Vers une suspension à titre conservatoire pour Brandao
La commission de discipline de la LFP devrait également, selon les procédures en vigueur, mettre le dossier à l'instruction. Cette phase devrait durer trois semaines. L'attaquant brésilien de Bastia, auteur de ce coup de folie filmé par la vidéosurveillance dans les couloirs du Parc des Princes samedi soir après PSG-Bastia (2-0), devrait être convoqué le 11 septembre, selon les délais en usage, pour s'expliquer et se défendre. Mais l'ancien joueur de Marseille et ses avocats et/ou ses dirigeants peuvent demander à être entendus avant cette date. La sanction finale infligée au joueur du SC Bastia pourrait donc être ensuite connue à partir du 11 septembre.
Le club corse a d'ores et déjà annoncé jeudi que Brandao ne serait pas aligné samedi face à Toulouse (3e journée de L1) quelle que soit la décision de la commission de discipline de la LFP. Le coach bastiais Claude Makelele a expliqué son choix par un "besoin de protéger le joueur et son groupe face à la pression médiatique". Brandao, 34 ans, connaît bien l'instance disciplinaire de la LFP, qui l'a déjà sanctionné pour des coups -moins graves- sur des adversaires dans le passé. La dernière fois, c'était la saison passée et la victime d'un acte "de brutalité" était déjà un joueur du PSG, Yohan Cabaye. Le milieu parisien avait pris un coup de coude -pendant un match cette fois- au menton, avec saignement à la clé.
Entre huit matches et deux ans de suspension
La récidive ne plaide pas en faveur de l'ex-joueur de Saint-Etienne, qui risque cette fois très gros. Le barème disciplinaire de la Fédération française de football (FFF) prévoit pour ce type de dérapage une suspension allant de huit matches de suspension ferme jusqu'à deux ans ferme, peine maximale si l'interruption temporaire de travail est supérieure à huit jours. Thiago Motta est "apte à jouer" vendredi face à Evian en L1 "car c'est une fracture sans déplacement", a annoncé jeudi son entraîneur Laurent Blanc. Le coach du PSG n'a pas voulu s'étendre sur la sanction sportive que Brandao encourt. "Je ne veux pas anticiper, on verra ce que réserve la commission de discipline", a poursuivi le technicien parisien, sans vouloir davantage parler du sujet. "Ce n'est pas un coup sportif, mais Thiago Motta l'a oublié et regarde vers l'avant", a dit son coéquipier Javier Pastore en conférence de presse.
Mais les images vidéo du geste de Brandao, qui tournent en boucle depuis samedi soir, sont, elles, accablantes, même si le Brésilien a, comme l'ont avancé certains de ses équipiers, été provoqué verbalement par le joueur parisien. On y voit le Brésilien de Bastia attendre son adversaire pour lui asséner son coup de tête et prendre ses jambes à son coup pendant que Motta a le nez en sang. Le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi a versé dans l'excès quand il a réclamé samedi soir une "suspension à vie de Brandao", mais il a vu juste quand il a souligné que cet acte donnait une "mauvaise image du foot".
La peine sportive devrait être exemplaire. Et les ennuis pour Brandao -écarté de l'entraînement bastiais par son coach depuis les faits- pourraient ne pas s'arrêter là. Le parquet de Paris a, en effet, ouvert une enquête préliminaire dans cette affaire, ce qui ouvre la possibilité d'un procès. Motta a ainsi été entendu mardi par la police judiciaire parisienne, saisie pour violence volontaire. L'enquête devra notamment se pencher sur le caractère prémédité ou non du coup de tête, ce qui constituerait une circonstance aggravante pour Brandao.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.