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Reprise de la Ligue 2 : Forces en présence, nouveaux horaires... Ce qu'il faut savoir de la saison 2020-2021

Alors que la Ligue 1 a repris ses droits vendredi soir avec Bordeaux-Nantes, son antichambre lui emboîte le pas dès samedi, 15h, avec un choc des extrêmes entre Toulouse et Dunkerque, suivi du multiplex de 19h. Entre les deux relégués de L1 frustrés de ne pas avoir pu se battre jusqu’au bout, les outsiders aux dents longues et les places fortes historiques : voici quelques clés de cette Ligue 2 version 2020-2021. 
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 8min
  (THIERRY THOREL / NURPHOTO)

• Le favori : Toulouse ne veut pas s’éterniser

De nouveaux propriétaires et de nouvelles ambitions. Après plusieurs années à flirter dangereusement avec la relégation, le Toulouse Football Club n’y a pas échappé la saison dernière. Et cela pourrait être une bonne nouvelle pour le club toulousain, qui s’apprête à repartir sur de nouvelles bases, en apparence plus saines. Rachetés par le fonds d’investissement américain RedBird Capital Partners, les Violets retrouvent des couleurs plus vives avec un nouvel organigramme et de fortes ambitions. La première : retrouver la Ligue 1 au plus vite. Un objectif affiché et assumé, bien que pas toujours évident à réaliser pour un club relégué. Mais avec ses 27 millions d’euros de budget - le plus gros du championnat - et son effectif rajeuni - le plus jeune de L2 - , le TFC entraîné par Patrice Garande voit grand. Preuve de la confiance qui habite la ville rose : les adhésions aux groupes de supporters sont en hausse, malgré la descente ! Toulouse or to win ? That is the question.

• L’interrogation : Amiens joue la continuité 

Après une longue bataille juridique qui a agité son été, l’Amiens SC, 19e de L1 la saison dernière, évoluera bien en Ligue 2 cette année. Mais contrairement à l’autre relégué, le TFC, le club amiénois n’affiche pas un budget colossal et des ambitions immédiates de Ligue 1. Septième portefeuille de L2, Amiens a fait le pari intéressant de conserver son entraîneur Luka Elsner, malgré la descente, pour repartir de l’avant. A noter que lors de sa montée surprise en Ligue 1 en 2016-2017, le club picard n’affichait que le huitième budget du championnat. Surtout, Amiens a déjà prouvé qu’en dépit de son manque de moyens, il ne manquait pas d’idées. Bis repetita ?

• La bonne nouvelle : une Ligue 2 moins dans l’ombre

C’est peut-être la principale force de cette nouvelle saison de Ligue 2 : ses nouveaux horaires. Au-delà de la couverture médiatique promise par Mediapro qui, contrairement au diffuseur précédent (BeIN Sport), n’aura pas d’autres championnats étrangers en concurrence sur sa grille, la Ligue 2 sera plus exposée cette saison. Finis le multiplex du vendredi 20h éclipsé par l’affiche de Ligue 1 de 21h, et joué dans des stades difficiles à remplir en ouverture du week-end. Si les deux affiches phares de chaque journée ne bougent pas (samedi 15h, lundi 20h45), le multiplex a lui été replacé le samedi à 19h : soit après l’affiche de 17h en Ligue 1, et avant celle de 21h. Autrement dit : parfait pour monter en température. De quoi attirer plus de curieux sur la Ligue 2 ? Ce championnat aussi spectaculaire que sous-côté mise dessus.   

• La curiosité : que vaudra le Paris FC made in Bahreïn ?

En reprenant 20% des parts du Paris FC contre 5 millions d’euros, le Bahreïn a suscité la curiosité. Que vient faire cet Etat du Golfe, rival de longue date du Qatar, dans la ville du PSG ? Simple opération de marketing selon le président Pierre Ferracci, qui conserve 70% des parts du club. Engagé dans le sport avec notamment un grand prix de F1 depuis 2004 et une équipe cycliste World-Tour (Bahreïn-McLaren), Bahreïn n’a certainement pas l’intention de prendre le contrôle total du club comme le Qatar au PSG. Quoi qu’il en soit, cette arrivée relève les ambitions d’un Paris FC imprévisible (4e budget), capable de jouer la montée et le maintien ces dernières saisons et qui vise maintenant la L1 d’ici 3 ans. D’autant plus que Pierre Ferracci a annoncé les arrivées d’autres investisseurs. Et si c’était ce Paris-là, qui rêvait plus grand ?

