Marseille.

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Bafétimbi Gomis, le nez dans le gazon, après la défaite de Lyon sur la pelouse du Real Madrid (0-4) le 18 octobre 2011. (Dani Pozo / AFP)

Programme chargé pour les clubs français en Ligue des champions mercredi 2 novembre : l'Olympique Lyonnais reçoit un Real Madrid déchaîné et Lille se déplace sur la pelouse du champion d'Italie, l'Inter Milan. Des matchs qui vont mettre en avant les limites de nos clubs sur la scène européenne.

Lyon, c'était mieux avant

On vous parle d'un temps que les moins de… cinq ans ne peuvent pas connaître. Une équipe de l'OL ouvertement haïe par tous les supporters des dix-neuf autres clubs de Ligue 1, mais admirée en secret.

Un milieu de terrain alliant virtuosité technique (Juninho) et résistance physique (Essien, Diarra), et un côté gauche Abidal-Malouda comme on en voit peu en L1. Il ne manquait qu'un avant-centre digne de ce nom et l'OL aurait connu meilleur sort en Ligue des champions dans ses quarts de finale au couteau contre le PSV Eindhoven en 2005 (1-1, 1-1, défaite aux tirs au but) et le Milan AC en 2006 (0-0, 1-3 alors que les Gones tenaient le 1-1 qualificatif à quelques minutes de la fin).

Désormais, Lyon ne fait plus peur à grand monde sur la scène européenne et se heurte régulièrement à son plafond de verre, les 8e de finale. La faute à une équipe qui ne compte que deux joueurs de niveau européen (Lloris et Gomis), quelques honnêtes joueurs de L1 (Réveillère, Källström), des stars à la recherche de leur meilleur niveau (Gourcuff, Lisandro) et beaucoup de joueurs inexpérimentés.

 

Anthony Réveillère, le latéral de l'OL, explique dans L'Equipe la méthode lyonnaise pour faire plier le Real mercredi soir : "On doit leur mettre une pression énorme pour les faire douter et douter. On a des possibilités en jouant le contre." La dernière fois que l'OL y était parvenu, ils avaient arraché un 1-1 historique contre les Madrilènes en 2010.

Mais cette année, lors du match aller le 18 octobre, Lyon s'est résignée à la défaite dès le coup d'envoi et a bu la tasse dans les grandes largeurs (0-4). Extorquer un nul mercredi 2 novembre serait un excellent résultat, même s'il y a quatre ans c'était le minimum syndical.

Lille, ce sera mieux après

A l'inverse des Lyonnais, les Lillois ne courent pas après une gloire perdue en Ligue des champions. Leur meilleure performance est un 8e de finale cédé en 2007 contre Manchester sur un but filou de l'inusable ailier gallois Ryan Giggs. Le United de l'époque était un cran en dessous de celui d'aujourd'hui, à l'instar de Lille.

Sauf qu'en Ligue des champions, le LOSC mené par Rudi Garcia pêche par inexpérience et naïveté. Si le résultat de leurs matchs était conforme à leur production sur le terrain, ce ne sont pas deux malheureux points que les Dogues afficheraient au compteur, mais sept : deux victoires contre le CSKA Moscou et Trabzonspor et un nul contre un Inter de Milan sans génie, qui avait endormi les Lillois à l'aller.

"On a vu la différence entre une grosse écurie européenne et une équipe en devenir. J'ai l'impression qu'on aurait pu jouer deux ou trois jours, on n'aurait pas marqué"résumait le défenseur lillois Aurélien Chedjou.

 

Le gardien de l'Inter Milan, Julio César (en jaune), et le défenseur milanais Christian Chivu (en blanc) célèbrent leur victoire face à Lille, le 18 octobre 2011, sous le regard du Lillois Hazard. (Philippe Huguen / AFP)

Crise de croissance, passage obligé du club qui vient d'être champion et qui a du mal à franchir une marche un peu trop haute ? En voyant Lille jouer, on pense au Lyon des années 2001-2003, inconstant sur la scène européenne et souvent éliminé à cause de buts bêtement encaissés contre de grosses équipes à qui le club avait tenu la dragée haute.

Marseille, le bon moment ?

Marseille, c'est Lille dans deux ans. Les joueurs de Deschamps sont passés par le dur apprentissage en ratant magistralement leur phase retour des matchs de poule en 2009-2010, alors qu'ils avaient très bien démarré, et en se qualifiant par un trou de souris en 2010 malgré un départ calamiteux.

Cette année, l'OM gagne des matchs qu'il devrait perdre, notamment contre l'Olympiakos et Dortmund. Même si la défaite à l'aller contre Arsenal était évitable, le point pris mardi 1er novembre contre le club londonien montre des progrès dans l'expérience européenne. Avec un soupçon d'audace supplémentaire, les Olympiens auraient pu l'emporter et régner sur un groupe qui semblait difficile.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.