Vieira, bourreau, exil, 60 millions... Qui est Danilo Pereira, la nouvelle recrue du PSG ?
• Un parcours atypique
De nationalité portugaise, Danilo Pereira est né en Guinée-Bissau. Ainé de sa fratrie, il quitte Bissau avec sa famille pour rejoindre la côte lusitanienne à l'âge de six ans, alors que sa maman venait de passer quatre ans déjà au Portugal pour devenir infirmière. "Ma mère a toujours travaillé dur et je ne la voyais pas souvent" expliquait celui que l'on nomme régulièrement uniquement Danilo au média portugais Publico en 2010. Rien d'étonnant alors à le voir quitter le nid, seul, dès ses 19 ans pour découvrir le haut niveau à Parme, en Italie, où il a signé son premier contrat. Au sein du club parmesan, on lui assure qu'il aura sa chance et qu'il ne sera pas prêté tout de suite. La promesse n'a tenu que six mois.
Envoyé en Grèce (Aris Salonique) puis aux Pays-Bas (Roda), c'est en Eredivisie que Danilo obtient enfin du temps de jeu et de la reconnaissance. Il doit attendre 2013 et ses 24 ans pour fouler pour la première fois une pelouse portugaise en professionnel, sous le maillot de Maritimo, avec qui il évoluera pendant deux saisons avant de taper dans l'œil du FC Porto. Celui qui se qualifiait volontiers comme timide et introverti a fini par devenir un des patrons des Dragons et d'en devenir le capitaine légitime la saison dernière.
• Formé à Benfica, pilier du FC Porto
Avant de devenir un des chouchous de l'Estadio do Dragão, Danilo était pourtant un ennemi, formé chez l'un des grands rivaux, le Benfica Lisbonne. En 2010, le joueur clamait alors haut et fort son amour pour les Aigles. "Au Portugal, il n'est pas question de jouer dans un autre club que le Benfica Lisbonne. C'est mon club, et ce sera toujours le cas." Mais face à la frilosité de son club formateur, qui préfère alors miser sur des recrues, notamment brésiliennes, le milieu de terrain est contraint à un exil forcé avant de revenir au Portugal, puis d'exploser avec le FCP. 202 matches plus tard, l'international est définitivement adopté et quitte le FC Porto à pleine maturité.
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• Bourreau des Bleuets en 2011
Avant ce début de carrière assez peu commun, Danilo était un modèle de formation académique : passage dans un centre de formation prestigieux du pays au Benfica, et présence dans toutes les sélections de jeunes. Il en garde d'ailleurs un très bon souvenir de la France. Lors de l'Euro U-19 disputé dans l'Hexagone en 2009 (et remporté par les Bleuets), Danilo avait été retenu parmi les joueurs à suivre par l'UEFA, ce alors que le Portugal avait été éliminé en phase de poules du tableau final. Un an plus tard pour le Mondial en Colombie, il avait été un des grands artisans de la victoire des siens sur les baby-Bleus en demi-finale en ouvrant le score (victoire 2-0). Si les Lusitaniens avaient finalement buté sur le Brésil de Coutinho et Oscar en finale, Danilo s'était un peu plus révélé comme un des joueurs les prometteurs de sa génération. Il garde d'ailleurs une autre très bon souvenir de la France avec sa sélection, puisqu'il faisait partie des 23 Portugais vainqueurs de l'Euro 2016 aux dépends des Bleus au Stade de France.
• Un gros physique, mais tout sauf un bourrin
1,88m, un jeu de tête de qualité et une allure puissante avec ses grands compas, Danilo saute aux yeux par sa force athlétique très au-dessus de la moyenne. Il serait pourtant très réducteur de limiter le milieu de terrain à un grand échalas musculeux. Il est aussi l'un des meilleurs d'Europe en lecture du jeu adverse, figurant ces dernières saisons parmi les meilleurs pourcentages de tacles et de duels réussis. "Je suis quelqu’un qui n’abandonne jamais, sur et en dehors du terrain, explique-t-il ce lundi sur le site du PSG. Pendant le match, je reste concentré jusqu’à la dernière seconde, je me bats pour chaque ballon, et je veux jouer un beau football." Très bon à la récupération, Danilo – régulièrement comparé à Patrick Vieira au début de sa carrière - est aussi un bon premier relanceur, doté de solides qualités techniques et d'une belle patte droite pour jouer vers la profondeur. Les fusées Neymar et Mbappé pourraient s'en régaler.
• Recommandé au PSG par Pauleta en… 2010
Danilo Pereira et Paris, c'est une affaire qui n'attendait que les mois. Depuis le départ de Thiago Motta en 2018, le Lusitanien fait régulièrement partie des pistes évoquées au poste de milieu défensif. Mais en réalité, les contacts entre le club de la capitale et le joueur sont bien plus anciens. Les deux camps étaient déjà en discussion en 2010, quand Danilo était à la recherche de son premier contrat professionnel. Les premiers échanges s'étaient notamment déroulés à l'époque grâce à l'intermédiaire d'un certain Pedro Miguel Pauleta. L'ancien meilleur buteur du club parisien avait alors conseillé au PSG de signer cet espoir du foot portugais, finalement sans suite.
Dix ans plus tard, le milieu de terrain est dans la capitale et l'influence de l'Aigle des Açores n'y est à nouveau pas pour rien. "Le Paris Saint-Germain est considéré comme un grand club au Portugal, explique Danilo Pereira au site du champion de France. C’était le club de Pauleta, un grand attaquant de notre pays et de l'histoire du PSG. Les gens l’aiment beaucoup ici et c’est aussi un motif de fierté pour moi de rejoindre un club dans lequel un grand joueur portugais a laissé son empreinte."
• Monaco l'a voulu, Paris l'a obtenu
Le Paris Saint-Germain n'était pas le seul club sur les traces de Danilo Pereira. Après un nouvel exercice abouti, le joueur avait fait part aux dirigeants du FC Porto de relever un nouveau challenge plus relevé. Sa demande avait été d'autant mieux reçue que le club portugais a été durement touché par la crise de la Covid-19 et est à la recherche de liquidités. Arsenal s'est montré intéressé en début d'été. Mais c'est finalement Paris qui a fait un joli coup sans exploser son budget, un prêt payant de 4 millions d'euros et une option d'achat obligatoire de 16 millions d'euros si le PSG termine dans les deux premiers de Ligue 1 selon la presse portugaise. La manœuvre semble d'autant plus fine que le joueur possédait encore il y a un an une clause libératoire à hauteur de 60 millions d'euros. L'AS Monaco, à la recherche d'une sentinelle, avait tenté sa chance et délivré une offre estimée à 30 millions d'euros et officiellement déclinée par les Dragons, qui avaient jugé leur capitaine comme intransférable. 14 mois plus tard, le voilà devenu une possible bonne affaire.
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