• L’espoir : des historiques enfin au rendez-vous ?

Entraînée par Jean-Marc Furlan, le recordman de montées en Ligue 1 (3 avec Troyes et 1 avec Brest), l’AJ Auxerre vise un retour en Ligue 1 depuis sa descente en 2012. Huit ans que le club bourguignon végète dans l’antichambre, et avec le deuxième budget du championnat, l’AJA espère que cette année sera la bonne. Tout comme le Havre, qui flirte avec la montée depuis 2015, sans jamais conclure. Entraînés par Paul Le Guen, mais une nouvelle fois pillé de leurs talents (Kadewere, Gueye), les Normands espèrent bien redevenir conquérants. Du côté de Sochaux, recordman de participations en L1 mais relégué en 2014, les espoirs sont plus maigres mais le contexte s’est enfin stabilisé malgré les difficultés sportives. De quoi redonner du mordant aux Lionceaux ? Après les retours de Strasbourg Reims, ou encore Lens ces dernières saisons, d’autres historiques rêvent de Ligue 1.

• La malédiction : Clermont attend l’éruption

Pour sa quatorzième saison consécutive en Ligue 2, Clermont peut-il enfin passer le cap ? Comme Troyes ou l’AC Ajaccio (à surveiller aussi), les Auvergnats ont pris leurs habitudes en première partie de tableau ces derniers temps. Et s’ils ont sorti plusieurs joueurs reconnus ces dernières saisons (Adrian Grbic vient de signer à Lorient pour 11 millions d’euros), ils n’ont jamais réussi à accrocher le wagon de la Ligue 1. Avec un budget enfin en hausse (10e), le club auvergnat dont le travail est salué unanimement en L2 entend bien enfin briser sa malédiction et atteindre une L1 bien méritée.

• La valeur sûre : l’ESTAC, toujours d’attaque

Malheureux quatrième privé de playoffs l’an passé (comme Ajaccio et Clermont), l’ESTAC Troyes sera cette saison, comme souvent, un des prétendants à la montée. Discret mais efficace, le club aubois continue, saison après saison, de s’inviter régulièrement à la course à la L1. Une équipe à suivre pour son beau jeu, hérité des années Furlan, mais aussi pour son coach Laurent Battles, figure connue de la L1 des années 2000. Surtout, le club serait en passe d’être racheté par le City Football Group, propriétaire de Manchester City. De là à imaginer Kévin De Bruyne au Stade de l’Aube ? Bien sûr que non. Mais peut-être de quoi éclater ce plafond de verre sur lequel bute l’ESTAC depuis plusieurs saisons. 

• Les joueurs à suivre 

Comme toujours, on retrouve les valeurs sûres de la L2, rompus aux joutes de ce championnat indécis ou restés dans leur club malgré une descente récente. Ainsi, Mathieu Coutadeur (AC Ajaccio), Vincent Demarconnay (Paris FC) ou les Guingampais Rodelin, Gomis et Ngbakoto, pour ne citer qu’eux, animeront la saison. En parlant de Guingamp, on suivra aussi Paul-George Ntep, venu se relancer à l’EAG. Difficile aussi de passer à côté d’Ibrahim Sissoko (Niort), Amine Bassi (Nancy) ou Teddy Chevalier (Troyes). En dehors des joueurs confirmés, la Ligue 2, fidèle à ses habitudes, révélera aussi plusieurs jeunes pépites. Et on met une pièce sur ces trois-là : Rui Pirès (Troyes, milieu), Woyo Coulibaly (Le Havre, défenseur), et Yanis Begraoui (AJ Auxerre, attaquant). On vous aura prévenus.

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