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Inondations dans le Pas-de-Calais : après les crues, "certains clubs ont tout perdu", estime un président de district de football

Selon Franck Poret, actuellement, "sur 300 terrains, ce sont plus de 81% d’entre eux qui sont impraticables, dont une vingtaine totalement sous les eaux."
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le village de La Calotterie près de Montreuil-sur-Mer en Côte d'Opale le 15 novembre 2023. (STEPHANE BARBEREAU / FRANCE BLEU NORD)

Le 7e tour de la Coupe de France de football s'est achevé dimanche 19 novembre 2023, avec l'entrée en lice des clubs de Ligue 2 dans la compétition. Un 7e tour complexe à organiser dans les départements touchés par les récentes intempéries, comme dans le Pas-de-Calais, lourdement frappé par les inondations. Dans ce département, de nombreux terrains de football sont totalement impraticables, rapporte sur franceinfo, dans l'émission "Club Info", Franck Poret, président du district Côte d'Opale, l'un des deux districts du Pas-de-Calais.

franceinfo. Après ces très fortes intempéries, combien de terrains sont inondés dans le district de la Côte d'Opale ?

Franck Poret. La situation, à l'heure où je vous parle parce que la décrue est amorcée, est la suivante : sur 300 terrains, ce sont plus de 81% d’entre eux qui sont impraticables, dont une vingtaine totalement sous les eaux. On a déjà prévu de déplacer les matches de ces équipes-là sur des terrains extérieurs, qui seraient éventuellement jouables en début d’année. Il y a 190 clubs dans le district Côte d'Opale, et deux districts dans le Pas-de-Calais : le district Artois, qui est plutôt sur l’intérieur des terres, lui n'a pas été touché par les intempéries. Et le district Côte d'Opale, qui va du Touquet jusqu’au-dessus de Calais, et là on a été bien touchés par les crues.

Au niveau du district, que faites-vous pour aider ces 190 clubs ?

J’ai interrogé les clubs, pour savoir quels étaient leurs besoins en matériel, car il faut savoir que beaucoup de clubs ont tout perdu. J’ai aussi lancé un appel à mes collègues présidents de districts de France, pour avoir une aide pour les petits matériels : maillots, chaussettes, coupelles [ndlr : plots pour l’entraînement], enfin tout ce qui peut aller avec. On a bloqué les prélèvements mensuels des frais d’arbitrage pour les clubs, puisqu’on ne joue pas et qu’on n’a aucune rentrée d'argent. Beaucoup de clubs n’auront pas de rentrées avant longtemps. J’espère une reprise en début d’année, mais on est toujours sujets aux intempéries. J’ai des promesses de dons d’une dizaine de districts déjà, sur 90 existants. Ça va arriver, mais ce que je veux déjà, c’est redonner le moral à mes présidents de clubs, qui sont éprouvés.

Il faudra tout reconstruire sur ces terrains, gorgés d'eau, mais le football n'est pas la priorité lors d'inondations comme celles-là. Quand espérez-vous un retour à la normale, au mieux ?

Au mieux, je pense, pour fin janvier-début février. Socialement, c’est important de pouvoir rejouer au football, car on se change les idées en participant à un match de foot. Il y a les dirigeants, le public, on pense à autre chose. Mais aujourd’hui, il y a des situations plus graves, avec les villes, les villages inondés, les gens ont tout perdu. Il n’y a pas mort d’homme sur le football, mais quelque part, au prorata, le football a perdu tout autant, c’est très handicapant. On attend vraiment la visite du ministre de l'Economie Bruno Le Maire, demain, dans le Pas-de-Calais, car beaucoup de clubs ont tout perdu. Ce sont des équipements qui appartiennent aux communes ou aux villes, ils sont assurés, mais les assurances ne paient jamais l’ensemble des dégâts. Certains objets n’ont pas de valeur pour l’assurance, mais ils en ont pour le football : par exemple, les coupelles, le petit matériel. On en a aussi besoin.

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